[English version below]
Anthropologue et historienne, formée au Laboratoire d’ethnologie, Anne Vergati est spécialiste des Néwar, ethnie de langue tibéto-birmane de la vallée de Kathmandu, Népal. À partir de 1989, elle a mené ses recherches de terrain dans l’ouest du Rajasthan, Marwar.
Ses recherches de terrain entre 1975 et 1989 ont porté sur la langue néwarie, l’anthropologie religieuse, le culte et l’iconographie des divinités locales dans l’hindouisme et dans le bouddhisme mahâyâna. Plusieurs études ont été consacrées au rapport entre l’organisation sociale, comme les associations lignagères, et le culte de différentes divinités.
Une des caractéristiques de la civilisation néwar est son caractère urbain. Ses recherches ont eu lieu dans la ville de Bhaktapur, ancienne capitale royale. L’organisation religieuse et sociale du territoire de la ville de Bhaktapur a mis en évidence la répartition des temples hindous et bouddhistes, les rapports entre centre et périphérie ainsi que la hiérarchie des divinités lors des fêtes et rituels. Entre anthropologie et histoire, l’étude de la royauté de l’époque Malla (1200-1768) a posé la question de l’intégration des bouddhistes dans les royaumes hindous de la vallée de Kathmandu.
Dans différentes publications sur l’anthropologie de l’art, elle a mis en évidence les liens entre la société et la création artistique, entre image et rituel ainsi que la fonction des images, y compris des mandala, dans les pratiques religieuses.
Les recherches menées dans l’ouest du Rajasthan ont porté sur les clans et les généalogies de la caste des anciens guerriers (rajput), la royauté hindoue et ses rapports avec les divinités locales, le culte des héros rajput déifiés, les rites de mariage.
Une partie de ses publications est le résultat de sa participation à différentes équipes de recherches, à savoir : ATP Polythéisme, Pour une anthropologie des sociétés anciennes et traditionnelles ; UPR 249, L’hindouisme : textes, doctrine, pratique.
Elle a également soutenu une habilitation à diriger des recherches en 1999 à l'université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, intitulée Du Népal au Rajasthan : histoire des représentations sociales et culturelles.
En 2007, Anne Vergati a fondé la Société Européenne pour l’étude des civilisations de l’Himalaya et de l’Asie Centrale (SEECHAC) avec Gilles Béguin, conservateur général. Le siège de la société est à Paris au musée Cernuschi. La Société a pour objectif de faire connaître les civilisations, les religions et les arts de ces régions. Elle veut être un lieu de rencontre et d’échange entre spécialistes de toutes disciplines et amateurs éclairés.
Au niveau européen la SEECHAC a organisé plusieurs colloques à Paris (2009), à Rome (2011), à Vienne (2013) et ensuite à Heidelberg en 2015. La Société organise à Paris des conférences chaque mois. Le programme des conférences est affiché sur son site.
Anthropologist and historian, trained at the Laboratory of Ethnology, Anne Vergati is a specialist in the Néwar, an ethnic group speaking the Tibetan-Birman language of the Kathmandu Valley, Nepal. Since 1989, she has led her field research in the West of Rajasthan, Marwar.
Her field research between 1975 and 1989 focused on the Newari language, religious anthropology, worship, and iconography of local Hindu and Mahayana Buddhist deities. Several studies examined the relationship between social organization, such as lineage associations, and the worship of different deities. One of the characteristics of Néwar civilisation is its urban character. Her research took place in the city of Bhaktapur, a former royal capital. The religious and social organization of the city’s territory unveiled the distribution of Hindu and Buddhist temples, the relations between centre and periphery as well as the hierarchy of deities during holidays and rituals. Between anthropology and history, the study of royalty of the Malla epoch (1200-1768), posed the question of Buddhist integration in Hindu kingdoms of the Kathmandu Valley.
In different publications on the anthropology of art, she evidenced the links between society and artistic creation, between image and ritual as well as the function of images, including mandalas, in religious practices.
The research led in the West of Rajasthan studied clans and the caste genealogies of ancient warriors (Rajput), the Hindu royalty and its relations with local deities, the cult of worshiped Rajput heroes, and marriage rites.
A part of her publications is the result of her participation in different research teams, namely: ATP Polytheism, For an anthropology of ancient and traditional societies; UPR 249, Hinduism: texts, doctrine, practice.
Furthermore, in 1999, she defended a professorial thesis at University Sorbonne Nouvelle – Paris 3, entitled Du Népal au Rajasthan: Histoire des représentations sociales et culturelles, or: From Nepal to Rajasthan: History of Social and Cultural Representations.
In 2007, Anne Vergati founded the Société Européenne pour l’étude des civilisations de l’Himalaya et l’Asie Centrale (SEECHAC) (European Society for the Study of Himalayan and Central Asian Civilisations) with Gilles Béguin, general curator. The society is based in Paris at the Cernuschi Museum. The Society aims to make the religions and arts of these regions known. It aspires to be a place of meeting and exchange between specialists from all disciplines and experienced amateurs.
At the European level, the SEECHAC has organised several colloquia in Paris (2009), Rome (2011), Vienna (2013), and Heidelberg (2015). In Paris, the society organises conferences every month. The conference program is uploaded on the website.
Cinq contributions ont été présentées au XIIe séminaire de IATS (International Association for Tibetan Studies) qui s'est tenu à Vancouver en 2010, lors d'un panel en l'honneur de Hubert Decleer, et à l'occasion de son 70ème anniversaire. Les neuf autres contributions émanent de ses collègues en Amérique du Nord, Europe et Asie.
Dans le mariage hindou, le rituel est conçu en partie comme un jeu, notamment quand, dans son déroulement, n’intervient pas un officiant religieux. C’est par le jeu qu’on découvre l’autre : l’époux ou l’épouse que, selon la tradition, on n’a jamais rencontré(e) avant la cérémonie. Les jeux sont intégrés au déroulement de la célébration et mettent en contact les hommes et les femmes. Ainsi le rite désigné comme "le petit déjeuner du marié « (kanvar kalevo) se passe dans le quartier des femmes (zenana) au lendemain des noces. Des questions sont posées sous forme des devinettes au mari pour mettre à l’épreuve son intelligence et sa connaissance de la culture locale, et pour « briser la glace » entre lui et sa future épouse.