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Alors vint la nuit… : terrains, méthodes, perspectives – Ateliers d'anthropologie 48

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Présentation

Au cours des deux dernières décennies, le séminaire « Anthropologie de la nuit » du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative s’est donné pour tâche d’inscrire la nuit comme un domaine de recherche de plein droit, appuyé par de nombreuses ethnographies dans des terrains proches ou lointains et dont le traitement repose sur une visée pluridisciplinaire et comparatiste à l’échelle des sciences humaines. Ce numéro d’Ateliers d’anthropologie réunit quelques contributions récentes de chercheurs sollicités pour interroger et analyser les nuits de leur terrain : terrains aussi lointains que l’arctique canadien et la Mésoamérique, ou territoires proches alimentant la recherche historique comme la sociologie des faits contemporains. Mais comment comparer la pensée inuit qui coud la continuité entre nuit et jour et obscurité et lumière ; le vécu nocturne des femmes dans un univers carcéral ; les nuits mésoaméricaines peuplées d’entités menaçantes ; les nuits qui s’écrivent avec des glyphes et les œuvres qui se jouent dans les théâtres du XVIIe siècle ; les cieux étoilés révélés à leurs fervents adeptes tandis qu’ils sont dérobés aux urbains surexposés à la pollution lumineuse ?

Le concept de nocturnité, utilisé par les historiens de la nuit, est un outil qui nous permet d’analyser à la fois les frontières emic de la nuit et du jour, mais également tous les éléments de la nuit qui pénètrent la vie psychique diurne. Le passage d’un imaginaire nocturne vers un monde diurne engage un déplacement progressif des ontologies « lorsque vient la nuit ». De là de nombreuses questions sur la notion de frontière : quelle est la nature de ces déplacements statutaires des êtres et des objets, qui peuvent selon les temps et les cultures constituer des phénomènes de connexion et de continuité, ou de basculement et de rupture ? Comment analyser cette ethnographie du « passage », tantôt inscrivant une opposition entre des mondes complémentaires en rupture l’un avec l’autre, tantôt marquant une continuité par une porosité explicite, ou encore privilégiant des espaces-temps intermédiaires rituellement mesurés ? À partir des croyances et des dispositifs culturels de gestion de la nuit, comment comprendre les ajustements de ce que la nuit transforme et de ce qui transforme la nuit ? Nous posons ici de nouvelles questions sur ce qui en fait un véritable acteur, un « agent très spécial » à l’entrecroisement des dynamiques politiques, économiques et culturelles sous-tendues par une « pensée de la nuit ».

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