Brigitte Baptandier

 
Brigitte Baptandier
Directrice de recherche
émérite
Brigitte Baptandier
Palmes académiques (2016)
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Domaines de recherche

Chine, Taïwan
Fujian
Chine, femmes, maternité, taoïsme, tantrisme, chamanisme, écriture, psychanalyse

Parcours universitaire et professionnel

[English version below]

Brigitte Baptandier est ethnologue et sinologue. Ses recherches, d’abord à Taïwan (1979) puis en Chine, principalement au Fujian où elle se rend régulièrement depuis 1986, au Jiangxi et au Hunan (depuis 2004), ont porté tout d’abord sur le féminin, les catégories de sexe, les représentations du corps des femmes et de la maternité dans la religion chinoise à travers mythes et rituels d’un culte local. Elle a publié La Dame du Bord de l’Eau (1988, Nanterre, Société d’ethnologie), et The Lady of Linshui. A Chinese female cult (2008, Stanford, Stanford University Press).

Elle s’est intéressée à la tradition taoïste du Lüshan, qui comporte de nombreux emprunts au bouddhisme tantrique, et dont les rites de cure et d’exorcisme s’apparentent également au chamanisme. Les maîtres ritualistes, fashi, agissent souvent en relation avec des médiums. La question de la transe a occupé B. Baptandier, qui l’envisage comme une élaboration de soi. Cette approche donne accès à une anthropologie particulière de la personne où certains éléments servent d’embrayeurs, en particulier le corps, la manipulation des sujets dans les généalogies (adoption), le rêve, les catégories du soi, du double, du transfert. B. Baptandier les aborde en relation avec la psychanalyse.

Ce champ cultuel et culturel chinois propose à l’analyse un corpus de textes – rituels, théâtre, « romans », recueils de mythes, légendes, récits des conteurs, chants – et de pratiques d’écriture – divinatoires, talismaniques, sigillaires, canoniques – qui obligent à prendre en compte sous un jour particulier la relation entre l’écrit et l’oralité, entre l’écriture et le corps. Comment et où faire passer la limite entre image et écriture ? Quelle est la spécificité de l’ethnologie menée au sein des sociétés dites « à écriture », et comment constituer le texte comme objet anthropologique ?

En 1999, Brigitte Baptandier a créé le groupe de recherche « Atelier Chine » du LESC (Chiner la Chine, Ateliers 24, 2001), l'occasion d'ouvrir de nouveaux chantiers de recherche à partir des travaux de chacun. Plusieurs publications collectives en sont issues : Chines. L'État au musée, Gradhiva 16, 2012 ; Ethnographier l’universel, l'exposition Shanghai 2010 : "Better city, better life" , en collaboration avec Sophie Houdart (2015, Nanterre, Société d'ethnologie); et Le battement de la vie. le corps naturel et ses représentations en Chine (2017, Nanterre, Société d'ethnologie).

 

Brigitte Baptandier is an ethnologist and sinologist. Her research, first led in Taiwan (1979), then in China, mainly in Fujian where she has regularly visited since 1986, and in Jiangxi and Hunan (since 2004), primarily concerns the feminine, sex/gender categories, and representations of female bodies and maternity in Chinese religion through myths and rituals of a local cult. She has published La Dame du Bord de l’Eau (1988, Nanterre, Société d’ethnologie), and The Lady of Linshui. A Chinese female cult (2008, Standford, Stanford University Press).

She is particularly interested in the Taoist tradition of Lushan, which contains numerous references to tantric Buddhism, whose healing and exorcism rites also resemble shamanism. The ritual masters, fashi, often act in relation to diviners or psychics. B. Baptandier explores the issue of trance, which she envisions as an elaboration or development of self. This approach lends itself to a specific anthropology of the person where certain elements serve as embrayeurs or gears, in particular the body, the manipulation of subjects in genealogy (adoption), dreams, categories of self, double, and transfer. Baptandier addresses these questions psychoanalytically.

This field, of the cult and of Chinese culture, analyses a body of text – rituals, theatre, “novels”, collections of myths legends, storyteller recitals – and writing practices – divinatory, talismanic, sigillary, canons – in a way which requires us to take into account the relationship between writing and orality, between writing and body. How and where do we transcend the limit between image and writing? What the specificity of the ethnology led in so-called “written” societies, and how is a text an anthropological object?

