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Sur les quelques 5500 enfants confiés à l’Aide Sociale à l’enfance par un juge des enfants dans le département de Paris, environ 1800 vivent en famille d’accueil, encadrée par l’un des neuf Services d’Accueil Familial (SAF) du département.

A partir d’une enquête ethnographique dans plusieurs SAF de la région, j’interrogerai la notion de doute qui se trouve au cœur de la prise en charge des mineurs. Dans sa déclinaison introspective, le doute nourrit les réflexions des assistantes familiales et des travailleurs sociaux qui, dans des discussions qui ne semblent jamais closes, s’interrogent encore et encore sur les manières de faire, de comprendre et d’accompagner les enfants. Une seconde déclinaison du doute est, elle, dirigée vers autrui et s’accompagne d’interrogations autour des notions de confiance et de méfiance qui participent à renforcer une organisation extrêmement hiérarchisée de l’accueil des mineurs et engendrent divers processus de surveillance et de contrôle visant à produire un accueil mieux normé et contrôlé.

Interroger la place du doute permettra alors d’ouvrir un questionnement plus large sur les modalités des prises de décision au quotidien en examinant les possibles résistances à la norme proposée mais également les contournements et formes de construction de confiance réciproque permettant à l’accueil de rester possible.