Cette rubrique donne un aperçu des publications récentes des chercheurs du LESC. Des listes plus exhaustives peuvent êtres trouvées sur les pages individuelles des membres.

 

Le sort des Yézidis de Sinjar dans le califat de Daech (Irak-Syrie)

in C. Coquio, J. Hubrecht, F. Mardam-Bey et N. Mansour (éd.), Syrie, le pays brûlé (1970-2021). Le livre noir des Assad, Paris : Le Seuil.

Ce livre redonne une voix à celles et ceux que la dictature de Hafez puis Bachar al-Assad s’est employé, et s’emploie toujours, à faire taire en Syrie et ailleurs. Il documente et dénonce des crimes que beaucoup voudraient oublier malgré leurs liens directs avec nos propres hantises (crise de l'accueil migratoire, crispation identitaire, attentats djihadistes, invasion russe de l’Ukraine…). Dans la lignée des grands Livres noirs, il retrace précisément les faits : terreur, emprisonnements massifs, tortures systématiques, sièges des villes, bombardements chimiques, exterminations ethnico-confessionnelles, « assainissement » démographique, dont il éclaire les ressorts historiques, géopolitiques et sociaux. La révolution et la contre-révolution en Syrie nous révèlent certains fondamentaux de notre temps : à la fois la puissante aspiration à la liberté des sociétés longtemps brimées, la radicalisation sans retenue de toutes sortes de régimes autoritaires et l’affaissement des idéaux démocratiques dans les pays occidentaux. Au travers de témoignages, sous forme de récits, de textes littéraires, de photographies et de dessins, éclairés par les analyses des spécialistes des conflits du Proche-Orient ou des violences de masse, cet ouvrage d’une ampleur inédite, fait donc œuvre de mémoire, d’histoire et d’avertissement. Contre le négationnisme, la banalisation, l’indifférence ou le silence. Et contre l'impunité de ceux qui, en exécutant leur mot d’ordre « Assad ou on brûle le pays », ont mis la Syrie à feu et à sang.

The Terms of Culture - Anthropological Quarterly, Special Collection, vol. 95 n°3

Depuis plusieurs décennies, les groupes autochtones d’Amérique latine ont non seulement été conduit à se présenter comme les détenteurs d’une « culture », mais aussi à s’appuyer sur cette objectivation de soi pour faire respecter leurs droits collectifs. Si l’on a beaucoup écrit sur l'omniprésence d’un idiome culturel mondialisé, lié à une technocratie transnationale, aux agences d'État et aux ONG, ou encore à l’imposition d’une culture-marchandise, on s’est en revanche assez peu interrogé sur les emplois concrets et situés du terme de « culture » tel que le mobilise les Amérindiens, et en étant attentifs aux circonstances de son usage plutôt qu’aux usages de circonstances. C’est à combler cette lacune qu’entend contribuer ce dossier. Soucieux de comprendre l'interface terminologique entre des mots imposés par les langues nationales tels que « culture », « tradition », « patrimoine » ou « coutume », et les ressources linguistiques vernaculaires mobilisées en acte par les Amérindiens, ce dossier permet de reconsidérer l’appropriation du terme-concept de culture par la pratique. Que ce soit au prisme de problèmes de traduction, en s’intéressant à des processus historiques marqués par la christianisation, ou encore à travers l’examen de subtilités grammaticales, il propose ainsi de nouvelles pistes d’analyse qui démontrent que les groupes autochtones d’Amérique sont loin de parler l’idiome mondialisé de la culture de la même manière.

El rito y la historia. La configuración de la memoria en el mundo andino

L'ouvrage, Le rite et l’histoire. La configuration de la mémoire dans le monde andin, rassemble des travaux d’Antoinette Molinié dont l’ensemble montre comment les Andins se remémorent leur passé et construisent leur mémoire historique et culturelle, et finalement leur identité spécifique, à travers leurs rituels et leurs fêtes. Grâce à une analyse anthropologique raffinée des rituels clés de l’État inca et à un ensemble de données ethnographiques précises et novatrices recueillies pendant des années de travail de terrain dans les régions de Cuzco et de l’altiplano bolivien, l’auteure met en évidence l’historicité de certains rites andins du passé et du présent, ainsi que les liens profonds entre les uns et les autres. De plus, suivant les traces de grands anthropologues comme José Maria Arguedas et Julian Pitt-Rivers, A. Molinié compare ses observations sur les rituels andins avec les données ethnographiques recueillies sur son terrain espagnol. Ce qui lui permet d’établir des comparaisons fécondes entre les tradition ibérique et andine. De telle sorte que les rites d’historicité décrits et analysés dans ce livre ne se limitent pas aux sociétés indigènes traditionnelles et à l’apport colonial hispanique, mais englobent aussi des phénomènes contemporains urbains comme le « néo-incaïsme » et le « néo-indianisme ». L’ouvrage propose ainsi une fascinante étude, à la fois structurelle et diachronique, de la configuration de la mémoire andine dans ses différentes manifestations et dynamiques dans le temps et dans l’espace.

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