Évènements

Quand les paysans Tharu votaient avec leurs pieds : Mobilités paysannes, frontières sauvages et espace étatique, Gisèle Krauskopff (LESC-CNRS, Université Paris Nanterre)

Atelier « Asie du Sud-Himalaya – Sud-Est asiatique »

Jeudi 27 Avril 2017 17:30 - 19:30
Salle 308F du LESC (3e étage)
MSH Mondes (bât. Ginouvès)
21, allée de l’Université, Nanterre

Présentation

Gisèle Krauskopff exposera quelques réflexions issues de ses travaux sur les stratégies de fuite des paysans tharu de la plaine bordière du Tarai (Népal/Inde) pour échapper aux prélèvements de la rente foncière (2006, à paraître) :

  • Mobilité paysanne et « ethnogenèse » : Les documents utilisés, datant principalement du XIXe siècle montrent des communautés paysannes se déplaçant sur des terres rizicoles sous exploitées (jusqu’au milieu du XXesiècle.), dénaturalisant  « les Tharu ». Comment saisir leur organisation sociale à un temps T de l’histoire et dans un espace étatique donné sans  prendre en compte le lien entre les « petits rois » prélevant la rente foncière, et les « maîtres du sol » et les maisonnées paysannes, entre des espaces (la montagne et la plaine) séparés mais pourtant liés. Le lien avec cette périphérie (paysanne) était consubstantiel au fonctionnement du « petit royaume », entité évanescente aussi instable que sa base, car démultipliée, dédoublée, reconfigurée selon les aléas des rapports de force entre les prédateurs de la rente foncière. Comment faire sens de cette complexité sans privilégier une vision figée des ethnies népalaises, marquée par l’idéologie de caste ou coloniale ? Quelle est la nature de cet espace mouvant et ouvert ?
  • Mobilité paysanne et résistance : Peut-on saisir cette mobilité comme une forme de résistance et à l’aide de ces documents faire entendre l’histoire silencieuse de ces paysans? Le Térai était encore une terre de marge sous exploitée offrant aux paysans des moyens d’action pour « manger toute la récolte ». Confronter aux mouvements paysans des années 1990, aux luttes ethniques contemporaines et à la guérilla maoïste,  violentes et visibles, la prise en compte de ce passé permet de cerner les continuités, d’éclairer la particularité  des formes d’action contemporaines, de rappeler qu’il s’agissait de paysans et pas seulement à d’ethnies.
  • Les archives utilisées, principalement du 19ème siècle, concernent une époque clé, celle de la fixation des frontières entre le Népal et l’Inde par le pouvoir colonial britannique et l’Etat népalais. Il y est question marges et de frontières sauvages.

À partir de l’exposé de ce cas très particulier, Gisèle Krauskpoff aimerait insister sur le rôle des études concernant l’Asie du Sud-Est dans son approche (Mus, Leach, Adas pour ce qui concerne les «  ;avoidance protest  ;» et devenu incontournable, Scott). Que tirer d’analyses construites en dehors du cadre des études étroitement régionales ou nationales, d’analyses qui partiraient du point de vue des marges ? L’Himalaya pourrait-il faire partie de la Zomia, terme d’ailleurs forgé par Van Schendel  pour un espace qui lui ressemble et l’inclue, « an area of no concern »… ?


L’atelier Asie du Sud-Himalaya (ASH) se réinvente et devient l’Atelier Asie du Sud-Himalaya – Sud-Est asiatique (ASH-SEA).

Son ambition est de réunir des spécialistes de l’« aire culturelle » ainsi déterminée en privilégiant les discussions comparatives. Il est ouvert à différentes disciplines et thématiques et peut prendre diverses formes :

  • présentation de travaux en cours : articles, chapitres de thèse, données de terrain, matériaux audiovisuels…
  • présentation d'un domaine de recherche
  • lectures critiques d'ouvrage : mise en perspective d'ouvrages récents et classiques
  • cours sur un thème particulier.

Les étudiants, chercheurs, enseignants de tous statuts sont les bienvenus.

En 2023-2024, l’Atelier privilégiera le thème de l’environnement, décliné en diverses modalités (relations humain-animal, utilisation de produits phyto-sanitaires et naissance des préoccupations écologistes, perception de la « nature » et pratiques rituelles, gestion des forêts…)

L'atelier se réunit une à deux fois par mois au Lesc (MSH Mondes, Université Paris Nanterre) le jeudi entre 17h00 et 19h00, en salle 304 (bâtiment René-Ginouvès).

Comme le veut la tradition, la séance se prolongera par un pot convivial.

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