La plupart des travaux sur l'activisme anti-mines en Amérique latine met l'accent sur l'action juridique comme principale stratégie de défense des territoires autochtones contre l'impératif minier dans la région. Dans cette communication, j'analyserai les racines d'une approche alternative qu'un groupe d'activistes Maya-Mam au Guatemala a employée pour mettre fin à l'exploitation minière à San Miguel Ixtahuacán, département de San Marcos : cultiver leur « conscience » (conciencia) et celle de leurs voisins - soit leur pensée critique et leur rectitude morale - de manière à pouvoir se rapproprier les structures politique locales mais ce tout en évitant d'être corrompues par elles. En décrivant l'expérience et l'imaginaire politiques qui sous-tendent ce projet politico-moral particulier, ainsi que certaines des actions concrètes par lesquelles il est réalisé, je mettrai en lumière ce qui conditionne l'activisme politique autochtone au Guatemala à prendre la forme de la résurgence d'une « manière propre » de gouverner. Comme je le démontrerai, une histoire longue de domination politique, combinée à la libéralisation plus récente des investissements étrangers, l'échec des réformes en faveur des droits autochtones, la criminalisation des défenseurs de ces droits, ainsi qu'une corruption des structures étatiques de plus en plus rampante, ont de manière combinée encouragé certains groupes autochtones à valoriser ce qu'ils considèrent être une manière proprement autochtone de réguler les affaires publiques.
Le calendrier des intervenants sera annoncé sur le site à la rentrée. Si vous souhaitez recevoir les informations sur le séminaire par mail , veuillez en faire la demande à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le séminaire de l’EREA (Enseignement et recherche en ethnologie amérindienne) est un espace de discussion, ouvert à tout public, flexible et modulable, qui a pour vocation de stimuler les échanges entre la formation américaniste du département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre et les chercheurs du Centre ainsi que des invités extérieurs. Tout en étant un foyer de réflexion sur les recherches américanistes en cours, il sert également de plate-forme pour la divulgation des travaux des doctorants, post-doctorants et chercheurs associés.
Sous forme de présentations individuelles, de cycles thématiques ou de demi-journées d’étude, il apporte ainsi un espace de recherche complémentaire aux réunions du Séminaire d’anthropologie américaniste (SAA) et au Groupe d’enseignement et de recherche sur les Mayas et la Mésoamérique (GERM).
Certaines séances sont disponibles en replay sur la chaîne Erea de Canal U.
Organisation : Valentina Vapnarsky, Aline Hémond, Philippe Erikson et Vincent Hirtzel
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