[English version below]
Maître de conférences (depuis 1996) puis professeur d’anthropologie (depuis 2010) à l’université Paris Nanterre, Philippe Erikson s’intéresse tout particulièrement à l'ethnographie américaniste. Il s'est notamment penché sur les rites, l’esthétique, la culture matérielle, l'onomastique et l’organisation sociale des Pano de l’Amazonie occidentale.
À Nanterre, il a successivement dirigé le Département d'Ethnologie (2005-2009), l'Ecole doctorale 395 (2013-2015), puis le Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative (2014-2019). Il assume depuis 2019 la charge de rédacteur en chef du Journal de la Société des Américanistes.
Féru de comparatisme et de données empiriques, il a séjourné 20 mois chez les Matis, au Brésil, entre 1985 et 2016, sous le sobriquet de Kiripi wasa (« Philippe le blanc ») et, sous le sobriquet de Papa Felipe, 25 mois chez les Chacobo, en Bolivie, entre 1992 et 2015. Il a par ailleurs eu l'occasion d'enquêter 13 mois sur divers terrains européens et nord-américains, dans les secteurs de la sidérurgie (1990-1991), de l'ingénierie électrique (1995) et de l'extraction minière (2001-2003). Il collabore par ailleurs depuis 2016 au projet SAWA (Savoirs autochtones wayana et apalaï (Guyane) - Une nouvelle approche de la restitution et ses implications sur les formes de transmission).
Associate professor (since 1996), then full professor of anthropology (since 2010), at the University of Paris Nanterre, Philippe Erikson studies Americanist ethnography. He focuses particularly on the rites, aesthetics, material culture, onomastics, and social organisation of the Pano, from the Western Amazon region.
At Nanterre, he has successively led the Department of Ethnology (2005-2009), the Doctoral School 395 (2013-2015), and then the Laboratory of Ethnology and Comparative Sociology (2014-2019). Since 2019, he has assumed the chief editor position of the Journal de la Société des Américanistes.
Passionate about comparison and empirical data, he spent 20 months with the Matis in Brazil, between 1985 and 2016, under the nickname Kiripi wasa (“Philippe the white”), and under the nickname Papa Felipe, 25 months with the Chacobo, in Bolivia, between 1992 and 2015. He furthermore spent 13 months studying various European and North-American fields, including the steel industry (1990-1991), electrical engineering (1995), and mining (2001-2003). Since 2013, Erikson has also collaborated on the SAWA project (Wayana – Apalaï Aboriginal Knowledges (French Guiana) – A New Approach to Restitution and its Implications for Forms of Transmission).
CNRS, Comité National, section 38 : membre élu (2004-2008)
CNRS : membre du jury du Legs Lelong (2005-2019)
Membre du conseil scientifique du pôle « Amériques » (CNRS/Ministère des Affaires Etrangères) (2008-2012)
Vice-président de la Société des Américanistes de Paris (mandats 2009-2011, 2015-2017, 2018-2021)
Élu au « Board of Directors », Society for the Anthropology of Latin South America (2011-2015)
Membre du Comité d’évaluation scientifique du Musée du quai Branly (depuis 2015)
CNU, section 20 : membre élu (2015-2017)
Membre élu du comité de rédaction (depuis 2005) et principal responsable de la rubrique comptes-rendus du Journal de la Société des Américanistes (2005-2014)
Membre du comité de lecture de la collection « les chemins de l’ethnologie », Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme (cnrs/msh) (2011-2014)
Membre du conseil éditorial des plusieurs revues : Campos. (depuis 2002), Anthropológicas. (depuis 2006) Vibrant - Virtual Brazilian Anthropology (depuis 2012)
Membre du “editorial board” de la revue Tipiti. Journal of the Society for the Anthropology of Lowland South America (2007-2012)
Interventions ponctuelles dans les comités de lecture d’une trentaine de revues et nombreuses évaluations de manuscrits pour divers éditeurs : Berghahn Books ; cnrs éditions ; Gallimard ; Mission du Patrimoine Ethnologique ; Presses Universitaires de Nanterre ; Presses Universitaires de Rennes ; Société d’ethnologie ; University of Nebraska Press...
