La Jungle de Calais apparut à mesure que le flux migratoire vers le Royaume-Uni était retenu de ce côté de la frontière. Il n’y avait guère de catégories humanitaires ou urbanistiques satisfaisantes pour la désigner, témoignant de la situation inédite qu’elle représentait : des milliers de migrants de l’Afrique de l’Est et du Moyen-Orient se trouvaient réunis à vivre là, avec l’aide de nombreux Européens. Sous l’apparence d’un campement informel résidait une profusion de formes sociales et d’expériences qui permettent de questionner la condition de migrant en général. La Jungle fut pendant quelques mois une réponse tout aussi polymorphe que l’État et ses moyens de coercition pour gouverner ses marges.
On s’arrêtera sur plusieurs aspects de cette condition migratoire : une socialité dense et labile à la fois, des contradictions quant à sa propre légitimité, des paradoxes dans le lien affectif à la Jungle, et une suite d’épreuves pour laquelle la métaphore initiatique est inutile.
« Anthropologie à Nanterre » est un séminaire d’anthropologie généraliste, organisé par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative et le Département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre. Le séminaire a lieu un mardi sur deux de 14h à 16h à la MSH Mondes, bâtiment René-Ginouvès, salle 308F (3e étage).
Le programme : semestre 2
Les séances sont ouvertes à toutes et tous.
Organisation : Estelle Amy de la Bretèque, Emmanuel de Vienne (semestre 1) ; Pascale Dollfus, Anne Yvonne Guillou (semestre 2)