La surmodernité, selon Marc Augé, est caractérisée par nouveau type d’espace qui manque d’historicité et échoue à produire de l’identité et du lien social : les non-lieux. On a prêté beaucoup d’attention aux non-lieux, mais la surmodernité génère bien d’autres espaces méritant d’être analysés. Je voudrais ici explorer la notion de « terrain vague » telle qu’elle a été définie par l’architecte Solà-Morales (1995). Le « vague » est lié au concept du « vide » et de l’« indéterminé », mais aussi à ce qui est non occupé, libre, disponible ou non possédé. Le terrain vague a donc été décrit comme un espace simultanément marginal et utopique. Il a beaucoup attiré l’attention des artistes, mais pas des anthropologues ou des historiens – peut-être parce qu’il est perçu comme dépourvu de gens. Je voudrais ici revendiquer cette notion de terrain vague d’un point de vue archéologique. Je défendrai l’idée qu’elle offre l’opportunité d’une réécriture et d’un réenchantement de la cité surmoderne, à même de corriger ses tendances amnésiques et ses pratiques d’exclusion.
« Anthropologie à Nanterre » est un séminaire d’anthropologie généraliste, organisé par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative et le Département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre. Le séminaire a lieu un mardi sur deux de 14h à 16h à la MSH Mondes, bâtiment René-Ginouvès, salle 308F (3e étage).
Le programme : semestre 2
Les séances sont ouvertes à toutes et tous.
Organisation : Estelle Amy de la Bretèque, Emmanuel de Vienne (semestre 1) ; Pascale Dollfus, Anne Yvonne Guillou (semestre 2)