Directeur de publication de la Revue Ateliers d’Anthropologie (2014-2018). Revue thématique électronique à comité de lecture, référencée par l’aeres et erih plus, en libre accès sur la plateforme « Revue.org »
1990 : Chargé d’enquêtes ethnologiques dans l’industrie sidérurgique (Cabinet « SHS Consultants »)
1995 : Chargé d’enquêtes ethnologiques dans l’ingénierie électrique (cabinet « mbbc »)
1998-2007 : Participation au tournage de cinq documentaires ethnographiques pour la BBC, RTBF, Discovery Channel, Canal Plus et Arte
2001-2004 : Chargé d’enquêtes ethnologiques dans l’industrie du kaolin à Sandersville (Georgia, USA) puis St Austell (Cornwall, UK)
2011-2017 : Nombreuses expertises pour les agences nationales : aeres, anr, hceres
Tras sus investigaciones entre los Matis de la Cuenca del Javari (lengua pano, Amazonas, Brasil), ha hecho estudios en los medios siderúrgicos franceses por varios meses antes de volver a la selva, en familia, para aprender a conocer a otro grupo pano: los Chacobos de la Amazonia boliviana. Aunque esencialmente motivados por una vocación universitaria, todos estos años consagrados al mundo amerindio le han permitido gustar el sabor agridulce de modos de vida fascinantes, cuya alegría espera poder transmitir parcialmente en esta obra. El sello de los antepasados es la estampilla que los Matis reciben en herencia de sus mayores. En sentido literal, es la marca facial: el tatuaje y los múltiples ornamentos aplicados en las caras. Es ese conjunto de rasgos indelebles y distintivos, garantes del fasto de su porte. Usando más la imaginación, el sello de los antepasados es también el sello de una etnia, la permanencia de sus valores, costumbres y tradiciones. En suma, la huella del pasado sobre la sociedad contemporánea. La rúbrica en el sentido de marca depositada: la firma social. En fin, la garra de los antepasados puede ser percibida como una alusión a las facultades de agresión de los grandes felinos, así como a las poderosas uñas características de la familia de los mamíferos sin dientes incisivos (los perezosos, los tatús, los osos hormigueros), cuyo rendimiento metafórico en la construcción de la identidad colectiva de los Matis y en sus representaciones de la ancestralidad es inmenso. En resumen, la rúbrica/garra de los antepasados es todo lo que constituye la materia de este libro: la apariencia del cuerpo y sus relaciones con la organización social, la ontología, la etnicidad y la cosmología.
Ruins and remnants of the past are endowed with life, rather than mere relics handed down from previous generations. Living Ruins explores some of the ways Indigenous people relate to the material remains of human activity and provides an informed and critical stance that nuances and contests institutionalized patrimonialization discourse on vestiges of the past in present landscapes. Ten case studies from the Maya region, Amazonia, and the Andes detail and contextualize narratives, rituals, and a range of practices and attitudes toward different kinds of vestiges. The chapters engage with recently debated issues such as regimes of historicity and knowledge, cultural landscapes, conceptions of personhood and ancestrality, artifacts, and materiality. They focus on Indigenous perspectives rather than mainstream narratives such as those mediated by UNESCO, Hollywood, travel agents, and sometimes even academics. The contributions provide critical analyses alongside a multifaceted account of how people relate to the place/time nexus, expanding our understanding of different ontological conceptualizations of the past and their significance in the present. Living Ruins adds to the lively body of work on the invention of tradition, Indigenous claims on their lands and history, "retrospective ethnogenesis," and neo-Indianism in a world where tourism, NGOs, and Western essentialism are changing Indigenous attitudes and representations. This book is significant to anyone interested in cultural heritage studies, Amerindian spirituality, and Indigenous engagement with archaeological sites in Latin America.
Este libro recoge las ponencias del Congreso realizado en Bogotá entre el 22 y 23 de octubre de 2015 por el grupo de investigación internacional Antropología Política Contemporánea en la Amazonia Occidental, adscrito al Centre National de la Recherche Scientifique de Francia. Los autores analizan la lógica de la gobernanza estatl en la Amazonia de los países andinos, las respuestas de los movimientos indígenas y las novedosas formas de hacer política que, apoyadas en sus tradiciones, estos implementan con el fin encarar y negociar su participación en las sociedades estatalizadas. Es nuestra expectativa que sus aportes contribuyan a develar las estrategias que los indígenas implementan en respuesta a las políticas públicas, a esclarecer el ejercicio del poder tradicional y a precisar el desempeño de los "nuevos" líderes en la arena política del Estado.
Actes du 2° colloque de la Maison Archéologie et Ethnologie René Ginouvès
À en juger par l’Index général 1896-1946 du Journal de la Société des américanistes (Harcourt 1948), la présence féminine dans nos colonnes aura mis un certain temps à s’imposer. Bien que plusieurs centaines d’auteurs y aient publié des articles au cours de ses cinquante premières années d’existence, seule une petite dizaine portaient un prénom féminin (Tableau 1). Encore ces précursœurs n’auront-elles, dans leur ensemble, signé ou cosigné que dix-sept textes, nombre d’autant plus dérisoire q...
Frappés de plein fouet par la pandémie de Covid-19, les Chácobo d’Amazonie bolivienne ont cependant le sentiment d’y avoir beaucoup mieux résisté que les segments non-autochtones de la population régionale. Après un bilan de la crise sanitaire et un inventaire des stratégies utilisées pour y faire face, ce texte aborde son impact socio-économique et politique. Il montre que les principales conséquences de la crise auront été de renforcer le secteur de la médecine traditionnelle – au point d’inciter à lutter pour sa reconnaissance institutionnelle – et d’autre part de revigorer le sentiment d’auto-estime collective. Dans un contexte où les revendications identitaires ont été fortement revigorés durant la pandémie, les Chácobo se sont positionnés en résistants plutôt qu’en victimes, et ressortent de cette crise majoritairement convaincus de la supériorité de leurs pratiques et savoirs ancestraux.
Robert L. Carneiro est décédé le 24 juin 2020, quelques semaines après la célébration de son 93e anniversaire. Il laisse le souvenir d’un pionnier de l’ethnographie amazonienne, d’un anthropologue à l’œuvre féconde et d’un muséographe influent, qui travailla plus d’un demi-siècle dans ce haut-lieu de l’anthropologie nord-américaine qu’est l’American Museum of Natural History (AMN...
