[English version below]
Andrea Zuppi est un chercheur postdoctoral qui a rejoint le LESC-EREA en août 2021. Ses recherches portent sur les Kulina (arawá), un peuple du sud-ouest de l’Amazonie, parmi lesquels il a réalisé un terrain ethnographique de douze mois (2018-2019). Dans sa thèse, il étudie les pratiques chamaniques kulina et les mettant en relation avec différents changements sociaux, tels que l’abandon des rituels, les transformations dans la manière de concevoir et traiter la maladie, les mutations dans les croyances eschatologiques. Dans sa recherche postdoctorale en cours, Andrea poursuit l’étude du lien entre pratiques chamaniques et changements sociaux chez les Kulina, cette fois sous un angle différent : les pratiques contraceptives et le symbolisme du sang menstruel. Avant de se consacrer à l’étude des Kulina, Andrea a réalisé des recherches ethnographiques en Europe (France et Italie) sur la relation homme-animal dans le contexte de la chasse.
Andrea Zuppi is a postdoctoral researcher who joined LESC-EREA in August 2021. His research focuses on the Kulina (arawá), a people of southwestern Amazonia, among whom he conducted a twelve-month ethnographic fieldwork (2018-2019). In his doctoral thesis, Andrea studies Kulina shamanic practices and relates them to different social changes affecting Kulina social life as a whole, such as the abandonment of rituals, transformations in the way of conceiving and treating illness and mutations in eschatological beliefs. In his current post-doctoral research, Andrea continues to study the link between shamanic practices and social changes among the Kulina, this time from a different angle: contraceptive practices and the symbolism of menstrual blood. Before dedicating himself to the study of the Kulina, Andrea has conducted ethnographic research in Europe (France and Italy) on the topic human-animal relationship in the context of hunting.
Not much is known about contraception as conceived of and practiced by Indigenous Amazonian peoples. This article contributes to filling this gap in the ethnographic knowledge through the case of the Madiha (Kulina) of the Peruvian Amazon. It shows that for the Madiha, contraception is part of a broader process of person making and protection that takes place during the perinatal period. By providing a description of the proscriptions and prescriptions implemented during the perinatal period, it argues that Madiha contraceptive practices are rooted in the idea that newborns are, simultaneously, fragile creatures that must be made into healthy and beautiful persons, and dangerous creatures from which protection is needed.
Comme dans d’autres régions d’Europe occidentale, les chasseurs du village de M., en Toscane (Italie) ont longtemps pensé que certains animaux étaient porteurs d’une substance appelée selvatico (littéralement « sauvage »), qui rendait leur viande immangeable. Pourtant, ils remettent en cause son existence et pensent qu’il n’existe plus. Cet article entend expliquer les raisons de sa disparition. En effet, le selvatico n’est pas seulement une substance : il est un réseau reliant les hommes, les femmes, les sangliers et l’espace. Les profonds changements sociaux et écologiques survenus en Toscane au long du xxe siècle pourraient bien avoir modifié les rapports à la nature, aux sangliers et à la chasse, entraînant ainsi la disparition du selvatico.
Les membres du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (UMR 7186, Université Paris Nanterre/CNRS) réunis en Assemblée générale le 11 février 2025, expriment leur désaccord à la mise en place du label « Key Labs » que la Présidence du CNRS entend imposer.
Chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es statutaires, personnels d’appui à la recherche, doctorant·es et docteur·es du Lesc, joignent leur voix aux nombreuses prises de position déjà exprimées à ce sujet, notamment par la Coordination des responsables des instances du Comité national de la recherche scientifique (C3N), la Conférence des présidents de sections du Comité national (CPCN), les Conseils scientifiques d’institut du CNRS, les sections (dont la 38), les présidences d’université, les directions d’unités de recherche, les sociétés savantes, associations et syndicats représentatifs de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ils affirment leur désaccord avec la méthode employée et l’absence de concertation et de transparence dont fait preuve la direction du CNRS. Ils expriment leur opposition aux objectifs et conséquences de ce projet, visant à concentrer les moyens du CNRS sur 25% des UMR actuelles. En labellisant un quart des laboratoires, cette réforme tend à hiérarchiser les unités et leurs agents, à déstructurer les collectifs de travail au fondement d’une recherche collaborative, au sein des unités et entre unités, et met en péril le foisonnement et la diversité nécessaire de la recherche.
Face à l’importance de la contestation suscitée par ce projet, Antoine Petit a annoncé un moratoire de plusieurs mois jusqu’à « l’été 2025 ». Les membres du Lesc demandent que les « Key Labs » soient définitivement abandonnés. Ils invitent en outre le CNRS à engager une véritable concertation avec les universités sur le financement et l’appui à l’ensemble des UMR dans le but d’assurer les conditions d’une recherche pérenne, juste et indépendante.