In 1999, Brigitte Baptandier created the research group “Atelier Chine” at the LESC (Chiner la Chine, Ateliers 24, 2001), as an opportunity to develop new research themes based on colleagues’ work. Several publications were issued: Chines. L'État au musée, Gradhiva 16, 2012 ; Ethnographier l’universel, l'exposition Shanghai 2010 : "Better city, better life" , in collaboration with Sophie Houdart (2015, Nanterre, Société d'ethnologie); and Le battement de la vie. le corps naturel et ses représentations en Chine (2017, Nanterre, Société d'ethnologie).

Secrétaire scientifique de la section 38 du Comité National du CNRS (1995-2000)

Membre du Conseil d'administration de la Société d’ethnologie, co-directrice de la collection Recherches sur la Haute-Asie et directrice de la collection Écritures

Brigitte Baptandier a enseigné l’ethnologie de la Chine au Département d’ethnologie de l’université Paris Nanterre (1981-2012), et au Département Chine de l’INALCO (2000-2008). Elle a été Visiting Research Associate au Center for Chinese Studies de l’université de Berkeley (1988-89), et Professeur suppléante à l’université de Genève (2006-2007).

Brigitte Baptandier a dirigé le séminaire « Carrefours asiatiques » (1998-2000) et l'axe de recherche du LESC « Écritures et inscriptions » (1998-2000), avec les séminaires « Le texte comme objet anthropologique » (2000-2002) et « Pratiques textuelles » (2002-2006). L'ouvrage collectif Du corps au texte. Approches comparatives (2008, Nanterre, Société d'ethnologie, hors série) en est issu.

Brigitte Baptandier a dirigé 12 thèses dont 3 sont encore en cours de rédaction.

ANR Shifu, « Vieux maîtres et nouvelles générations de spécialistes religieux en Chine aujourd'hui : ethnographie du quotidien et anthropologie du changement social ». Responsable Adeline Herrou.

Ce programme de recherche s’intéresse à la vie quotidienne des spécialistes religieux chinois aujourd’hui, dans un contexte où la charge même de dignitaire religieux, et plus largement le paysage religieux, ont connu d’importantes mutations. Il propose de prendre pour sujet les différentes figures de ce que l’on a coutume d’appeler les religions chinoises — le taoïsme, le bouddhisme, le confucianisme, les religions locales — et de les mettre en regard dans leur existence présente. La focale sera portée de façon privilégiée sur les vieux maîtres de chacune de ces traditions, entrés en religion avant la Révolution culturelle et même pour certains avant la Libération (1949). Témoins des différentes périodes de trouble du XXe siècle, ils sont aujourd’hui en mesure de raconter ces événements de leur propre point de vue. Mais surtout, ces personnages qui ne sont aujourd’hui plus qu’une poignée sont les seuls à pouvoir faire état de la manière dont ils pratiquaient autrefois certains rituels et techniques d’ascèse, et d’expliquer comment ils s’accommodaient au quotidien des différentes tâches qui leur incombaient. On leur doit — dans certains cas mais pas toujours — d’avoir perpétué les chaînes de transmission, pour un temps interrompues, par delà la longue période de prohibition.

Aujourd’hui, ils sont les derniers dépositaires de ces savoirs et de ces techniques qui pour certains sont sur le point de disparaître voire déjà tombés dans l’oubli. Avec un soin particulier accordé à la transmission orale, il s’agit de considérer ce qui, selon leurs propres souvenirs, ceux de leurs aînés et de leurs disciples, a changé au fil des générations d’officiants. On dressera une série de portraits ethnographiques de ces religieux, dans le détail de leur histoire de vie et de leurs activités présentes, on donnera à voir de la sorte la scène religieuse d’aujourd’hui et on s’efforcera de mieux saisir l’impact des ruptures du XXe siècle.