Premier ouvrage entièrement conçu et rédigé par des Wayana, en langue wayana, et à l’attention exclusive d’un lectorat wayana, Itëneimëk–Kunolo se détache incontestablement du tout-venant éditorial. Hors normes, hors du commun et produit hors des sentiers battus, il méritait donc à tout le moins un numéro hors-série des Ateliers d’Anthropologie. Son mode de diffusion aura également été exceptionnel. Avant même sa mise en ligne sur le site de la revue, l’œuvre a en effet pré-circulé dans les v...
Éminent ethnologue et défenseur intransigeant de la cause des sociétés autochtones d’Amazonie, Patrick Menget nous a quittés le samedi 13 avril dernier. Il aura été membre du comité de rédaction de notre revue pendant près d’un quart de siècle (1977-2001) et vice-président de la Société des américanistes pendant plus d’une décennie (1990-2001). Son œuvre aura marqué l’américanisme tant par son volet académique que par son engagement militant : parallèlement à sa carrière universitaire, Menget...
Bien qu’ils semblent avoir converti bien peu de monde, les missionnaires protestants jouent, depuis les années 1950, un rôle essentiel dans la vie politique, sociale et économique des Chacobo d’Amazonie bolivienne. Dernièrement, leur influence s’est certes estompée en raison du remplacement des nord-américains de l’Institut lingüistique d’été et des suisses de la Misión Suiza par des boliviens moins bien financés. L’influence des évangélistes n’en reste pas moins prépondérante, ne serait-ce que parce que l’essentiel des positions de leadership sont actuellement tenues par des acteurs à la fois formés par les missionnaires et appartenant à celles des familles qui, au cours des dernières décennies, ont délibérément opté pour une alliance avec ces derniers. Paradoxalement, une partie des Chacobo qui ont travaillé avec et/ou pour les missionnaires, notamment comme traducteurs bibliques ou comme pasteurs, n’ont pourtant pas réussi à percer sur le devant de la scène politique locale. En dépit de leurs indéniables compétences, il leur manquait tout simplement l’autre socle du pouvoir : l’appui de réseaux familiaux influents. Cet article propose donc une réflexion sur le poids respectif des déterminations sociales et des déterminations religieuses dans la construction des trajectoires politiques chez les Chacobo de 1955 à nos jours.
L’œuvre de Dimitri Karadimas a attiré l’attention de la communauté scientifique sur l’omniprésence des micro-prédateurs (notamment les insectes) dans l’imaginaire, l’iconographie et la vie rituelle des Amérindiens. Conçu comme un hommage à sa mémoire, ce texte se propose d’explorer brièvement le symbolisme associé à un autre être de taille réduite : le colibri. Sans doute d’autant plus injustement négligée que peu portée sur la prédation, cette gracile et furtive créature n’en incarne pas moins, aux yeux de bon nombre d’Amérindiens, ces valeurs cardinales que sont le sens de l’hospitalité, la générosité, l’efficience, la résistance et, plus généralement, tout ce qui relève de la promptitude, de l’empressement et de la mobilité. Héraut des esprits et parangon de la beauté chatoyante, le colibri apparaît aussi bien souvent comme symbole du leadership, de la vie et de la fertilité.
Cette session s’attache aux cas de patrimonialisation qui utilisent comme support le spectacle, soit vivant, soit en vidéo, et qui définissent donc implicitement la culture comme une pratique susceptible d’être observée visuellement – une modalité de présentation des Indiens aux étrangers qui est en vigueur depuis le XVIe siècle. Les pratiques choisies pour être mises en spectacles peuvent être très diverses. Il peut s’agir de pratiques traditionnelles (chants, danses, rituels, etc.) insérées dans une forme spectaculaire occidentale (vidéo, salle de spectacle) ou inversement, de pratiques étrangères adoptées et réinterprétées par les Indiens (concours de miss). On s’interrogera sur les différents publics que ces mises en spectacle de la culture peuvent viser et/ou atteindre, sur le type de relation qu’elles établissent avec les spectateurs (participation ou non). Enfin on s’intéressera aux domaines que ces spectacles permettent, intentionnellement ou non, de laisser dans l’ombre et aux différentes formes de secret qu’elles instaurent.
En Amazonie, les hommes qui ont vocation à épouser leurs sœurs respectives entretiennent souvent, au préalable, des relations singulièrement affectueuses. On les voit couramment, tendrement enlacés dans un même hamac, se caresser ostensiblement le pénis. Ces amitiés particulières ont souvent été interprétées soit comme des formes d’avance sur recette d’alliances hétérosexuelles à venir, soit comme des formes institutionnalisées d’homosexualité masculine entre cousins croisés. Cet article se propose de passer en revue et de mettre en contexte ces pratiques, pour montrer qu’en raison de leur caractère public et volontairement outrancier, il s’agit bien plutôt d’une mise en scène des ambiguïtés inhérentes aux relations d’alliance, autrement dit, d’une exaltation des affinités (s)électives.
Bernard Lelong et les Lamista, des contreforts des Andes à l‘Amazonie… c’est une généreuse histoire pour l’anthropologie des basses terres d’Amérique du Sud qui s’est ouverte il y a un peu plus de 35 ans, et se poursuit aujourd’hui. Destin d’une passion : Bernard Lelong, anthropologue autodidacte, très lié à l’Amazonie et au Pérou par ses nombreux voyages chez les Lamista, passionné des populations et de la flore de ces contrées, a eu la générosité de léguer ses biens au CNRS pour encourager...
