Évènements

Discours rituels amérindiens - Bruna Franchetto - Alessandro Lupo

Journées d’étude

Mercredi 20 Décembre 2017 10:00 - 13:00
MSH Mondes (bât. Weber), salle 2 (RDC)
200 avenue de la République, Nanterre

Présentation

À l’occasion de la venue à Paris de Bruna Franchetto et Alessandro Lupo, le séminaire EREA et le GDRI RITMO sont heureux de vous inviter à une séance sur les discours rituels amérindiens, qui comprendra les deux interventions suivantes :

Ritual discourse, historical narratives, culturally built identities and landscapes in a Southern Amazonian society
Bruna Franchetto - Universidade Federal do Rio de Janeiro, CNPq

At the edge of Southern Amazon (Brazil), on the eastern tributaries of the Upper Xingu river, 600 Kuikuro speak a dialect of a language that is one of the two Southern branches of the Carib family, in the regional multiethnic and multilingual system known as « Upper Xingu ». During the last days of egitsü, the intertribal ritual celebrating dead chiefs, the main chief of the village which receives the invited villages performs a formal discourse called anetü itaginhu (chief’s speech). Each local group celebrates its own identity before the others chanting a gallery of founder chiefs, including White people and references to old sites. The exegesis of the anetü itaginhu links its personages and images to orally transmitted akinhá (narratives). This presentation will briefly explore: (i) the co-indexation between different and extremely endangered verbal genres; (ii) how this « links » are effective as explanations of an almost obscure formal discourse; (iii) if it is possible to speak of « historical » narratives as a sub-genre distinct from « mythical » narratives, as distinct regimes of collective memories in an Amazonian oral tradition; (iv) how narratives, ritual speeches and memories are rooted in the landscape as lived territory.

 

L’efficacité des mots dans les rituels de guérison chez les Nahuas de la Sierra de Puebla : théories indigènes et interprétations anthropologiques
Alessandro Lupo - Universitá di Roma Sapienza

Chez les Nahuas de la Sierra Norte de Puebla, la maladie peut avoir une causalité complexe, qui relie le déplacement d’organes internes et les déséquilibres thermiques à l’intervention d’êtres extra-humains. Ces derniers peuvent soit s’emparer d’une des composantes spirituelles de la personne (l’ombre) en produisant une baisse de ses fonctions vitales, soit introduire dans son corps des souffles (airs) qui causent son refroidissement et interfèrent avec sa vitalité. Quand le diagnostic établit une étiologie impliquant ce type d’entités, la thérapie prévoit des rituels au cours desquels les suppliques jouent un rôle fondamental. Du point de vue émique des Nahuas, les mots prononcés par le guérisseur servent à persuader les destinataires extra-humains de l’innocence du patient, de la nécessité qu’ils libèrent l’âme qu’ils ont capturée, et à les forcer à retirer leurs émanations mortelles. Selon le type de destinataire et les buts de l’action rituelle, les mots, le ton et le contenu des suppliques varient sensiblement, révélant la maîtrise des spécialistes sur ce type d’échange dialogique. Parallèlement aux invocations en nahuatl, sont également prononcées des prières catholiques – censées être dotées d’une quantité variable de force (de « chaleur ») –, qui sont dédiées au même titre que des offrandes, tels les bougies, les fleurs, l’encens et les nourritures rituelles que l’on dépose sur l’autel ou le sol en paiement pour ce qui est demandé. Les propriétés « thermiques » des prières catholiques ont l’effet supplémentaire d’agir indirectement sur le patient : l’ombre en reçoit la chaleur et doit en porter le poids. En conclusion, nous proposerons une réflexion sur la façon dont les conceptions relatives aux effets rituels des suppliques thérapeutiques peuvent rendre compte de leur efficacité sur les conditions de santé du patient, lequel – contrairement à maintes thérapies chamaniques – est le plus souvent absent de la scène rituelle, n’assistant pas à la performance du guérisseur. En effet, les mécanismes produisant l’activation des processus endogènes de guérison ne requièrent pas nécessairement la compréhension du sens littéral des discours rituels et la participation directe aux actes chamaniques, mais semblent se fonder sur leur capacité à extraire le malade de sa condition de patient et de le faire réagir de forme créative à la maladie.


 

 


Logo EREA fond transparent nov2013 toucan vertLe séminaire de l’EREA (Enseignement et recherche en ethnologie amérindienne) est un espace de discussion, ouvert à tout public, flexible et modulable, qui a pour vocation de stimuler les échanges entre la formation américaniste du département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre et les chercheurs du Centre ainsi que des invités extérieurs. Tout en étant un foyer de réflexion sur les recherches américanistes en cours, il sert également de plate-forme pour la divulgation des travaux des doctorants, post-doctorants et chercheurs associés.

Sous forme de présentations individuelles, de cycles thématiques ou de demi-journées d’étude, il apporte ainsi un espace de recherche complémentaire aux réunions du Séminaire d’anthropologie américaniste (SAA) et au Groupe d’enseignement et de recherche sur les Mayas et la Mésoamérique (GERM).

Certaines séances sont disponibles en replay sur la chaîne Erea de Canal U.

Organisation : Valentina Vapnarsky, Aline Hémond, Philippe Erikson et Vincent Hirtzel

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