Frédérique Fogel

 
Directrice de recherche
Habilitée à diriger des recherches
Frédérique Fogel
...

Domaines de recherche

France

Parcours universitaire et professionnel

[English version below]

Les recherches personnelles de Frédérique Fogel portent principalement sur la parenté et le genre en contexte de migration, successivement en Nubie égyptienne, auprès d’immigré·es d’Afrique de l’Ouest en banlieue parisienne, et d’étrangères et d’étrangers sans papiers à Paris.

En collaboration, elle mène plusieurs chantiers : Marciac Memories (recherche ethnographique et action patrimoniale sur les mémoires plurielles du festival de jazz), Appellatifs (recherche pluridisciplinaire sur les termes de parenté comme actes de langage), Du genre au musée (recherche sur les Women’s Museums).

 

Frédérique Fogel’s personal research mainly studies kinship and gender in the context of migration in Egyptian Nubia, West African immigrants in the Paris’ disadvantaged outskirts, and foreigners and undocumented foreigners in Paris.

In collaboration with other researchers, she leads several projects: Marciac Memoires (ethnographic research and patrimonial action on the plural memories of the jazz festival), Appellatifs (multidisciplinary research on kinship terms as acts of language), and Du Genre au Musée (research on women’s museums).

Fogel, F., 2019, Parenté sans papiers (La-Roche-sur-Yon, Dépaysage) [Sous l’écorce, 1].
Simon et Julie, sénégalais, mariés, ont un fils au pays et deux enfants à Paris : sans papiers pendant huit ans, ils sont régularisés au motif de leur « vie privée et familiale ». Hortense vient des Philippines ; mère célibataire d’une fille née à Paris, elle vit durant huit ans sans papiers avant d’être régularisée pour « cinq ans de présence prouvée et un enfant scolarisé depuis au moins trois ans ». C’est en accompagnant au quotidien ces femmes et ces hommes qui, à un moment de leur vie, se trouvent en « situation administrative irrégulière », que Frédérique Fogel a enquêté. Pendant dix années, sous plusieurs régimes réglementaires et législatifs, elle a questionné les pratiques et les représentations des relations de parenté et des liens de famille de part et d’autre du guichet préfectoral : comment parler parenté et faire famille dans la situation d’une migration immobilisée ? Comment la condition sans papiers influence-t-elle les relations entre celles et ceux qui vivent en migration et leur famille au pays ? Comment le dispositif juridique infléchit-il la vie privée, imposant certaines manières d’être et de penser ? Cette recherche ethnographique et anthropologique interroge également la marginalité et la précarité juridiques des personnes étrangères, apportant un éclairage nouveau sur l’évolution des normes en usage sur le territoire français en matière de parentalité, de conjugalité et de genre. Parenté sans papiers forme ainsi une contribution importante à une anthropologie des migrantes et des migrants, permettant de comprendre l’écart entre la famille sans papiers, contrainte à la normativité, et la famille sociologique « française » qui, depuis les années 1970, n’en finit pas de dépasser les normes. [Prologue sur Hal]
Fogel, Frédérique (éd.), 2023, Ethnographies de la « famille transnationale » (Paris, Centre d’information et d’études sur les migrations internationales) [Migrations Société, 192 (35/2)].
La « famille transnationale » est saisie dans ce dossier comme une expression-clef de nombreuses recherches en sciences sociales, notion référence et formule laconique utilisée pour décrire des situations et désigner des pratiques très variées. Il s’agit donc d’approcher cette « famille » soumise à la mobilité et à l’immobilité, non pas directement sur le plan théorique, mais en passant par l’ethnographie comme mode de connaissance anthropologique. Les six articles ici rassemblés présentent des cas singuliers, des individus, des groupes et des communautés divers, à des échelles spatiales et temporelles différentes. Ils décrivent des modalités du « faire famille en migration » et questionnent les relations de parenté, de parentalité, de sociabilité entre proches, ainsi que les tensions ou encore les ruptures de relations. Ensemble, ils montrent des troubles, éprouvent des normes, et ce faisant, ils forment matière à comparaisons.
Fogel, F., 2023, Faire, défaire, refaire les liens. Ethnographies de la « famille transnationale », Migrations Société, 35 (192) : 13-25, en ligne : https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2023-2-page-13.htm.
Fogel, F., 2022, Commentaire singulier et pluriel d’un texte de Dampierre, Ateliers d’anthropologie, en ligne : https://journals.openedition.org/ateliers/15787.