Bernard Lelong y los lamistas, del piedemonte de los Andes hasta la Amazonía… es una bella historia para la antropología de las tierras bajas de América del Sur que se inició hace poco más de 35 años, y que sigue hasta hoy. Destino de una pasión: Bernard Lelong, antropólogo autodidacta, muy ligado a la Amazonía y al Perú por sus numerosos viajes entre los lamistas, apasionado por la gente y la flora de estas tierras, tuvo la generosidad de legar sus bienes al CNRS para promover la investigaci...
Kenneth M. Kensinger nous a quittés le 14 mai 2010. Le tonnerre a-t-il grondé, ce jour-là, dans le village cashinahua de Balta, au Pérou, où il aura vécu tant d’années ? Avec nukun haibu Kin (« notre ami Ken »), c’est en tout cas une figure légendaire de l’américanisme tropical qui disparaît. Celle d’un homme qui rédigeait ses notes de terrain en cashinahua et qui, 25 ans après son retour aux États-Unis, rêvait encore dans cette langue ; celle d’un passionné du terrain, où il aura passé près...
Claude Lévi-Strauss, 1938 C’est […] en 1958 que le Collège de France a voulu créer dans son sein une chaire d’anthropologie sociale […]. Qu’il me soit [permis] en cette occurrence où tous les caractères du mythe se trouvent pour moi réunis, de [chercher à discerner le sens du] bizarre retour du chiffre 8 […]. Cinquante ans avant […] Sir James Frazer prononçait à l’université de Liverpool la leçon inaugurale de la première chaire au monde qui fut intitulée d’anthropologie sociale. Cinquante a...
Last spring, the Society for the Anthropology of Lowland South America (SALSA) held its Fifth Sesquiannual Meeting in Europe, first in Oxford (June 17-20, 2008), then in Paris (June 21st, 2008). A few hundred feet from the Eiffel Tower, and on the year of his 100th birthday, it was a dreamt opportunity to pay homage to Claude Lévi-Strauss. The British part of the program, convened by Laura Rival (assisted by Istvan Praet), was sponsored by the University of Oxford and took place at the Maison...
Sao Paulo, Instituto Socioambiental
La face cachée de l’ancestralité. Masques et affinité chez les Matis d’Amazonie brésilienne. Cet article montre en quoi les masques matis sont révélateurs des conceptions ouest amazoniennes de la temporalité et de la succession des générations. Après une discussion sur l’aspect cérémoniel des mascarades et sur les caractéristiques ontologiques imputées aux esprits mariwin, ce texte soutient que ces derniers, bien qu’associés aux morts du groupe et à des valeurs endogènes, représentent des affins virtuels plutôt que des ancêtres. Est également évoquée la possibilité qu’aient autrefois existé des liens rituels privilégiés, aujourd’hui révolus, avec l’ethnie voisine des Katukina-Kanamari.
Dans ses commentaires sur mon compte rendu du recueil édité par Jean-Claude Monod et Jean-Patrick Razon, Nature Sauvage, nature sauvée? Écologie et peuples autochtones (Monod et Razon 1999), Bruce Albert soulève trois questions majeures: celle de la place des défunts et, plus généralement, des ancêtres dans les conceptions cosmologiques et sociales en Amazonie; celle du rapport entre écriture occidentale et pratiques chamaniques; celle, enfin, des effets produits par la juxtaposition, dans un...
Fin 1984, à l’époque où, apprenti ethnologue, je m’apprêtais à effectuer mon premier séjour sur le terrain, il ne faisait aucun doute que je me rendais chez des gens qui s’appelaient " les Matis ". Tant pour la communauté scientifique que pour les autorités gouvernementales, telle était la désignation officielle de ce groupe d’alors cent neuf amérindiens récemment contacté dans la région des sources du rio Itui, dans le bassin du Javari, à l’ouest de l’Amazonie brésilienne. Une fois sur place...
Les Matis perçoivent leurs ornements corporels comme de véritables constituants de la personne, voire des parties du corps comparables à des poils. Indices, mais aussi vecteurs de maturité, ils sont censés conférer de l’énergie à leurs porteurs et sont transmis de manière graduelle, par petits à-coups, tout au long de l’existence. Outre ce rôle essentiel dans le modelage des destinées individuelles, les ornements matis servent à redéfinir les contours des groupes sociaux, en élargissant la base « ethno-physiologique » sur laquelle reposent les parentèles et en assurant la continuité avec les générations passées. Ils jouent un rôle éminent dans la politique étrangère, aidant à gérer les relations avec les populations voisines, tant occidentales qu’amérindiennes. Enfin, ils reflètent de manière complexe la cosmologie et l’ontologie locales, en tant que supports de discours sur l’au-delà et l’univers des esprits.
A partir d’une enquête de terrain menée en région parisienne et en Lorraine, l’auteur s’interroge sur les représentations du travail chez les électriciens du bâtiment. Il en ressort que l’activité professionnelle marque fortement les membres de ce corps d’état, y compris en dehors de leurs heures de travail. Cependant, la satisfaction que procure (ou non) le travail dépend moins de la nature des gestes accomplis que de considérations liées à la construction des identités collectives (sentiment d’appartenance à un corps d’état prestigieux, élite du BTP) et au sentiment de disposer ou non de la maîtrise de son temps.