L’entreprise de reconstruction des temples a commencé lors des années d’ouverture au début des années 1980. Les pratiques religieuses ont été ré-autorisées ; un nouveau cadre officiel leur a été donné, conforme aux prescriptions de l’État. Alors que la transmission s’opérait traditionnellement de maître à disciple, la charge de former le clergé a été confiée à des instituts mis en place à cet effet. Sur cette base, les communautés religieuses se sont réorganisées, en adaptant localement le nouveau cadre et parfois aussi en lui échappant. La génération charnière des « anciens » a désormais passé la main aux nouvelles générations. Le moment semble donc opportun pour saisir comment les traditions se sont perpétuées sous bénéfice d’inventaire et sur quelles bases s’est accomplie la résurgence religieuse qui, plus qu’un simple renouveau, a occasionné d’importants changements et aussi des réinventions.

Pour s’interroger sur ce qui « fait » désormais le maître taoïste, le moine bouddhiste, le spécialiste de géomancie ou de divination, le médium, le bimo Yi, le musicien ritualiste… une équipe de sinologues est réunie, pour la plupart ethnologues et sociologues des religions qui ont déjà une longue expérience de terrain dans ces milieux, et qui sont à même de constituer un nouveau corpus de matériaux de première main sur les vieux maîtres de ces traditions.

L’idée est de s’intéresser à la vie et à l’expérience des vieux maîtres et à la situation religieuse actuelle telle qu’elle s’est installée en partie dans la continuité de leurs savoirs mais aussi en rupture d’avec leurs traditions et leur époque.

La mise en regard d’une série de cas ethnographiques permettra de rendre compte d’univers religieux spécifiques et pour la plupart demeurés peu connus. De façon plus large, cette étude comparatiste et pluridisciplinaire invitera à s’interroger sur les raisons d’être des différents maîtres religieux aujourd’hui en Chine et sur les virtuosités bien particulières qui les caractérisent dans ce contexte.

