Coordonné par Clara Biermann.
Maho Sebiane doctorant CREM-LESC Université Paris Ouest-Nanterre
Au cours de mes enquêtes de terrain sur la cérémonie de possession leiwah, menées de 2009 à 2012, notamment au Sultanat d’Oman, j’ai dû me rendre à l’évidence qu’il ne faisait aucun doute aux yeux des adeptes de ces cérémonies que les esprits qui s’y manifestent viennent d’un territoire africain d’au-delà des mers, le pays des « sawahili ». Toutefois, personne n’a été en mesure de me raconter leur l’histoire. Qui sont ces esprits sawahili ? D’où viennent-ils exactement ? Que signifie le leiwah pour ceux qui le pratiquent ?
Malgré, toutes ces interrogations posées par l’enquêteur, les multiples réponses des adeptes et des officiants n’éclaircissaient en rien le mystère. Le leiwah est ainsi sans que personne ne sache vraiment.
Comment parler alors d’une cérémonie que tous les adeptes et officiants considèrent comme d’origine « swahilie », dont l’histoire s’est cependant perdue ? Comment rapprocher ce culte de possession des matériaux recueillis par des historiens et anthropologues en Afrique de l’Est ?
À partir d’une étude comparative entre les composants de la cérémonie leiwah et ceux de cérémonies de possession étudiées en Tanzanie et Kenya, je propose de montrer au cours de cette intervention qu'il existe – effectivement – un lien de parenté entre le leiwah, observé au Sultanat d’Oman, et certains cultes de possession décrits en Afrique de l’Est.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.