Le sémantisme inhérent aux propriétés sensibles des objets rituels – autrement dit le sens que véhicule le choix des matériaux qui entrent dans leur composition – mérite certainement plus d’attention qu’on ne lui en porte généralement. À partir d’un exemple ethnographique, celui des Matis de l’ouest amazonien, on se propose d’y réfléchir par le biais d’une question moins simple qu’il n’y paraît : pourquoi leurs masques sont-ils modelés en argile, plutôt qu’en quelque autre matière ?
Sao Paulo, Instituto Socioambiental
Por meio de dados etnográficos provenientes dos Matis, grupo de língua pano, este artigo tematiza a ritualização do antagonismo sexual na Amazônia. Em particular, analisa-se o pequeno repertório de sons ou gritos que homens e mulheres utilizam em certos contextos rituais, argumentando que eles formam um sistema que deve ser interpretado à luz da complementaridade sexual e da transformabilidade generalizada que caracterizam as cosmologias ameríndias. Pretende-se ademais contribuir para o debate, recentemente reavivado, entre americanistas e oceanistas, que têm no complexo das flautas, máscaras e cultos a elas associados um foco privilegiado de interesse.
En conclusion de son article « Les nouveaux animaux dénaturés », publié dans un numéro à thèmes d'Etudes rurales, Jean-Pierre Digard (1933 : 169-178) propose d'acclimater au domaine européen une hypothèse, relative à l'apprivoisement, originellement développée dans le contexte amazonien. Avec quelques années de retard – liées aux difficultés que peut rencontrer un jeune chercheur en quête de stabilité professionnelle –, je me propose de revenir aujourd'hui sur les problèmes soulevés par le te...
Sao Paulo, CEDI
Find the fascicle's article Choix des proies, choix des armes et gestion du gibier chez les Matis et d'autres Amérindiens d'Amazonie sur le site des Publications scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle, Paris
There is a paradoxical contrast between drastic atomisation and considerable homogeneity of Panoan groups. The first part of this paper focuses on the ideological counterparts of this fact. Specifically, the author argues that although " otherness " and " violence " objectively lead to war, emically, they are both above all a fundamental cornerstone of Panoan peoples' ontology as expressed by their categorisation of social groups and their identifying tattooing rituals. The second part discusses the correlations between concepts of war and anthropophagy, and offers a new interpretation of funerary endo-cannibalism among Panoans. En la primera parte, el autor se ocupa de las repercusiones concept uales del contraste entre la atomización extrema y la notable homogeneidad de los grupos pano. Se trata precisamente de demostrar que si la « alteridad » y la « violencia » son, objectivamente, factores de guerra, desde el punto de vista indígena son consideradas commo compo- nentes indispensables de la ontologia pano, tal como ella se expresa a través de la catego- rizacion de los grupos sociales y el tatuaje, práctica de identificacion esencial. En la segunda parte, se pone en relacion esta ideologia de la guerra con la de la antropofagia y se propone una interpretacion del endocanibalismo funerario pano. Dans une première partie, l'auteur traite des répercussions conceptuelles du contraste entre l'atomisation extrême et l'homogénéité remarquable des groupes pano. Plus précisément, il s'agit de montrer que si Г « altérité » et la « violence » sont objectivement facteurs de guerre, du point de vue indigène, elles sont surtout perçues comme des composantes indispensables de l'ontologie pano telle qu'elle se manifeste à travers la catégorisation des groupes sociaux et la pratique identificatoire essentielle qu'est le tatouage. Une seconde partie met cette idéologie de la guerre en rapport avec celle de l'anthropophagie, et propose une interprétation de l'endo-cannibalisme funéraire pano.
The day I got lost in the Javari basin forest, it rained hard all night and I feared no one would ever find me. Would my footprints be erased by the rain? Nevertheless, my Matis friends had no trouble finding me the next day and, as we followed the long trail back to the village, they showed me an impressive number of tracks left by my erratic wandering. Only once, they told me, did they hesitate just for a moment, trying to determine whether I had gone around a particular tree to the left or to the right. Which way had I gone? To their great disappointment, I was unable to enlighten them on that point. Indeed, had I been able to I would likely never have gotten lost in the first place! The Matis can read the forest like an open book and the multi-sensorial art of tracking has no secrets for them. The jungle is their backyard and they know how to interpret its smallest clues, whether by sight, hearing, touch, or smell.
This chapter is about Chacobo people's experience of urban settings. The introduction sets out the facts regarding increased mobility and interconnectedness between town and village following the rapid expansion of the Bolivian road network, and then moves on to discuss three aspects of Chacobo urban experiences. First, comes a long historical section about Chacobo people and urban settings throughout the centuries, which shows that Chacobo people have enduring and deep relations to urban centers, and therefore that the current context of urbanization is not particularly new or unfamiliar to them. The second section describes some of the harsh realities presented by urban life, including the difficulties of finding lodging, employment (beyond the sector of labor in indigenous representation), and sustenance. Chacobo people endure these conditions not because they enjoy the experience of urban life, but because they hope these visits will lead to well-being in the future. It offers a careful and detailed ethnographic examination of the gritty, day-to-day experience of life in Amazonian urban centers. The last section describes how Chacobo people consider the region's towns to be built on their land, and thus that "even though dispossessed, the Chacobo are clearly entitled to feel "at home" anywhere in the region." The concluding section describes how Chacobo people are bringing the aesthetics and amenities of urban centers into their villages as a way of "urbanizing the forest.
