Avec Bernard Lortat-Jacob.
Mon point de départ : contrairement à ce que l’enseignement de conservatoire laisse entendre, la technicité en musique procède moins par engrangement mnésique de formes acoustiques, que par expérimentation [en anglais : « experiencing »] de relations hautement personnalisées.
Il y a ensuite une réalité : la musique n'est jamais un acte solitaire (aucune référence scabreuse dans cette assertion !). Elle a toujours un "double" qui, selon les champs et les situations ethnographiques peut être de nature ou d'espèce différentes. Elle implique des "relations humaines", comme tout le monde le dit, notamment après Blacking. Or celles-ci ne sont nullement anonymes. Elles sont très personnelles et à haute teneur affective.
En d'autres termes, "l'autre" – un certain autre – est toujours présent et parfois même convoqué dans l'acte musical. D'où le concept de "doublure" que j'utilise, sorte de symétrie (mais qui se situe, elle, du côté du sujet) de l’agentivité.
À partir de divers exemples provenant d'Albanie, de Sardaigne, et de Roumanie, qui seront brièvement exposés, et sans bla-bla, je vous inviterai à débattre : "qui double qui" ? , pourquoi ? et selon quels procédés ?
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.