Baptandier, B., 2023, Que jamais le temps ne se brise : voyage au Mont de la Fleur, Huashan (Shaanxi, Chine) (Nanterre, Société d’ethnologie) [Anthropologie de la nuit].
Voici le récit d'un pèlerinage au Mont de la Fleur, Huashan, le pic sacré de l’Ouest, en Chine, qui doit s’accomplir la nuit : la montée inéluctable, dangereuse, effrayante dans l’obscurité, permet d’atteindre le sommet pour y assister au lever du soleil. L’épuisement des corps, l’abandon progressif du réel diurne au pouvoir de la nuit, les paysages et les êtres qui la peuplent, ouvrent aux sens qui s’altèrent un monde prodigieux de visions et de réminiscences. Le corps se fait montagne cosmique. Ce périple joue le passage de la nuit au jour et la traversée permet d’arriver à « la perfection de son vrai moi ». Sous l’écriture sage de l’érudition se dessine ici le cœur d’une initiation, bouleversement qui a permis à l’auteure de revêtir le manteau de brocart des initiés. Tout au long de son cheminement, elle offre un jardin de citations poétiques et un ensemble foisonnant de préceptes, facéties, récits, mythes, recettes, médecines, etc. Pendant la montée, le lecteur ébahi se régalera du Dragon flambeau, de la Femme ténèbres, des démons et des fantômes, des ronflements de tigres et des berceuses, des odeurs de soupes et de simples ; il apprendra les nuits sans sommeil, comment repousser les rêves et ce qui fait de l’espace d’encre noire un simulacre de jour, propice à la méditation. La dynamique nocturne, créatrice de métamorphoses, est soutenue par des illustrations peignant le mystère et la beauté de la Chine ancienne. On se laisse porter par « le voyage comme un nuage », yunyou, et par la superbe écriture du livre, d’un extrême intérêt tant pour les sinologues que pour les curieux d’autres mondes.
Baptandier, B. et M.E. Lewis, 2021, The Lady of Linshui Pacifies Demons: A Seventeenth-Century Novel (Seattle, University of Washington Press).
The Lady of Linshui—the goddess of women, childbirth, and childhood—is still venerated in south China, Taiwan, and Southeast Asia. Her story evolved from the life of Chen Jinggu in the eighth century and blossomed in the Ming dynasty (1368–1644) into vernacular short fiction, legends, plays, sutras, and stele inscriptions at temples where she is worshipped. The full-length novel The Lady of Linshui Pacifies Demons narrates Chen Jinggu’s lifelong struggle with and eventual triumph over her spirit double and rival, the White Snake demon. Among accounts of goddesses in late imperial China, this work is unique in its focus on the physical aspects of womanhood, especially the dangers of childbirth, and in its dramatization of the contradictory nature of Chinese divinities. This unabridged, annotated translation provides insights into late imperial Chinese religion, the lives of women, and the structure of families and local society.
Baptandier, B., 2008, The lady of Linshui: a Chinese female cult (Stanford, Stanford University Press) [Asian religions & cultures].
Baptandier, B., 1988, La Dame-du-bord-de-l’eau (Nanterre, Société d’ethnologie) [Recherches sur la Haute Asie, 8].
Baptandier, Brigitte (éd.), 2017, Le battement de la vie. Le corps naturel et ses représentations en Chine (Nanterre, Société d’ethnologie) [Recherches sur la Haute Asie].
Baptandier, Brigitte et Sophie Houdart (éds), 2015, Ethnographier l’universel: l’Exposition Shangai 2010 : "Better city, better life" (Nanterre, Société d’ethnologie) [Recherches sur la Haute-Asie].
Baptandier, Brigitte et Anne-Christine Trémon (éds), 2012, Chines. L’État au musée (s.l., s.n.) [Gradhiva, 16].
Baptandier, Brigitte et Giordana Charuty (éds), 2008, Du corps au texte: approches comparatives (Nanterre, Société d’ethnologie).
Baptandier, Brigitte (éd.), 2001, Chiner la Chine (Nanterre, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) [Ateliers, 24].
Baptandier, Brigitte (éd.), 2001, De la malemort en quelques pays d’Asie (Paris, Karthala) [Hommes et sociétés].
Baptandier, Brigitte (éd.), 1996, Chine : Facettes d’identité (s.l., s.n.) [L’Homme, 137].
Ang, Isabelle, Brigitte Baptandier, Laurence Caillet, Marine Carrin-Bouez et Simone Mauclaire (éds), 1989, Paroles divines, discours d’homme: Chine, Japon (Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme) [Cahiers de Littérature Orale, 26].
Baptandier, B., 2023, D’une rive, l’autre: Espace réel, espace mythique, Ateliers d’anthropologie, 53, en ligne : http://journals.openedition.org/ateliers/17379.