In the Amazon lowlands of Bolivia, Xabaya is an abandoned village site where no living person dares set foot. It is nevertheless an essential historical landmark for the Chácobo, a Panoan-speaking people who maintain a strong relationship with this no-longer-existing place. Although now deserted, Xabaya is often mentioned in conversations and, as we shall see, plays a major role in historical as well as political and cosmological narratives. Because many people have died there, Xabaya is closely associated with death; as such, it the last place anyone would ever want to go. However, it also stands out as the symbolic...
Tikal in Guatemala, Machu Picchu in Peru, Marajó in Brazil, broken pots or stone axes in grandma’s kitchen hut, most anywhere in Native South American or Mesoamerican villages … Many if not most contemporary Amerindian peoples live surrounded by ruins, relics, and other vestiges of the past. Some, such as pyramids, fortresses, or petroglyphs, are tokens of bygone splendor. Others are mere heaps of stone or modest pottery sherds half buried in backyards, swidden gardens, or the garbage piles of abandoned villages. Some are major tourist attractions, well-maintained or even revered; others are simply ignored, by locals and foreigners alike,...
réédition de l'édition originale de 2002
Este libro recoge las ponencias del Congreso realizado en Bogotá entre el 22 y 23 de octubre de 2015 por el grupo de investigación internacional Antropología Política Contemporánea en la Amazonia Occidental, adscrito al Centre National de la Recherche Scientifique de Francia. Los autores analizan la lógica de la gobernanza estatl en la Amazonia de los países andinos, las respuestas de los movimientos indígenas y las novedosas formas de hacer política que, apoyadas en sus tradiciones, estos implementan con el fin encarar y negociar su participación en las sociedades estatalizadas. Es nuestra expectativa que sus aportes contribuyan a develar las estrategias que los indígenas implementan en respuesta a las políticas públicas, a esclarecer el ejercicio del poder tradicional y a precisar el desempeño de los "nuevos" líderes en la arena política del Estado.
Este libro recoge las ponencias del Congreso realizado en Bogotá entre el 22 y 23 de octubre de 2015 por el grupo de investigación internacional Antropología Política Contemporánea en la Amazonia Occidental, adscrito al Centre National de la Recherche Scientifique de Francia. Los autores analizan la lógica de la gobernanza estatl en la Amazonia de los países andinos, las respuestas de los movimientos indígenas y las novedosas formas de hacer política que, apoyadas en sus tradiciones, estos implementan con el fin encarar y negociar su participación en las sociedades estatalizadas. Es nuestra expectativa que sus aportes contribuyan a develar las estrategias que los indígenas implementan en respuesta a las políticas públicas, a esclarecer el ejercicio del poder tradicional y a precisar el desempeño de los "nuevos" líderes en la arena política del Estado.
Actes du 2° colloque de la Maison Archéologie et Ethnologie René Ginouvès. Présentation des problématiques et des articles contenus dans le livre "La Chasse. Pratiques sociales et symboliques", de Boccard, 2006.
Les insectes sociaux, notamment les fourmis, jouent un rôle crucial dans les systèmes symboliques et rituels traditionnels d'Amazonie. Ce texte se propose de dresser un inventaire des usages et des représentations liés à ces insectes, avant de s'interroger sur ce qu'une approche ethno-entomologique des sociétés amazoniennes peut apporter aux débats qui animent aujourd'hui l'américanisme tropical. On espère en particulier jeter un éclairage nouveau sur certaines théories ("l'animisme" revisité par Descola, le "perspectivisme" introduit par Arhem et Viveiros de Castro) qui considèrent la relative indifférenciation des statuts ontologiques respectivement imputés aux humains et aux animaux comme une des caractéristiques les plus fondamentales des systèmes de pensée amazoniens. Or, si les discours indigènes portant sur les mammifères et sur les poissons ont été analysés dans cette optique, ceux relatifs aux insectes ont encore trop peu été mis à contribution.
capitolul 10. Traducere de Margareta Gyurcsik
L'élargissement des recherches aux objets proches permet à l'anthropologie de se renouveler et de conserver sa pertinence dans le monde contemporain. Mais quel statut donner aujourd'hui à un savoir qui ne se réclame plus, depuis longtemps, du positivisme scientifique, et qui n'a plus pour objet d'étude principal un Autre lointain réputé porteur d'une altérité absolue ? Dix ethnologues réfléchissent ici sur les recherches qu'ils ont menées sur des terrains peu communs (parlementaires, énarques, anciens alcooliques, sans logis, jeunes confrontés au sida, électriciens, etc.), font état de leurs interrogations, doutes et incertitudes, et présentent les réponses qu'ils ont élaborées pour gérer des situations qui sortent du cadre de l'ethnographie " classique ". Ils abordent ce qui s'est joué pour eux sur les nouveaux terrains en procédant, le cas échéant, à des mises en perspective avec leurs terrains " exotiques " antérieurs. Ces réflexions, suivies d'un stimulant bilan personnel, récapitulatif et prospectif, dressé par Maurice Godelier ainsi que d'éclaircissements concernant les notions et conceptions présentes au cœur des débats actuels, font de ce livre un outil indispensable à tous ceux, étudiants, professionnels et autres, qui sont conscients des défis inédits que l'ethnologie, et l'ensemble des sciences sociales, doivent absolument relever aujourd'hui.
