Il est communément admis que la liberté ne fait partie des grands concepts de l’anthropologie. Pour des raisons à la fois méthodologiques et épistémologiques, la discipline serait inapte à s’emparer de cette thématique. D’une part, cette idée doit être nuancée, puisqu’il existe des textes importants sur la liberté, y compris signés par de grands noms de l’anthropologie (Boas, Malinowski, Lévi-Strauss, Fabian, etc.). D’autre part, que peut faire l’anthropologue de la liberté quand cette notion s’impose à lui par le « discours des acteurs » si cher à la discipline, puisque ses théorisations s’articulent bien souvent à l’impératif du fondement ethnographique ? C’est cette question que mon terrain parmi les chrétiens évangéliques et pentecôtistes en Suède m’a conduit à me poser, puisque la notion de liberté y occupe une place centrale, dans les témoignages, les prêches comme les chants religieux. Elle est même présentée comme l’enjeu de la conversion. Outre un exposé à partir de données de terrain sur les manières dont les évangéliques conçoivent et mobilisent la notion de liberté, cette communication s’appuiera sur les réflexions théoriques menées avec d’autres anthropologues dans le cadre d’un dossier thématique du Journal des anthropologues intitulé « Ethnographier la liberté » (2021).
« Anthropologie à Nanterre » est un séminaire d’anthropologie généraliste, organisé par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative et le Département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre. Le séminaire a lieu un mardi sur deux de 14h à 16h à la MSH Mondes, bâtiment René-Ginouvès, salle 308F (3e étage).
Le programme : semestre 2
Les séances sont ouvertes à toutes et tous.
Organisation : Estelle Amy de la Bretèque, Emmanuel de Vienne (semestre 1) ; Pascale Dollfus, Anne Yvonne Guillou (semestre 2)