Évènements

Soutenance de thèse de Jean Wencélius

Soutenances (thèses, HDR)

Lundi 12 Décembre 2016 14:00
Salle 308F du LESC (3e étage)
MSH Mondes (bât. Ginouvès)
21, allée de l’Université, Nanterre

Présentation

Produire de bonnes semences, Perpétuer le lignage. Relations de parenté et reproduction de la diversité des sorghos chez les Masa-Bugudum du Cameroun.

Thèse réalisée sous la direction de Michael Houseman et Éric Garine.

Le Jury est composé de :

Sophie BLANCHY (Directeur de Recherche, CNRS – LESC)
Hubert COCHET (rapporteur – Professeur, AgroParisTech)
Éric GARINE (directeur de thèse - Maître de conférences, UPO – LESC)
Michael HOUSEMAN (directeur de thèse - Directeur d’Etudes, EPHE/IMAF)
Doyle McKEY (Professeur, Université Montpellier II)
Laura RIVAL (rapporteure – Professeur, Oxford University)

Résumé
Ce travail de thèse porte sur l’étude des relations, telles qu’elles sont conçues par les Masa-Bugudum, entre la reproduction des sorghos et celle des humains. Pendant vingt-deux mois, de 2009 à 2012, des enquêtes ethnographiques ont été menées dans plusieurs villages de l’Extrême-Nord du Cameroun, notamment celui de Nuldayna, afin de décrire les processus techniques, cognitifs, sociaux et rituels nécessaires au maintien et à la reproduction des variétés de sorghos d’une année à l’autre et à leur transmission entre générations de cultivateurs. Le sorgho est essentiel à la vie matérielle et sociale des Masa. Plante phare de l’agrosystème, aliment de base, ingrédient rituel, il est aussi un marqueur de l’identité des individus qui font de sa transmission, de père en fils, un symbole de la continuité du patrilignage. Pourtant, lors du décès d’un individu ses semences deviennent stériles ; elles ne recouvrent leur fertilité que par le biais d’un circuit rituel mobilisant les relations de parenté et d’alliance qui, jadis, avaient permis au défunt de, lui-même, se reproduire. L’analyse de ce rituel, ainsi que celle des règles d’héritage et des cérémonies funéraires, mettent en évidence que la capacité des sorghos à se reproduire procède de celle de leur propriétaire. Cette capacité génésique des individus, condition nécessaire à la perpétuation matérielle et sociale du patrilignage, ne peut, cependant, se transmettre en ligne agnatique sans recours aux flux horizontaux de l’alliance. Grâce à une analyse systématique et minutieuse des pratiques agricoles, des connaissances ethnobotaniques de la diversité des sorghos ainsi que des réseaux d’échange de semences, il est apparu que les relations d’alliance sont également centrales à la reproduction interannuelle des sorghos, y compris ceux présentés comme les ‘semences de nos pères’. De manière plus générale, l’ambition de ce travail est de montrer, notamment grâce à l’adoption d’une méthodologie mixte alliant approches qualitatives et quantitatives, que l’étude des conceptions relatives à la reproduction des plantes cultivées apporte un éclairage pertinent à la compréhension de la reproduction des sociétés humaines.
Mots-clefs : Anthropologie du vivant, ethnobiologie, agro-biodiversité, circulation de semences, Masa, Cameroun

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