capitolul 6. Traducere de Margareta Gyurcsik
chapitre 6 d'un ouvrage d'introduction à l'ethnologie
chapitre 10 d'un ouvrage d'introduction à l'ethnologie
"What is so special about the relationships people have with their pets? Are we very different from our ancestors in the ways we feel about animals? What does pet-keeping tell us about ourselves and our relationships with people? Can pets be good for our health? Do they help promote empathy for other humans? These questions and more are explored in this book. Companion Animals & Us brings together some of the newest research from a wide variety of disciplines including anthropology, history, psychology, sociology, and human and veterinary medicine. This book will make fascinating reading for anyone interested in understanding more about the human-pet relationship."--BOOK JACKET.
História dos Índios no Brasil é um esforço inédito de divulgação dos conhecimentos mais atuais sobre a história dos índios, com forte destaque para a população indígena da Amazônia.O Livro é resultado dos trabalhos do Núcleo de História Indígena da USP e foi organizado por Manuela Carneiro da Cunha, um dos principais nomes da antropologia do país, hoje professora da Universidade de Chicago. A Obra reúne 27 colaboradores, entre especialistas brasileiros e do exterior, que atuam em diferentes áreas de pesquisa, como antropologia, história, arqueologia e linguística. A Coletânea oferece ao grande público a oportunidade de ter acesso às principais questões ligadas à presença dos povos indígenas no Brasil, como, por exemplo, as novas teorias sobre a origem do homem americano.APresentado de forma extremamente bem cuidada, com 611 páginas encadernadas em capa dura, História dos Índios no Brasil dá grande importância à iconografia, trazendo documentos pouco conhecidos e inéditos, além de mapas ilustrativos e vinhetas alusivas à cultura material dos povos indígenas destacados nos estudos. É Uma obra de referência única, indispensável, afinada com a nova política educacional do país, que valoriza a pluralidade cultural como o mais importante patrimônio do Brasil.PRêmio Jabuti 1993 de Melhor Livro de Ciências Humanas e Melhor Produção Editorial
Il faut une bonne dose d’enthousiasme, voire d’abnégation, pour consacrer plus de 350 pages à quelque chose qui n’existe pas comme l'a fait Stephen Rostain dans "La forêt vierge d'Amazonie n'existe pas" (Paris, Le Pommier, 2021). Ou de l'art de déconstruire l'Amazonie et déforester les idées reçues...
Le Mystère de la cagoule est le journal de bord tenu par une docteure en anthropologie qui relate dans les moindres détails ses enquêtes de terrain menées à La Paz pendant ses vacances d’été, notamment en 2006, 2009 et 2012. Elle y expose, avec une franchise sidérante, ses tentatives de pénétration du milieu des cireurs de chaussure de rue, et en particulier les relations complexes et pour le moins ambiguës qu’elle a entretenues avec l’un d’entre eux, un certain Alecks. Disons-le d’emblée : l...
Basé sur le récit d’un père (Sontone, alias Antonio Sueyo Irangua) racontant ses souvenirs d’une jeunesse « pré-contact » à son fils (Héctor Sueyo Yumbuyo), Soy Sontone est un livre fascinant, qui fournit des données d’une valeur documentaire exceptionnelle sur les conditions de vie des Harakbut à l’époque où ils vivaient en isolement volontaire au sud de l’Amazonie péruvienne. S’adressant à quelqu’un qui connait déjà bien le monde de la forêt, le témoignage de Sontone omet les banalités pour...
Drôle et personnel mais non moins sérieux et objectif, voici un ouvrage qui se distingue tout à la fois par la qualité de son écriture, l’érudition dont il se nourrit et la profondeur des relations interindividuelles qu’il dépeint. Le peuple rieur est, comme l’indique son sous-titre, un vibrant hommage aux Innus (qui, comme le dit plaisamment l’auteur, ne sont pas les épouses des Inuits mais ceux qu’on appelait autrefois Cris, Naskapis ou Montagnais). Mais il s’agit aussi d’un vibrant plaidoy...
Un article de la revue Recherches amérindiennes au Québec, diffusée par la plateforme Érudit.
Les tragédies vécues par les Yanomami au cours de la seconde moitié du xxe siècle les ont, bien malgré eux, régulièrement placés sous les feux de la rampe. Le foisonnement d’absurdités écrites à leur propos n’a guère arrangé les choses. Depuis quelques années, tant leur situation politique que la qualité des écrits les concernant semblent heureusement s’être améliorées. Deux récents ouvrages recensés ci-après dans le présent volume du Journal de la Société des Américanistes en font foi (Kopen...
À l’image de la galerie de portraits qui orne son frontispice – une vingtaine de gros plans en noir et blanc représentant l’auteur à différents âges de sa vie –, cet ouvrage semi-posthume de Darcy Ribeiro (1922-1997) se compose d’une collection de courts textes, quarante en tout, représentatifs des diverses facettes et des différentes étapes de la carrière de l’auteur. Les « bonnes pages » de Darcy Ribeiro, en somme, sorte de menu dégustation donnant au lecteur un aperçu global d’une œuvre de...
