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Qui porte la parole des animaux ? Une sociologie historique de la cause animale, Fabien Carrié, Jérôme Michalon, Antoine Doré

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Jeudi 04 Avril 2024 14:00 - 17:00
Salle 308F du LESC (3e étage)
MSH Mondes (bât. Ginouvès)
21, allée de l’Université, Nanterre

Présentation

Séance du séminaire Rulnat

Depuis quelques années, la question animale fait débat : la légitimité des mobilisations pro-animaux, autant que la forme qu’elles empruntent, suscitent une attention publique particulière. Si les sciences humaines et sociales commencent à analyser ces mouvements, le lectorat francophone ne disposait pas encore de synthèse distanciée, faisant le point sur leurs propriétés sociales, politiques et morales. Le livre dont il sera question dans cette présentation entend combler ce manque en présentant l’état des connaissances disponibles sur l’histoire et la structuration contemporaine de la cause animale. Remontant au XIXème siècle, ses évolutions sociologiques et idéologiques sont présentées, dont l’émergence d’une critique systémique des rapports aux animaux dans les années 1970. Cartographié dans l’ouvrage, le paysage actuel porte les traces de cette histoire, avec des associations établies œuvrant à la « protection » des animaux et des collectifs revendiquant plutôt leur « libération ». Leur point commun : porter la parole des animaux et défendre leurs intérêts. Les raisons de cet engagement et la variété de ces formes sont analysées, de même que les liens de ce mouvement avec d’autres mondes sociaux (les politiques publiques, les marchés, le monde académique). Cet ouvrage vise ainsi à fournir des clés de compréhension sociologique sur la manière dont le développement et l’institutionnalisation de la défense des animaux transforment nos sociétés. A ce titre, le place du droit dans l’histoire de la cause ainsi que ses rapports à l’Etat seront particulièrement discutés.

Fabien Carrié est maitre de conférences en science politique à l’IEP de Fontainebleau et membre du Laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique - Hannah Arendt (LIPHA, EA7373). Il est spécialiste des relations entre idées et mobilisations et a notamment publié avec Laurent Bonelli, La fabrique de la radicalité. Une sociologie des jeunes djihadistes français (Seuil, 2018) et a codirigé avec Christophe Traïni l’ouvrage S’engager pour animaux (PUF, 2019).

Antoine Doré est chargé de recherche INRAE en sociologie et membre du laboratoire AGIR (UMR 1248). Spécialiste de l’étude des sciences et des techniques (STS), il étudie les transformations des rapports aux vivants dans les domaines de l’agriculture et de l’environnement. Il conduit notamment des enquêtes de terrain sur les controverses relatives à l’écologisation et à la moralisation des activités d’élevage d’animaux de rente.

Jérôme Michalon est chargé de recherche au CNRS et membre du laboratoire TRIANGLE (UMR 5206). Sociologue, spécialiste des relations humains-animaux, il cherche à penser l’évolution des rôles attribués aux animaux. Il a notamment publié Panser avec les animaux. Sociologie du soin par le contact animalier (Presses des Mines, 2014). Il travaille actuellement sur le militantisme pro-animaux, le bien-être animal et la profession vétérinaire.


L’objectif de ce projet ANR est d’étudier comment les questions liées à la protection des animaux et de l’environnement sont portées devant les tribunaux dans différents pays ; comment elles sont traitées par les avocats, les activistes et l’État ; comment elles sont concrètement mises en œuvre dans les litiges. Le projet s’insère dans un contexte où les débats sur la protection des animaux et de l’environnement ont pris une ampleur considérable dans le monde et où un nombre croissant de cas est porté devant les tribunaux. La façon dont ces questions y sont envisagées évolue et les « intérêts propres » de la nature ou des animaux sont de plus en plus mis en avant. Légalement, les animaux – et à fortiori les éléments de la nature – sont des biens dont on peut être propriétaire ; tout en bénéficiant de certaines protections, ce ne sont pas des personnes en droit. Récemment, la question a été soulevée de leur donner un statut juridique différent (et non le seul "droit" à être protégé). Certains législateurs ou tribunaux dans différents pays ont ainsi commencé à accorder un statut de personne juridique à des éléments de la nature (arbres, rivières, montagnes, glaciers) et une démarche similaire se développe en faveur des animaux, remettant en cause les frontières avec les humains. Cependant, une telle proposition, qui peut souvent avoir des significations et des implications différentes, n'est pas sans susciter des critiques dans les milieux juridiques. S’il y a en effet consensus sur la nécessité de mieux protéger l’environnement et les animaux, il n’y en a aucun sur les outils juridiques à employer dans ce but, pas plus qu’il n’existe de vision partagée des relations des humains à la nature. Dans les faits, la plupart des litiges impliquant actuellement la nature ou des animaux sont décidés en appliquant des lois relevant du droit civil ou criminel tel qu’il existe. Notre approche se fonde sur l’étude des affaires judiciaires, dans leurs multiples dimensions, afin d’analyser comment les relations entre les humains et les animaux ou l’environnement sont modelées — ou non — par l’action juridique, et ce, dans une dimension comparative. En effet les jugements circulent et sont cités dans d'autres affaires sur différents continents. Cette circulation d'idées et d'arguments juridiques demande à ce que soient mis en lumière les appropriations réciproques et les malentendus possibles.

Cinq grandes questions structurent le projet : Protections légale des animaux et de l’environnement Attribution d’une personnalité juridique aux animaux et à l’environnement Conflits entre humains et animaux Rôle des experts dans les dossiers judiciaires Circulation des précédents et débat international.

PARTENAIRES SCIENTIFIQUES

Vanessa Manceron (CNRS-LESC), Sandrine Revet (CNRS-CERI) et Vincent Chapaux (Université Libre de Bruxelles).

L’ÉQUIPE

L’équipe est composée :
• d’anthropologues (Daniela Berti, Vanessa Manceron, Sandrine Revet, Chiara Letizia, Stéphane Gros, Mara Benadusi, Giovanni Gugg, Isacco Turina, Anthony Good, Carolina Angel Botero, Claire Duboscq, Jérôme Michalon, Pia Bailleul,  Gaelle Ronsin)
• de juristes (Vincent Chapaux, Pierre Brunet)
• d’une géographe (Joëlle Smadja)
• d’un avocat (Ritwick Dutta)

Le travail sur le terrain sera principalement mené dans huit pays (Inde, Colombie, Italie, États-Unis, Royaume-Uni, Népal, Sri Lanka, Chine) et sera effectué en liaison avec l’expertise transversale des juristes de l’équipe.

Calendrier 2023-2024
22 Mar 2024 : Bal à Fond 2024
Calendrier 2017-2018
16 Mar 2018 : Bal des ethnologues
29 Mar 2018 : Soirée Fantômes
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