Baptandier, B., 2016, Writing as a threshold between the worlds. Glyphomancy in China, Daoism : Religion, History and Society, 8 [Daoist lives : Narrative and Practice] : 251-284.
Baptandier, B., 2012, Épilogue, Gradhiva, Chines. L’État au musée (16) : 178-191.
Baptandier, B., 2012, Du meurtre symbolique du père, Extrême-Orient Extrême-Occident, Hors-série : 277-312, en ligne : https://extremeorient.revues.org/237.
À partir des règles canoniques anciennes de la Chine quant à la parenté et au deuil, nous nous interrogerons sur la place du père et de son nom dans l’espace rituel des générations, telle qu’elle est conçue, aujourd’hui encore, dans le contexte de la société moderne. Nous exposerons la crainte manifeste qu’un réseau féminin antigénéalogique ne mette en danger l’arborescence patrilinéaire, prédominante dans les règles de la parenté chinoise. Nous aborderons le thème du destin particulier d’un enfant mettant son père en danger de mort par la position astrologique du temps de sa naissance. Nous en viendrons aux procédés de sublimation et aux « remèdes empoisonnés» qui sont alors employés. Nous conclurons sur la génération actuelle et sur la situation nouvelle qui lui est imposée de n’engendrer qu’un seul enfant pour prendre en charge, en dépit de tout, l’ancestralité.
Baptandier, B., 2003, Façonner la divinité en soi: à la recherche d’un lieu d’énonciation, Ethnologies, 25 (1) : 109-151, en ligne : http://www.erudit.org/fr/revues/ethno/2003-v25-n1-ethno557/007128ar/.
Dans la province du Fujian (en Chine), les femmes médiums, proches de la tradition taoïste du Lüshan, sont dotées de capacités hors du commun, plus ou moins ineffables. C’est justement ce « plus ou moins ineffable » que l’auteure interroge à plusieurs niveaux : à travers leur « apprentissage » qui est plutôt une ascèse, à travers leur « destin », reconnu par la société, et à propos de la divinité qui les « possède », mot qu’elle remet en cause car elles ont au contraire, selon son observation, à « façonner » cette divinité. En centrant particulièrement cette analyse sur le temps de l’ascèse pendant lequel la divinité est façonnée, au cours duquel le processus de transe — c’est-à-dire de prise de langage — se met en place, l’auteure en vient à poser les questions suivantes : dans ce processus particulier, qui parle et de quel lieu ? Qui est cette divinité présente en soi ? Comment, dans cette période d’énoncé du destin de médium et dans l’ascèse qui le suit, s’opère-il une mise en récit du locuteur à travers certains épisodes de sa vie ? L’ascèse vers la transe apparaît comme l’élaboration de cette limite ténue entre la personne du médium et la folie, c’est-à-dire ces débordements hors du vouloir qui mèneraient vers l’égarement et non pas vers la transe telle qu’elle est reconnue par la coutume. D’autre part, si un modèle de la personne est toujours le corollaire d’un modèle de relations sociales, cette manière d’élaborer une divinité en soi l’est aussi. Dès lors la transe peut apparaître comme une forme de discours métonymique extrême d’expression de la tradition se faisant jour directement à travers la personne.
Baptandier, B., 1996, Introduction, L’Homme, 137 [Chine : Facettes d’identité] : 7-21, en ligne : https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1996_num_36_137_370033.
Baptandier, B., 1996, Pratiques de la mémoire en Chine : le dieu des murs et des fossés de Puxi et Hanjiang, Genèses. Sciences sociales et histoire, 23 (1) : 100-124, en ligne : https://www.persee.fr/doc/genes_1155-3219_1996_num_23_1_1388.
La mémoire s'inscrit dans des lieux, qui deviennent objets de commémoration et de culte, de souvenir. Comment un fait temporel se transforme-t-il en fait spatial et qu'implique cette transformation ? Comment, prenant le prétexte de la commémoration d'un événement historique ancien, parle-t-on, en fait, du présent et du futur, voire du passé ? L'exemple de deux bourgades de la province chinoise du Fujian, qui partagent le même dieu de la ville, donne l'occasion, en considérant des matériaux qui se situent dans la longue durée, de mettre en abîme ethnologie et histoire à travers l'expérience anthropologique de la culture du lieu.
Baptandier, B., 1996, Le rituel d’Ouverture des Passes: un concept de l’enfance, L’Homme, 137 [Chine : Facettes d’identité] : 119-142, en ligne : https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1996_num_36_137_370038.
