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Anthropologie de l'invisible – Ateliers d'anthropologie 52

Direction de revues et ouvrages collectifs

Présentation

L’invisible ne cesse d’apparaître. Une collection hétéroclite d’êtres et de choses (ou de choses qu’on hésite à reconnaître comme des êtres) semble exister dans les mondes humains en tant qu’ils y font irruption. Ils mobilisent dans leur sillage, autour de l’événement de leur apparition, une batterie d’appareils de mesure, de dispositifs d’instauration, d’intercesseurs de tout poil et autres médiateurs patentés. C’est à ces invisibles, et au genre d’anthropologie qu’ils exigent de nous, que ce numéro de la revue Ateliers d’anthropologie est consacré.

Il y est question bien entendu de ces fantômes et esprits, ces personnages récurrents de l’anthropologie sociale depuis ses débuts, qui sont diversement nommés, accueillis ou exorcisés à travers les collectifs où leur réalité est admise plus ou moins volontiers. Il est question aussi d’autres phénomènes étranges, perturbants ou ambigus, dont le caractère spectral, fantomatique, semble déterminer d’emblée les modalités de leur traitement anthropologique : des divinités soudain manifestes, des cadavres anonymes qui n’ont pas même pris le temps de devenir revenants, des intrus extraterrestres potentiellement hostiles et autres présences suspectes qui prolifèrent à l’ombre des complots. Mais l’ethnographie rencontre aussi des choses plus ordinairement invisibles, qui n’en sont que plus délicates à saisir comme phénomènes d’apparition : des molécules de dioxyde de carbone dont on s’éprend ou dont on s’effraie, des paysages dont la beauté naturelle et culturelle doit être institutionnellement encadrée, le constat anecdotique de la possibilité que chaque rencontre entre des personnes, ou entre des personnes et des lieux, puisse en réalité avoir été prédestinée.

En documentant ethnographiquement les circonstances et les conditions d’apparition de ces choses, en comparant — ne serait-ce que par la vertu de leur description conjointe — ce que les modes d’existence de ces dernières peuvent avoir d’analogue ou même de commun, les études de cas rassemblées dans ce numéro thématique contribuent à tracer les limites et expérimenter les ressorts d’une anthropologie de l’invisible.

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