Avec Anne Damon-Guillot, maître de conférences à l’université de Saint-Étienne.
La communauté arménienne internationale, partage, pour le plus grand nombre, une appartenance à l’Église apostolique arménienne, un sentiment religieux et une identité entretenus et construits par la musique, indissociable de la liturgie.
La musique religieuse arménienne à Istanbul est majoritairement représentée par la polyphonie accompagnée, largement pratiquée par la diaspora mondiale. Le chant liturgique monodique stambouliote
alla turca apparaît comme une exception. Il s’agira d’interroger le positionnement de chacune des deux pratiques par rapport à l’autre, mais aussi, dans un souci de mise en perspective, de questionner les traditions et les regards d’autres centres liturgiques arméniens, tel Jérusalem ou des lieux de la diaspora occidentale. Les circulations – de personnes, d’ouvrages, de pratiques et de systèmes – révèlent des enjeux identitaires, qui semblent se cristalliser autour de la notion d’authenticité.
Anne Damon-Guillot Maître de conférences dans le département de musicologie de l’université Jean Monnet de Saint-Etienne et membre du Centre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherches sur l’Expression Contemporaine (E.A. 3068), Anne Damon-Guillot travaille sur la musique liturgique d’Églises chrétiennes orientales. Ses recherches sur le chant de l’Église chrétienne orthodoxe unifiée d’Éthiopie ont porté d’une part sur des pratiques contemporaines, à travers l’étude de la systématique de la réalisation chantée, gestuelle et instrumentale du texte liturgique. Ses travaux portent d’autre part sur l’époque moderne, s’intéressant aux stratégies sonores et musicales des jésuites et des franciscains en Éthiopie, ainsi qu’aux instruments du pouvoir dans le royaume chrétien. Elle étudie enfin la musique de l’Église apostolique arménienne à Istanbul et à Jérusalem, se concentrant sur la messe, considérée comme office « vitrine » et par là-même révélateur de ce qu’on laisse entendre de soi. Elle est l’auteure de plusieurs articles ainsi que d’un disque consacré à la liturgie chrétienne éthiopienne et a co-dirigé l’ouvrage
Dire/chanter : passages ; Études musicologiques, ethnomusicologiques et poétiques (xxe et xxie siècles) paru aux Presses Universitaires de Saint-Etienne (2014).
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.