Penser au singulier : étude nzakara est paru en 1984. Après Voir et nommer les couleurs (Tornay éd., 1978) et Soleil est mort : l’éclipse totale de soleil du 30 juin 1973 (Francillon et Menget éd., 1979), c’est le troisième titre de la collection Recherches thématiques à la Société d’ethnologie. Trente-neuf pages pour un objet rare : Éric de Dampierre le sociologue et l’ethnologue africaniste a beaucoup édité, en collaboration (notamment Max Weber chez Plon, la revue Archives européennes de s...
Odasso, L. et F. Fogel, 2022, « Vie privée et familiale » en temps de pandémie. Continuités et ruptures d’une politique discriminatoire : le cas de la France, Revue Européenne des Migations Internationales, 38 (1-2) : 115-137, en ligne : https://journals.openedition.org/remi/20140.
Cet article interroge l’impact des mesures de lutte contre la COVID-19 sur le droit à la vie familiale en France. Fermeture de l’accueil préfectoral, gel de la délivrance des visas pour regroupement familial et clôture des frontières internationales laissent des familles dans l’impasse. Des personnes sur le territoire voient s’éloigner l’espoir d’une régularisation, d’autres en attente de réunification voient se dilater le temps de leur séparation. Des mesures gouvernementales complexes se sont succédé, le recours aux pratiques légales exceptionnelles (référé) est devenu courant, et des mobilisations collectives diverses se sont développées. L’analyse de l’immobilisation administrative et de ces mobilisations révèle une amplification des inégalités dans l’accès au droit et de la visibilisation de certaines catégories. Ces dynamiques s’inscrivent dans la continuité d’une dégradation du droit des étrangers, antérieure à la crise sanitaire.
Fogel, F., 2022, Quand l’enfant (de sans-papiers) fait le parent (en règle)… La filiation inversée comme argument de régularisation. Paris, années 2010, Anthropologie et Sociétés, 46 (2) : 63-80, en ligne : https://www.anthropologie-societes.ant.ulaval.ca/articles/quand-lenfant-de-sans-papiers-fait-le-parent-en-regle-la-filiation-inversee-comme-argument-de-regularisation-paris-annees-2010-0.
Alors que l’anthropologie classique de la parenté privilégie l’observation des relations interpersonnelles à partir du positionnement des adultes vis-à-vis des enfants, il est question dans ce texte de situations juridiques ethnographiées où le sens de la filiation s’inverse : soit l’examen administratif assigne une personne étrangère majeure à son statut « d’enfant de » ; soit le droit français des étrangers considère, dans certains cas, l’enfant comme l’opérateur central de l’accès au séjour de son parent et le parent dépend alors de l’enfant (par exemple, en tant que « parent d’enfant scolarisé » ou « parent d’enfant français »). Deux propositions procèdent de l’étude de ces dispositifs de régularisation fondés sur la vie privée et familiale : d’une part, la procédure se fonde sur l’alternative entre filiation descendante et filiation ascendante ; d’autre part, les deux sens de la filiation corroborent, pour les personnes étrangères, la hiérarchie entre la loi et l’infra-droit. Mon analyse pointe ici la double contrainte : l’injonction paradoxale d’être, à la fois, « enfant de… » et « parent de… ».
Fogel, F., 2020, Qu’est-ce que la perte de papiers fait à la personne ?, Mémoires, 78 : 8-9, en ligne : https://hal.science/hal-04313810.
Fogel, F. et I. Rivoal, 2009, Introduction, Ateliers du LESC, 33 [La relation ethnographique, terrains et textes. Mélanges offerts à Raymond Jamous], en ligne : https://journals.openedition.org/ateliers/8192.
Mélanges offerts à Raymond Jamous, ce numéro rassemble des interventions présentées lors du colloque organisé par le LESC (février 2007) pour réfléchir à l’ethnographie dans ses deux dimensions : celle de la relation ethnographique comme temps particulier du modus operandi de l’ethnologue, et celle des données ethnographiques comme condition de la construction des savoirs ethnologiques. Immédiate ou construite, l’altérité façonne toute relation ethnographique. Celle de l’ethnologue suscite une réaction de la société. Au-delà de l’anecdote et pour construire la comparaison, le chercheur s’interroge : Comment s’est passé le premier contact ? Quelle(s) place(s) et quel(s) rôle(s) la société lui a-t-elle assignés ? Dans quel registre (parenté, amitié, rituel, etc.) ? À quel moment et de quelle façon l’a-t-il perçu ? Et comment a-t-il « travaillé son rôle », en respectant ou en ignorant l’assignation ? Ce retour réflexif, pour certains, longtemps après les faits, met en évidence les conditions fluctuantes de l’expérience du terrain, ses réussites, ses échecs aussi. Il s’agit enfin d’analyser les modalités selon lesquelles la relation ethnographique conditionne le choix et le développement des perspectives problématiques.
Fogel, F., 2020, S’émanciper pour les papiers ? Parenté et régularisation d’une femme immigrée à Paris, Espaces pluriels de la parenté. Approches qualitatives de (re)configurations intimes et publiques dans le monde contemporain (Louvain-la-Neuve, Academia-L’Harmattan) : 133-146, en ligne : https://hal.science/hal-03090179.
