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Les Sens du Temps. Temporalités et temporalisations des paroles, expériences et mémoires mayas / Senses of Time. Exploring temporality in Mayan discourses, experiences and remembrances

Le jury est composé de :

Michel de Fornel, Directeur d’Études, École des Hautes Études en Sciences Sociales, garant
William F. Hanks, Professeur, University of California, Berkeley, rapporteur
Philippe Erikson, Professeur à l’université Paris Nanterre, rapporteur
Bruna Franchetto, Professeure, Universidade Federal do Rio de Janeiro
Alessandro Lupo, Professeur, Universitá di Roma Sapienza
Aurore Monod Becquelin, Directrice de Recherche honoraire CNRS, LESC
Stéphane Robert, Directrice de Recherche CNRS, LLACAN
Carlo Severi, Directeur d’Études, École des Hautes Études en Sciences Sociales

Résumé du manuscrit original (en français et anglais) :

Le volume entend contribuer à la compréhension du caractère composite de la temporalité et de son vécu, tel qu’il peut être appréhendé à partir des pratiques discursives. Composite est compris comme une jonction de faisceaux qui configurent le vécu subjectif du temps, mais également les différentes formes d’abstraction qu’en ont tiré les productions culturelles et linguistiques. Au-delà des spécificités qui lui sont propres, l’appréhension du temps est fortement façonnée par d’autres paramètres cognitifs et expérientiels, notamment, les formes de l’action et de l’agentivité, l’épistémicité, l’(inter)subjectivité, et les affects. L’introduction et les 12 chapitres du volume explorent ces imbrications ainsi que la multi- et la pluri-temporalité qui en découlent, à savoir la coexistence de schémas ou régimes de temporalité pluriels au sein d’une société (multi) et au sein des expériences, des pratiques et des savoirs divers de chaque individu (pluri). Ils le font à partir d’une analyse des modes discursifs par lesquels les Mayas yucatèques macehual d’aujourd’hui, locuteurs du maaya, s’inscrivent dans, et forgent les décours temporels, par différentes formes de temporalisation. Ces modes sont envisagés tout autant à partir des structurations lexicales, des configurations grammatical(isé)es que de la pragmatique des routines et des stratégies énonciatives. Ils sont scrutés au sein des histoires racontées et de celles tues, des conversations quotidiennes et des mémorations prophétiques, des performances rituelles… Dans cette société maya qui se re-fonda il y a à peine plus d’un siècle et demi, suite à une rébellion majeure, l’inscription dans le temps long est une pensée du quotidien qui informe nombre des discours et pratiques, et a recomposé quelques marqueurs linguistiques. Les analyses s’attachent avec une attention particulière à cette historicité, en particulier à son orientation vers le futur. Mais elles s’intéressent aussi à des modes plus intimes de sentir, penser et dire la temporalité, qu’ils soient liés aux dynamiques internes des éléments, des êtres et des objets, soudés aux activités sociales, ou encore élaborés dans le rituel.