Hou Renyou est actuellement postdoctorant de la Fondation Chiang Ching-kuo au LESC, où il mène un projet de recherche sur " La GPA en Chine urbaine contemporaine : Parenté, genre et homosexualité". Sa thèse, soutenue en 2018 à l’Inalco, était consacrée aux transformations de l’institution du mariage en Chine rurale contemporaine.
Résumé du projet postdoctoral :
Le présent projet porte sur la parenté en Chine contemporaine au travers d’une étude des pratiques de la Gestation Pour Autrui (GPA) qui s’articule autour de deux axes principaux. Le premier concerne les couples hétérosexuels ayant recours à la GPA pour accomplir le projet parental, l’objectif étant de comprendre plus en avant la conception de la maternité et de la paternité en Chine contemporaine, notamment par une analyse diachronique et comparative avec la tradition de la maternité double dans le cadre de la polygamie en Chine impériale. Le deuxième renvoie à l’accès à la parentalité des couples homosexuels masculins via la GPA, une pratique nouvelle qui remet en question à plusieurs niveaux le système de parenté chinois unilatéral et patrilinéaire. Par ailleurs une certaine forme de séparation entre l’alliance et la filiation impliquée par la GPA permettra de penser autrement le rôle de la procréation mais aussi les alternatives au schéma de parentés classiques. Plusieurs sous-objectifs sont attendus dans la présente recherche : 1) Mettre en relief l’impact des politiques étatiques vis-à-vis des techniques de procréation dans un contexte socio-historique où la politique de l’enfant unique a été abolie en 2015 et où l’augmentation du taux de natalité fait partie des enjeux politiques cruciaux face au vieillissement de la population chinoise. 2) Étudier les nouvelles formes de parentalité qui découlent des techniques de procréation et leurs conséquences sur le système de parenté patrilinéaire chinois. 3) Analyser la circulation et la marchandisation de gamètes, d’organes humains et du corps sur la scène nationale et internationale, dans une approche croisant l’anthropologie de la parenté et les politiques étatiques dans un contexte de globalisation.
2015-2018 : Représentant des doctorants de l’équipe ASIEs (EA 4512)
2015-2017 : Représentant du bureau des jeunes chercheurs du GIS Asie
2015-2017 : Coadministrateur du site « Jeunes Chercheur.e.s Asie ». URL : https://jca.hypotheses.org/
2015 : Membre du jury Inalco du Festival international du cinéma ethnographique Jean Rouch
Depuis les années 1980, la contribution grandissante des femmes chinoises aux activités productives de par la valorisation sociale et économique de la main d’œuvre féminin, ainsi que leur participation non négligeable aux activités sociales et communautaires pourraient donner l’impression, a priori, que l’idéologie confucéenne de la séparation des sexes dans la société chinoise, connue sous l’expression de « l’homme se charge des affaires extérieures, la femme des affaires intérieures » (nanzhuwai, nüzhunei), tendrait à s’atténuer. À partir d’une étude ethnographique réalisée au village de Zhang (province du Henan) entre 2013 et 2016, cet article démontre que la division sexuée du travail dans les activités productives et sociales reconfigure et redéfinit ce qui est « intérieur » et ce qui est « extérieur » dans un contexte migratoire important, mais dont la valeur d’homme-extérieur/femme-intérieur perdure et continue de réguler l’organisation de la vie des villageois·es.
Le mariage est l’un des rites les plus importants du cycle de vie dans la société chinoise. Le choix de la date des noces est rarement fait à la légère, au contraire, il est soigneusement effectué en suivant des processus spécifiques afin de trouver un jour considéré comme faste et propice. À partir d’une enquête ethnographique réalisée entre 2013 et 2016 au village de Zhang dans la province du Henan et dans une entreprise spécialisée en organisation de mariages – « Amour Éternel » Aijiujiu 爱久久 –, le présent article propose une analyse des temporalités du mariage en milieu rural contemporain en se focalisant sur l’étude de la saisonnalité du mariage et du choix de la date des noces. Concernant la saisonnalité du mariage, les habitants de Zhang doivent prendre en compte le calendrier des activités économiques non agricoles des travailleurs migrants et trouver un compromis avec la temporalité paysanne rythmée par les tâches agraires. Quant au choix de la date des noces, ils font systématiquement appel à l’almanach afin d’harmoniser la trajectoire de vie personnelle et l’ordre cosmologique. Cette étude démontre les modifications et les réajustements adoptés par les villageois pour faire face au changement du rythme de vie découlant des transformations sociales, économiques et politiques en Chine post-maoïste : ils cherchent à s’inscrire dans le processus de modernisation et d’urbanisation de la société chinoise tout en voulant respecter l’idéologie cosmologique dans l’organisation de la vie familiale et sociale.
Cette note de recherche vise à éclairer les transformations des relations sociales en Chine rurale contemporaine par l’analyse du recourst et de la popularisation d’une forme commercialisée du banquet de noces : le « banquet mobile » (liudong baozhuo 流动包桌). À partir d’une étude de cas portant sur une famille au village de Zhang (province du Henan) qui a fait appel au liudong baozhuo pour les noces de leur fille en 2015, après avoir célébré le mariage de leur fils en s’appuyant sur l’entraide villageoise en 2014, nous interrogerons ce changement de stratégies mis en place par les parents au regard du système de renqing 人情, dans un contexte, où la Chine rurale contemporaine est sujette au phénomène massif de migration rurale-urbaine des travailleurs et à l’expansion des échanges monétaires dans l’organisation de la vie sociale.
2020-2021 :
«Anthropologie générale de la Chine », CM, L2, Inalco
«Société chinoise - approche anthropologique », CM, M1, Inalco 2018-2019 :
«Société chinoise - approche anthropologique », CM, M1, Inalco
« Introduction à la sociologie », TD, L1, Université de Paris Descartes
« Atelier de lecture - mariage, genre et sexualité : approches sociologique et anthropologique » TD, L1, Université de Picardie
2016-2018 :
Co-organisateur d’un atelier de recherche mensuel, « Mener une recherche sur la Chine : ficelles et cuisine du jeune chercheur », Master et Doctorat, EHESS, URL :https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/2120/
2016-2017 : ATER, département d’études asiatiques, Aix-Marseille Université
« Société chinoise contemporaine », CM, L3
« Espace Chinois 2 », CM, L1
« Version 2 », TD, L1
« Vidéo 2 », TD, L2
2015-2016 :
« Anthropologie de l’Asie Orientale », CM, L2, Inalco
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2020-2021 : «Hospicovid - Leçons apprises de la résilience des hôpitaux et du personnel face à l'épidémie de COVID-19 », financé par ANR, coordonné par Kate Zaster et Valéry Ridde, Université de Montréal/Université de Paris/ IRD. URL : https://u-paris.fr/hospicovid/
2018-2020 : « Les hôpitaux chinois en Afrique subsaharienne : une nouvelle forme d’intervention sanitaire », financé par ANR, coordonné par Fanny Chabrol, Centre Population et Développement, Université de Paris/IRD. URL : https://sinafrhosp.hypotheses.org/