Le rituel chinois (Chine et Taiwan) d'Ouverture des Passes, kaiguan, est un rituel spécifique de l'enfance. Cependant il n'est pas accompli pour franchir les étapes normales de cette période, comprise entre la naissance et seize ans, mais bien pour corriger le destin de certains enfants. C'est donc un discours en négatif sur l'enfance qui porte sur les rapports entre les sexes, entre les générations ainsi qu'entre les humains et le cosmos.
Baptandier, B., 1996, Entrer en montagne pour y rêver: le mont des Pierres et des Bambous, Terrain. Anthropologie & sciences humaines, 26 : 83-98, en ligne : http://journals.openedition.org/terrain/3160.
Le mont des Pierres et des Bambous, ou des Bambous de pierre, dont je parlerai ici se trouve au Fujian, à 25 li (14,4 kilomètres) à l'ouest du bourg Honglu de la ville de Fuqing. A son sommet se trouve le temple des Pierres et des Bambous, Shizhu si, où l'on révère, notamment, les Neuf Seigneurs immortels, Jiuxian gong, encore nommés les Neuf Immortels (transformés en) carpes, Jiuli xian. Ces immortels auraient cultivé les arts de longue vie à l'époque de l'empereur Wu des Han (140-86 av. J.-...
Baptandier, B., 1994, Le Tableau talismanique de l’Empereur de Jade: construction d’un objet d’écriture, L’Homme, 129 : 59-92, en ligne : https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1994_num_34_129_369692.
Le tableau talismanique de l'Empereur de Jade est destiné à protéger les maisons. Bien qu'il faille au chamane chinois plusieurs heures pour écrire cette page talismanique, elle n'est cependant nullement faite pour être lue. Et pourtant, ce tableau peut être considéré comme un document à structure narrative : y est évoqué le mythe fondateur des maisons, y sont représentés des diagrammes cosmologiques, y sont encryptés des messages et des personnages secrets dans des mots masques, des mots taboues, y sont emprisonnés des démons dans des mots pièges..., et cela grâce à un usage particulier de l'écriture chinoise comme metalangage symbolique. Ces quelques pages sont une tentative d'analyse sémio-anthropologique de ce tableau talismanique envisagé, dans sa rédaction, comme la construction d'un objet d'écriture.
Baptandier, B., 1991, Le pont Loyang: des mots, des humains et des dieux, Langage et société, 57 : 9-42, en ligne : https://www.persee.fr/doc/lsoc_0181-4095_1991_num_57_1_2540.
À travers un épisode mythologique du Fujian, en Chine, on analysera deux jeux de mots. L'un est un jeu avec le nom d'un personnage : jeu d'homophonie, jeu sur la rupture oral/écrit, ambiguïté de la valeur symbolique du nom, jeu sur les différents registres de langues. Le tout correspond à une sorte de rituel d'institution d'un messager/substitut, dont l'identité est ainsi mise en question. L'autre est un rébus divinatoire, exemple de glyphomancie, jeu d'analyse de l'écriture, qui fait intervenir certaines représentations cosmologiques chinoises. Le tout donne à voir un aspect de l'articulation entre l'organisation bureaucratique d'Etat et les communautés de culte de la religion populaire.
Baptandier, B., 1987, Enfant de divination, voyageur du destin, L’Homme, 101 : 86-100, en ligne : https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1987_num_27_101_368767.
Baptandier, B., 1985, Une journée de Perle d’Abondance, Déesse à mi-temps, Aujourd’hui la Chine, 36 : 28-29.
Baptandier, B., 2022, « Sans image ». Les charmes talismaniques de la Ténuité Pourpre, Cryptographies. Codes, jeux d’arcane et arts de l’intime (Nanterre, Société d’ethnologie) : 113-133 [Écritures], en ligne : https://hal.science/hal-04414821.
Baptandier, B., 2022, 遊 you, voyager, Randonnées lointaines, Mots de Chine. Ruptures, émergences, persistances (Rennes, Presses universitaires de Rennes) : 189-220 [Essais], en ligne : https://hal.science/hal-04414850.
Baptandier, B., 2017, Introduction, Le battement de la vie. Le corps naturel et ses représentations en Chine (Nanterre, Société d’ethnologie) : 39-47.
Baptandier, B., 2017, Le corps dans le taiji quan 太極拳 et dans la psychanalyse, Le battement de la vie. Le corps naturel et ses représentations en Chine (Nanterre, Société d’ethnologie) : 39-47 [Recherches sur la Haute Asie].
Baptandier, B., 2016, Les mudrâ du Lüshan pai, le battement de la vie, Empreintes du tantrisme en Chine et en Asie orientale: imaginaires, rituels, influences (Leuven, Peeters) : 139-157, en ligne : http://www.peeters-leuven.be/boekoverz.asp?nr=9392.
