Ethnologie, Mexique, populations nahuaphones
Artistes, mobilités, migration, Mexique-Etats-Unis
Ce texte porte sur les Cotlatlaztin, antipodistes rituels nahuaphones appelés « hommes-vents ». Ces « danseurs » oeuvrent comme auxiliaires des cérémonies de demande de pluie du mois de mai dans le sud-ouest du Mexique. Le propos est d’analyser la praxis individuelle d’exercice physique qui forge l’endurance des corps et construit la masculinité à l’intérieur de cette classe d’âge de jeunes adultes. Cette pratique est associée à une narration mythique et idéologique développée au sein du « groupe de danse » qui les institue comme protecteurs du village. On s’intéressera à leur rôle officiel — vêtir les croix du village, mais aussi personnifier les vents et appeler la pluie — ainsi qu’à leur aspect occulte, à travers leur pratique de courses à pied nocturne. La course à pied a été resémantisée comme mécanisme de transformation de soi et comme processus thérapeutique contre les addictions (alcool, psychotropes). Les pratiques ritualisées des Cotlatlaztin constituent un registre d’actions duel autour des processus d’actualisation et de transformation (du biologique comme de soi-même), que l’on interrogera avec les catégories d’analyse du « virtuel » et de « l’empowerment ».
Ce texte analyse le cas d’un quartier d’accueil des migrants mexicains dans la ville de Chicago (Pilsen), qui abrite nombre d’artistes. Il s’agit de démontrer qu’il existe une tension entre, d’une part, les pratiques culturelles des artistes locaux et, d’autre part, les politiques culturelles et de rénovation urbaine qui visent à assurer l’attractivité territoriale métropolitaine. À travers une ethnographie des acteurs sociaux et artistiques menée en grande partie en 2019, sont d’abord étudiées les pratiques communautaires des artistes immigrants, en particulier dans l’art muraliste. Puis, l’analyse porte sur le processus accéléré de gentrification qui touche le district. Devenu très à la mode du fait de sa rénovation post-industrielle, il attire nouveaux habitants et tourisme des quartiers dits ethniques. Cette dynamique de gentrification organise simultanément la relégation des populations mexicaines les plus vulnérables et la marchandisation du patrimoine culturel migrant. Enfin, la recherche démontre que l’organisation sociale de l’espace urbain est productrice d’injustice mais aussi d’opportunités, selon le statut, les revenus et les intérêts de classe des groupes racialisés dans la ville.
Ce numéro de la revue Territoires En Mouvement invite à poser, ou reposer, la question de la place des habitants, problématique centrale pour comprendre les rapports que chacun d’entre nous entretenons et tissons avec les lieux. Les habitants sont entendus comme des individus acteurs, participant, par leur présence même, à la construction du monde qui les entoure (Hoyaux, 2002), chacun et chacune faisant de ce dernier une expérience singulière (Besse, 2013 ; Lazzarotti, 2014). La place désig...
A menudo, las minorías culturales necesitaron buscar el apoyo de organismos internacionales para conseguir legitimar sus producciones artísticas o valerse de actores transnacionales para obtener reconocimiento en su contexto nacional y entablar un proceso de patrimonialización. En esta ponencia, A. Hémond y S. Pédron Colombani se enfocarán sobre los individuos - migrantes, artistas, mediadores culturales, militantes políticos o contestatarios, antropólogos, asociativos, institucionales - y las comunidades transnacionales que participan a transformar un objeto o una práctica desde su contexto acostumbrado hasta el mundo de la conservación y de la animación cultural. ¿Cuales son los papeles y las formas de colaboración de estos actores en esta cadena patrimonial? ¿Cuáles son los recursos, las redes regionales, nacionales y transnacionales que les permiten desarrollar sus acciones? Para contestar a estas preguntas, las dos autoras se apoyarán en dos estudios de caso: el primer caso se enfoca en las mutaciones patrimoniales de las pinturas sobre papel de corteza llamadas amates, realizadas por los pintores nahuas del río Balsas (suroeste de México); en el segundo caso, se trata del proceso de patrimonialización de una práctica religiosa originaria de Guatemala - el culto de San Simón - en la ciudad de Los Ángeles. Estos dos casos les permitirán abordar las formas de valorización internas y externas puestas en ejecución, su evolución en el tiempo, sus apuestas, y el papel de las movilidades en los procesos de reconocimiento y de patrimonialización.
En una sociedad déterminada, ¿en qué momento y por qué prácticas rituales, objetos, formas discursivas, se hacen "patrimonio"? Esta pregunta implica una variedad de actores, de estrategias y de desafíos específicos. La abordaremos partiendo de tres ángulos principales: las formas de interacción y de colaboración entre los diferentes operadores y los colectivos implicados; las diferentes modalidades y procedimientos de traducción en juego; las diferentes escalas movilizadas - local y/o extraterritorializadas. Cualquiera que sea la escala de acción, las formas de negociación, de creación y de tensiones observadas plantean cuestiones en torno a la legitimidad de la construcción de un objeto patrimonial, la legitimidad también de los investigadores e intelectuales indígenas, de los antropólogos, de la ONG e instituciones gubernamentales.
This timely edition collects three decades of contemporary art by Nicolás De Jesús. In this stunning selection, poetically subversive artist Nicolas De Jesús celebrates life and condemns injustice. De Jesús became known for his dazzling skeleton...
This chapter analyses the development of the availability of Mexican food in predominantly migrant neighborhoods of Chicago, with a focus on culinary regionalization. Based on the methods of visual and urban ethnography, it brings into question the construction of the notion of eating (and feeling) ‘at home’ in the public space. The Mexican regional restaurants and street food outlets propose a continuity, a nostalgia, a palatable memory to Mexicans in Chicago, but also the possibility for them to find their place in the city. This chapter also argues that the Mexican food outlets enable a culinary border to be drawn through the consumption of chili pepper, which is associated with Mexicans; the ‘chili pepper frontier’ thus marks an ethnic frontier within the city.
Expertises
Experte référente pour l’HCERES
Experte référente pour le FNRS (Belgique)
Expertises Projet Idex Sorbonne Universités Pour l’Enseignement et la Recherche (SUPER)
Evaluation projet contrat post-doctoral candidat HASTEC (laboratoire d’excellence, Université PSL, Paris)
Expertises de collections d'objets ethnographiques et d'art populaire du Mexique auprès du Musée du Quai Branly, et Musée de la Vallée (Barcelonette)
Activités éditoriales :
Membre de la commission ATER section 19 et 20 (2015, 2016), section 20 (2017
Responsabilités à l'Université Paris 8 (Saint-Denis) comme Maître de Conférences (fév. 2004-août 2014
Membre élu du comité consultatif section 20, Anthropologie (mars 2012-août 2014)
Année 2022-2023
Licence :
TD Textes fondamentaux 2 L2-S4
TD Pratique de terrain L3-S5
TD Pratique de terrain L3-S6
CM Ethnologie amérindienne L3-S5 (avec P. Erikson)
CM Anthropologie des religions L3-S6
Master :
TD Atelier Domaine Amérique M1 et M2 (1er et 2ème sem, avec P. Erikson)
Séminaire M2 : « La fabrique de l'anthropologie : épistémologies comparées » (1er sem, avec S. Camelin)
Membre de jury de doctorat (18) /dont rapporteure (12), Présidente jury (4)
Membre de jury de HDR (2)
Membre de jury de mémoire de Master (38)
Membre comité de thèse (3)