[English version below]
Formée à Paris 8 en ethnomusicologie et en ethnologie, Clara Biermann a commencé à travailler sur le candombe, la pratique musicale et dansée emblématique de la culture afro-uruguayenne, en 2006 pour son master qui portait sur la pratique du candombe en situation de migration pour un groupe d’Uruguayens résidant à Madrid. Après un premier terrain à Montevideo, elle poursuit sa formation à Paris Ouest Nanterre en anthropologie et en ethnomusicologie. En décembre 2015, elle y a soutenu sa thèse intitulée « Les visages du candombe. Pratiques, création et savoir-faire chez les musiciens et les danseurs afro-uruguayens ».
Dans cette recherche, Clara Biermann propose une étude anthropologique sur les candomberos, les musiciens et les danseurs afro-uruguayens, considérés comme les spécialistes du candombe. En ayant mis en perspective, les dynamiques historiques et sociales d’appropriation du candombe par la Nation uruguayenne, elle s’est intéressée à la revendication par les candomberos d’une propriété culturelle sur ce qu’ils considèrent comme leur musique et aux politiques patrimoniales - le candombe a été déclaré Patrimoine National en 2006 et ajouté au Patrimoine Immatériel de l’Humanité en 2009 - qui ont institutionnalisé cette propriété. Sa recherche montre également comment les artistes afro-uruguayens s’approprient et combinent des matériaux sonores, gestuels et narratifs issus d’autres cultures musicales et religieuses afro-américaines, tout en s’inscrivant dans un héritage esthétique singulier et des savoir-faire spécifiques. L’analyse diachronique du candombe, de ces politiques culturelles, et de ces pratiques créatives permet de saisir les enjeux, les valeurs et les « jeux de couleurs » qui régissent la dynamique de construction d’afrodescendance en Uruguay.
Trained in ethnomusicology and ethnology at University of Paris 8 Saint-Denis, Clara Biermann started working on Candombe, the emblematic music and dance of Afro-Uruguayan culture, in 2006 for her master’s degree, which focused on the practice of Candombe during the migration of a group of Uruguayans living in Madrid. After an initial field study in Montevideo, she continued her education at the University of Paris Nanterre in anthropology and ethnomusicology. In December 2015, she defended her thesis entitled “The Faces of the Candombe. Practices, creation, and savoir-faire among Afro-Uruguayan Musicians and Dancers.”
In her research, Clara Biermann presents an anthropological study on Candomberos, the Afro-Uruguayan musicians and dancers considered as specialists of Candombe. Having put into perspective the historic and social dynamics of the Uruguayan Nation’s appropriation of the Candombe, she focused on the Candomberos’ claim to a cultural ownership of what they consider their music, and to heritage policies – the Candombe was declared National Heritage in 2006 and added to the Intangible Heritage list in 2009 – which institutionalised this ownership. Her research also shows how Afro-Uruguayan artists appropriate and combine sound, movement, and narrative materials issued from other religious and musical African-American cultures, all while remaining part of a unique aesthetic heritage and specific savoir-faire. The diachronic analysis of the Candombe, cultural policies, and creative practices enables us to understand the challengers, values, and “play of colours” that govern the dynamic of afro descendance construction in Uruguay.
2016-2017 ATER à l'IHEAL - Paris 3 Sorbonne Nouvelle
2016 Université Paris Ouest Nanterre
2008-2011 Monitorat en ethnologie et ethnomusicologie à Paris Ouest Nanterre
La murga est un genre musico-théatral polyphonique humoristique du Carnaval de Montevideo (Uruguay), composé d’un chœur accompagné par un trio de percussionnistes. La murga qui m’intéresse ici est un groupe entièrement féminin – situation inédite dans un milieu presque exclusivement masculin – appelé avec ironie Cero Bola « Zéro boule ». À travers l’analyse d’une séquence particulièrement féminine du spectacle de Cero Bola, je veux montrer comment le comique relève ici d’un dispositif pluridimensionnel où s’articulent les procédés textuels, gestuels et musicaux. L’ analyse de deux cuplés du spectacle de Cero Bola, le premier intitulé le cuplé des règles et le deuxième le cuplé de l’orgasme, me permet d’expliciter les techniques du comique de Cero Bola : burlesque, réalisme grotesque, parodie musicale, pitrerie gestuelle. Dans un deuxième temps je m’intéresse à la dimension féminine des choix thématiques humoristiques effectués par Cero Bola à partir d’une analyse de la relation engendrée par le comique de ces deux cuplés. La transgression de la murga Cero Bola réside dans un comique de genre qui engendre une recomposition temporaire des valeurs, des stéréotypes et des places assignées à chacun.
Le laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (Lesc–UMR 7186, CNRS/Université Paris Nanterre), propose un dispositif de soutien aux candidat.es au concours 2025 au poste de chargé.es de recherche au CNRS se reconnaissant dans les perspectives scientifiques du laboratoire et souhaitant leur rattachement au Lesc en cas de recrutement. Plus d'informations ici