Avec Johanni Curtet, ethnomusicologue, musicien, diphoneur, chercheur associé à l’EA 1279 Histoire et critique des arts de l’Université Rennes 2
Avant les années 1950, le höömij (chant diphonique) était peu connu en Mongolie et pratiqué par quelques individus dans les montagnes de l’Altaï. À travers la période soviétique (1924-1990), cette technique vocale s’est transformée pour devenir un art de scène, selon des canons esthétiques à la fois occidentaux et mongols soviétisés. Sous cette influence, la transmission en milieu rural est passée de l’imitation simple, sans exercices spécifiques, à la création et la multiplication d’enseignements personnalisés. Cette pratique a continué d’évoluer dans le postsoviétisme après 1990, en entrant dans l’enseignement académique universitaire en milieu urbain, tout en intégrant les influences culturelles d’une mondialisation croissante. Entre la steppe et la ville, les maîtres diphoneurs se positionnent et évoluent entre deux pôles : un village de l’Altaï perçu comme le lieu des origines du höömij, et une université d’Oulan-Bator, qui académise la tradition et diffuse son modèle au niveau national. Cette communication, fondée sur un travail développé dans ma thèse de doctorat, brossera une esquisse des enseignements du höömij en Mongolie de la période soviétique à nos jours.
Johanni Curtet
Chercheur associé à l’EA 1279 Histoire et critique des arts de l’Université Rennes 2, Johanni Curtet est docteur en musicologie, spécialiste du höömij (chant diphonique), de la musique traditionnelle mongole, des questions liées à la transmission, l’histoire et l’ethnomusicologie, au patrimoine culturel immatériel. Il a enseigné le chant diphonique pour différentes structures (Université Rennes 2, Cité de la musique, Théâtre de la Ville, Les Orientales, Les Suds à Arles, DROM, etc.) et a été vacataire à l’INALCO en langue, civilisation et culture mongoles en 2014. Directeur artistique de Routes Nomades, il organise des tournées et produit des disques de musique traditionnelle mongole depuis 2006. Au sein de cette structure, ou avec l’association Otasie, il est conseiller scientifique et artistique pour des projets internationaux (Semaine de la Mongolie à Paris, coproductions Théâtre de la Ville/France Musique, Festival international des musiques sacrées de Fès, etc.). Musicien guitariste et diphoneur, il accompagne son maître D. Cerendavaa et son fils Cogtgerel dans de nombreux théâtres et festivals. En 2010, il a participé à la réalisation du dossier de candidature du höömij mongol sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité à l’UNESCO.
Plus d’informations sur le site de la Société française d’ethnomusicologie: http://www.ethnomusicologie.fr/la-sfe/annuaire/userprofile/jcurtet
The CREM (Centre for Research in Ethnomusicology) seminar takes place on two Mondays per month, from 10:00 to 12:00. Members of the CREM (doctoral students included) and invited researchers present their ongoing work. The presentations last 50 minutes, and are followed by a coffee break and discussion hour.
Occasionally, the seminar takes the form of a workshop which brings together several researchers around a common theme. In these cases, the seminar takes place over an afternoon, or sometimes an entire day.
Participation in the seminar is open to everyone. It is also integrated into the Master’s degree in ethnomusicology at the Universities of Paris Nanterre and Paris Saint-Denis.