Fogel, F., 2015, Rhythm and blues de sans-papiers parisiens, Migrations humaines et mises en récit mémorielles: approches croisées en anthropologie et en préhistoire (Nanterre, Presses universitaires de Paris Ouest) : 343-367.
Fogel, F., 2015, « Organisation », journée d’étude "Mobilités. Recherches doctorales en Afrique de l’Ouest", LESC, Nanterre.
Fogel, F., 2015, « Organisation », atelier "Regards comparatifs sur le Genre et la Parenté", 1er congrès du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans, INALCO, Paris.
Seguin, E. et F. Fogel, 2023, « Raconter et valoriser les anthropologues au travail. Le projet BD d’Anthropologie en partage », journée d’étude « Observer et restituer les corps (de métiers) au travail en anthropologie : nouvelles écritures », CNRS - Site Pouchet - Paris.
Fogel, F., 2020, « Santé et parenté sans papiers : comment s’articulent accès au soin et accès au séjour ? », séminaire Santé Sciences sociales, journée d’étude Santé et migration, Université de Bordeaux.
Fogel, F., 2020, « Parenté sans papiers : normes et pratiques familiales face aux procédures de régularisation », séminaire "Migrations et sociétés", Collège de France, Paris.
Fogel, F. et A. Bathaïe, 2019, « Méditerranée, cimetière marin. Lieu et non-lieu d’une frontière traumatique », colloque du Collectif ZoneZadir "Survivre et revivre dans les lieux traumatisés", Saint-Martin de Londres.
Fogel, F., 2019, « Anthropologie des sans papiers », séminaire du Laboratoire d’Anthropologie Culturelle et Sociale, Institut des Sciences Sociales, Université de Lausanne, Suisse.
Fogel, F., 2019, « Enfants de sans papiers, enfants sans papiers ? », journée d’étude "Théories et pratiques de l’accueil", CEVIPOF, Sciences Po, Paris.
Fogel, F., 2017, « Parenté sans papiers : méthode et pratique sur le terrain à la Préfecture », conférence au LESC, pour des étudiant.es de master et doctorat des universités de Fès et de Meknès (Maroc, du programme MAUSS), LESC, Nanterre.
Fogel, F., 2016, « Expériences sans papiers : parler parenté et faire famille au guichet », séminaire "Appellatifs", EHESS, Paris.
Fogel, F., 2016, « Une femme sans papiers dans une démarche de régularisation à Paris : subjectivation, capabilité, émancipation, empowerment, action ? », conférence internationale "Espaces pluriels de la parenté. Approches ethnographiques des (re)configurations publiques et privées dans le monde contemporain", Faculté des sciences sociales, Université de Liège, MSH, Belgique.
Fogel, F., 2015, « Marciac Memories : présentation du programme de recherche participative », journée d’étude "Labex, Les passés dans le présent", LESC, Nanterre.
Fogel, F., 2015, « Sans papiers à Paris : faits d’alliance et de filiation dans des familles musulmanes », Congrès du GIS Moyen Orient et Mondes Musulmans, Inalco – Bulac, Paris.
Fogel, F., 2016, « Présentation et discussion du film documentaire "Si nous avions été des statues" (Anne Terrasse) », Festival des films documentaires, cinéma Saint-André-des-Arts, Paris.
Fogel, F., 2016, « RESF: travailler avec les sans papiers », communication et débat au centre de formation AFEC, Paris.
Fogel, F., 2016, « Présentation et discussion du film documentaire "Si nous avions été des statues" (Anne Terrasse) », association des Nubiens de France, Bagnolet.
Fogel, F., 2022, Sans-papiers en Ile-de-France, Les voix du crépuscule (Paris, Radio Campus), en ligne : https://www.radiocampusparis.org/les-10-ans-2-3-sans-papiers-en-ile-de-france-28-07-2022/.
Les Voix du Crépuscule fêtaient leurs 10 ans au musée du Quai Branly le jeudi 25 juin 2022. Trois émissions en public ont été enregistrées à cette occasion. La deuxième est consacrée aux enjeux migratoires sous l’angle de la condition des sans papiers en Ile-de-France. Qu’est-ce qu’être "sans papiers" à Paris au quotidien ? De quoi les personnes sans papiers font-elle âprement l’expérience ? Comment faire famille quand une partie est absente, restée au pays et qu’il faut recomposer sur place, entre les conditions de l’administration juridique française et les attentes de la famille du pays que l’on a quitté ?
Fogel, F. et E. Cario, 2020, «La condition de sans-papiers, comme la migration, détruit les liens de parenté», Libération, Paris, en ligne : https://www.liberation.fr/debats/2020/02/27/la-condition-de-sans-papiers-comme-la-migration-detruit-les-liens-de-parente_1779866/.
L’anthropologue Frédérique Fogel a côtoyé pendant près de dix ans des familles en quête de titres de séjour. Contraints d’accumuler sans cesse des preuves de présence sur le territoire, de travailler illégalement, de se loger comme ils peuvent, les étrangers en situation irrégulière vivent pendant des années dans une incertitude qui abîme d’abord les relations familiales.
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