"Ce volume collectif se propose, à travers ses huit chapitres, de contribuer à délimiter un domaine tantrique dans le paysage religieux de la Chine et de ses voisins. Si le bouddhisme ésotérique est au coeur de son propos, on y aborde aussi des pratiques et des représentations qui s'en inspirent en s'en distinguant, qu'elles soient rattachables au taoïsme, au shinto ou témoignent d'une présence plus diffuse au sein de la culture populaire d'Asie orientale. La première section, Imaginaires, se demande dans quelle mesure un aspect tantrique des divinités fut adopté par les peintures liturgiques servant à accompgner un important rituel commun au bouddhisme et au taoïsme, comment les romans en langue vulgaire des XVIe et XVIIe siècles s'inspirèrent des divinités indiennes représentées dans des poses lascives ou furieuses pour construire certaines figures de héros, ou comment le personnage du très populaire dieu-enfant Nezha fut façonné au fil des siècles grâce à l'importation progressive de mythes indiens par le truchement de textes du bouddhisme ésotérique. La section Rituels explique d'abord comment une efficace prière sanscrite en vint à occuper une place de choix dans la vie religieuse des Chinois du XIe siècle, puis retrace la carrière chinoise d'une oeuvre du bouddhisme ésotérique indien, le Chant des noms de Manjusri, avant d'aborder l'usage des musdra par les maîtres de rituels taoïstes de la Chine du Sud-Est. La partie Contrepoints montre comment, au Japon, une école prétendument ésotérique put finir par compter plus de dix million d'adeptes et son imaginaire comme ses pratiques influer sur les secteurs les plus divers de la société, puis décrit comment en Corée, l'État impérial s'employa à construire et promouvoir des lignées de bonzes spécialisés dans les rituels divinatoires d'inspiration tantrique. L'ouvrage se clôt par un bref essai bibliographique sur les développements récents des études tantriques en contexte chinois."--Back cover
Baptandier, B., 2016, On the Effectiveness of Symbols : Women’s Bodies as Mandalas. Two levels of representation of the feminine: a significant cross-checking, Transforming the Void. Embryological discourse and reproductive imagery in East Asian Religions (Leiden, Brill) : 212-249.
Baptandier, B., 2015, Épilogue, Ethnographier l’universel : l’exposition Shanghai 2010, "Better city, better life" (Nanterre, Société d’ethnologie) : 367-370.
Baptandier, B. et S. Houdart, 2015, Introduction, Ethnographier l’universel : l’exposition Shanghai 2010, "Better city, better life" (Nanterre, Société d’ethnologie) : 9-32.
Baptandier, B., 2012, Des ancêtres, de la malemort et des dieux, Les Ancêtres (Paris, EDK) : 105-112.
Baptandier, B., 2010, La Chine, vue d’un point de vue anthropologique, Hors-série/2010, Étudier et enseigner la Chine (s.l., Association française d’études chinoises 法國漢學協會) : 219-234 [Études chinoises], en ligne : https://afec.hypotheses.org/hors-serie2010.
Baptandier, B., 2008, La Biographie de la Mère, Nainiang zhuan: la tablette à écriture, Du corps au texte, Approches comparatives (Nanterre, Société d’ethnologie) : 111-150, en ligne : http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100989840.
Baptandier, B., 2008, Le texte en filigrane, Du corps au texte, Approches comparatives (Nanterre, Société d’ethnologie) : 7-24, en ligne : http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100989840.
Du corps au texte. Quels objets peuvent prendre valeur de texte ? À travers quelles procédures, pour répondre à quels besoins ? Ces questions se trouvent, ici, posées à des sociétés contemporaines ou anciennes, de la Chine à l'Europe, en passant par l'Inde ou le Japon.
Baptandier, B., 1996, The Lady Linshui: How a Woman became a Goddess, Unruly gods: divinity and society in China (Honolulu, University of Hawai’i) : 105-150.
Baptandier, B., 2022, Compte rendu de : David J. Mozina, Knotting the Banner: Ritual and Relationship in Daoist Practice (Honolulu/Hong Kong, University of Hawaiʻi Press/Chinese University of Hong Kong Press, 2021), Cahiers d’Extrême-Asie, 31 : 387-392, en ligne : https://www.persee.fr/doc/asie_0766-1177_2022_num_31_1_1603.
Baptandier, B., 2018, Compte rendu de : Vincent Goossaert, Bureaucratie et salut : Devenir un dieu en Chine (Genève, Labor et Fides, 2017), Études chinoises, 37 (2) : 203-215, en ligne : https://www.persee.fr/doc/etchi_0755-5857_2018_num_37_2_1653_t12_0203_0000_2.
Baptandier, B., 2016, Compte rendu de : Patrice Fava, Aux portes du ciel. La statuaire taoïste du Hunan (Paris, Les Belles Lettres/École Française d’Extrême-Orient, 2014), Journal of Chinese Religions, 44 (1) : 74-79.
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