Une ombre en premier plan… Celle d’une maison, sans doute, séparée de quatre autres par un terrain de football envahi de hautes herbes… Un grand arbre, tout seul, qui se détache sur un immense fond de ciel bleu… Du linge qui pend sur un fil… Un lampadaire, dont on se demande bien comment il est alimenté… À l’instar de la photo qui en illustre la couverture, l’ouvrage de Pierre Déléage fait fi d’une Amazonie à l’exotisme suranné, tout comme l’auteur se préoccupe a minima de l’organisation soci...
Originellement publié en 1926, cet ouvrage de Curt Unkel (alias Nimuendaju) inaugure le volet palikur de la superbe série que promet d’être la collection Encyclopédies des peuples de Guyane, dirigée par Françoise Grenand. Catalogue d’exposition virtuelle plutôt que véritable monographie, ce livre est abondamment illustré de 46 figures, pour l’essentiel des photos noir et blanc de l’auteur représentant les gens et les objets dont il est question dans le texte, auxquelles s’ajoutent quelques ca...
Lila Wistrand de Robinson, ancienne membre du Summer Institute of Linguistics (SIL) bien connue des spécialistes de l’ethnologie et de la linguistique ouest-amazoniennes, nous livre ici le récit des années qu’elle a passées sur le terrain au Pérou, entre 1956 et 1965, chez les Shapra, les Aguaruna et (surtout) les Cashibo-Cacataibo. L’ouvrage est illustré de nombreuses photos noir et blanc, d’un charme sans doute désuet, mais d’une indéniable valeur documentaire. Eight years… contient une qua...
Cet ouvrage rassemble quatorze courtes contributions consacrées aux rapports entre les minorités ethniques et ce qu’il aurait été plus juste d’appeler « militantisme environnementaliste » plutôt que « écologie ». Les exemples sont puisés aux quatre coins de la planète, dans les écotopes les plus variés, de la Sibérie à l’Amazonie, en passant par la Nouvelle-Calédonie, l’Irian Jaya, l’Australie, le Sahara et le sud-est du Cameroun. L’originalité et, sans doute, le principal intérêt du livre vi...
Comme beaucoup d’ethnologues de ma génération (et de celles qui l’encadrent), mon intérêt pour les sociétés amazoniennes a été nourri par la féroce personnalité des ouvrages – fort en vogue à l’époque où je faisais mes études – consacrés aux Yanomami. On y apprenait, entre mille autres détails, que les Amérindiens préféraient les machettes de la marque « Collins » à toutes autres, et mèneraient la vie dure à l’ethnologue ou au missionnaire qui s’aviserait de leur en livrer de moins bonnes. Qu...
Ce livre se présente comme une monographie des Bakairí (langue caribe) du Matto Grosso, volontairement simplifiée à l’attention d’un public d’étudiants de premier cycle universitaire (undergraduates). Partant du constat que beaucoup d’entre eux trouvent les ouvrages « classiques » trop compliqués (p. xiv), l’objectif avoué de l’auteur est de proposer un texte qui soit à leur portée. En résultent : une écriture sans fioriture (sujet-verbe-complément), des développements très courts, beaucoup d...
Guido Boggiani (1861-1901) est essentiellement connu des américanistes pour ses écrits sur les populations indigènes du Chaco paraguayen et les commentaires élogieux qu’en ont fait Darcy Ribeiro (1980 [1950]) et surtout Claude Lévi-Strauss (1955). C’est cependant le volet photographique de son œuvre que célèbre l’ouvrage recensé ici, catalogue d’une exposition montrée l’an dernier à Lisbonne. Quatre-vingt deux photos (sur un total de quatre cent quinze connues) y sont données à voir, sous for...
Entre la Pacha Mama et le macho papa, le choix est vite fait. Mais est-ce une raison suffisante pour crier haro sur les icono-Clastres et vilipender un jeune docteur de Nanterre sous prétexte qu'il mobilise la notion d'"esclavage" pour décrire des Amérindiens culturellement très proches de ceux jadis idéalisés par Pierre Clastres ?
Il faut une bonne dose d’enthousiasme, voire d’abnégation, pour consacrer plus de 350 pages à quelque chose qui n’existe pas comme l'a fait Stephen Rostain dans "La forêt vierge d'Amazonie n'existe pas" (Paris, Le Pommier, 2021). Ou de l'art de déconstruire l'Amazonie et déforester les idées reçues...
Philippe Erikson est professeur au Département d'anthropologie de l'Université Paris Nanterre, et membre du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC, UMR 7186). Dans cet entretien, il parle de ses travaux et thèmes de recherche sur les sociétés amérindiennes d'Amazonie, chez les Matis au Brésil et les Chácobo en Bolivie. Cet entretien est réalisé dans le cadre du programme "Portraits de chercheurs en études aréales" (PEA) de l'Inalco, qui se propose de valoriser les travaux de chercheurs et enseignants-chercheurs spécialistes des études aréales.
Le laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (Lesc–UMR 7186, CNRS/Université Paris Nanterre), propose un dispositif de soutien aux candidat.es au concours 2025 au poste de chargé.es de recherche au CNRS se reconnaissant dans les perspectives scientifiques du laboratoire et souhaitant leur rattachement au Lesc en cas de recrutement. Plus d'informations ici