Anthropologue formée à l’université de Paris Ouest Nanterre, Laura Fléty est post-doctorante, affiliée au LESC (CNRS-UMR 7186). Sa thèse, « Les cortèges de la fortune. Dynamiques sociales et corporelles chez les danseurs de morenada (La Paz, Bolivie) », développe une réflexion sur la corporisation des relations sociales et rituelles en analysant les performances chorégraphiques d’une communauté d’artisans et commerçants urbains, issus de la migration indigène, en Bolivie. Après avoir bénéficié d’une bourse de recherche au musée du quai Branly et enseigné au Département d’ethnomusicologie de Paris 8 (ATER), Laura Fléty est actuellement boursière de la fondation FYSSEN au Museu Nacional de Rio de Janeiro (Brésil) où elle a engagé de nouvelles recherches sur les langages sensibles et l’anthropologie de la danse.
Cette thèse doctorale met en lumière la manière dont représentations et pratiques économiques, chorégraphiques et dévotionnelles interagissent au sein d’une communauté de commerçants et artisans de La Paz (Bolivie). Issus de la migration autochtone aymara, ces derniers construisent laborieusement leur réussite sociale dans la société urbaine. C’est par la pratique d’une danse appelée la morenada, exécutée chaque année lors de la célébration du Christ protecteur de la ville – Jesús del Gran Po...
Cet article s'attache à comprendre la construction d’une nouvelle identité urbaine féminine, celle des « Cholas » de la ville de La Paz, en Bolivie. Ces femmes, facilement identifiables dans l’espace urbain par leurs tenues vestimentaires, participent massivement à l’une des plus grandes fêtes patronales de la ville en dansant la Morenada. Par la pratique de cette danse, les Cholas mettent en place de complexes processus d’identifications en exposant une esthétique corporelle spécifique face à des alter féminins, plus précisément face à d’autres corporéités féminines présentes dans la performance. La danse et les normes qu’elle sous-tend, devient une manière particulièrement efficace pour ces femmes de rendre visible l’idée d’un collectif mais aussi d’affirmer une identité « autre » qui combine à la fois les symboles de la société urbaine contemporaine bolivienne et des représentations indiennes et rurales.