Le nez-percé est une langue en danger de l’Idaho (États-Unis) qui ne compte plus que onze locuteurs. Au XIXe siècle, des missionnaires chrétiens (catholiques et protestants) s’établirent sur le territoire des Nez-percés afin de les convertir, ce qui conduit à la modification progressive de la spiritualité native, originellement fondée sur le chamanisme. Les rivalités entre catholiques, protestants et adeptes des différents courants chamaniques furent très fortes et chaque groupe chercha à se distinguer par ses propres croyances et pratiques. Ces tensions entraînèrent un ensemble de changements lexicaux en nez-percé. Afin d’étudier ces derniers, seront tout d’abord examinés les contacts entre Nez-Percés et chrétiens ainsi que les modifications de la spiritualité native. Une synthèse des propriétés grammaticales de cette langue et des principaux procédés lexicogéniques (réduplication, composition ou lexicalisation de métonymies/métaphores, etc.) sera ensuite présentée, avant d’analyser la formation même du lexique chrétien par ces procédés.
Cliché : Panneau d’information sur le site de « Fourmi et de Guêpe » (Ant & Yellowjacket), près de la ville de Lapwaï (Idaho). Selon la mythologie nez-percé, les rochers de ce site sont les corps de Fourmi et de Guêpe pétrifiés par Coyote suite à l'affrontement qui les opposa sur leur droit de sécher du saumon en ce lieu. Dès le XIXe siècle, les missionnaires incitèrent les Nez-percés à rejeter ce type de récit et à penser que Dieu avait créé leur territoire dans son intégralité / © Marie-Laure Coppolani 2009.
Le séminaire de l’EREA (Enseignement et recherche en ethnologie amérindienne) est un espace de discussion, ouvert à tout public, flexible et modulable, qui a pour vocation de stimuler les échanges entre la formation américaniste du département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre et les chercheurs du Centre ainsi que des invités extérieurs. Tout en étant un foyer de réflexion sur les recherches américanistes en cours, il sert également de plate-forme pour la divulgation des travaux des doctorants, post-doctorants et chercheurs associés.
Sous forme de présentations individuelles, de cycles thématiques ou de demi-journées d’étude, il apporte ainsi un espace de recherche complémentaire aux réunions du Séminaire d’anthropologie américaniste (SAA) et au Groupe d’enseignement et de recherche sur les Mayas et la Mésoamérique (GERM).
Certaines séances sont disponibles en replay sur la chaîne Erea de Canal U.
Organisation : Valentina Vapnarsky, Aline Hémond, Philippe Erikson et Vincent Hirtzel
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