Après un mémoire de master portant sur l'expérience et les représentations de jeunes volontaires internationaux au sein de la branche argentine d'une ONG religieuse, Camille s'est engagée dans un travail de thèse portant sur la manière dont se construisent discours et avis éthiques sur les enjeux liés au numérique au sein du Comité national pilote d'éthique du numérique, rattaché au Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE).
Thesis entitled: Ethical Values, Scientific Truths: Intersecting Ethnographies of the CCNE and Nuffield Council on Bioethics
2019 | Représentante des doctorant.es du LESC
2022 | Représentante des doctorant.es du LESC
On suit ici les membres du Comité national pilote d’éthique du numérique alors qu’ils observent minutieusement la course folle d’un tramway jeté à pleine vitesse sur les rails mouvants d’un monde changeant. Certains freinent, d’autres accélèrent puis, ensemble, font un pas de côté – tâchent de prédire la manière dont le surgissement de véhicules sans chauffeur pourrait transformer le monde, d’anticiper le récit que l’on fera du voyage, de raconter pourquoi ces engins auront existé. S’il n’est pas déjà passé par-dessus bord, le lecteur se demandera finalement, un peu essoufflé, quelle est la main qui actionne le levier et à qui il revient d’en décider.
Les membres du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (UMR 7186, Université Paris Nanterre/CNRS) réunis en Assemblée générale le 11 février 2025, expriment leur désaccord à la mise en place du label « Key Labs » que la Présidence du CNRS entend imposer.
Chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es statutaires, personnels d’appui à la recherche, doctorant·es et docteur·es du Lesc, joignent leur voix aux nombreuses prises de position déjà exprimées à ce sujet, notamment par la Coordination des responsables des instances du Comité national de la recherche scientifique (C3N), la Conférence des présidents de sections du Comité national (CPCN), les Conseils scientifiques d’institut du CNRS, les sections (dont la 38), les présidences d’université, les directions d’unités de recherche, les sociétés savantes, associations et syndicats représentatifs de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ils affirment leur désaccord avec la méthode employée et l’absence de concertation et de transparence dont fait preuve la direction du CNRS. Ils expriment leur opposition aux objectifs et conséquences de ce projet, visant à concentrer les moyens du CNRS sur 25% des UMR actuelles. En labellisant un quart des laboratoires, cette réforme tend à hiérarchiser les unités et leurs agents, à déstructurer les collectifs de travail au fondement d’une recherche collaborative, au sein des unités et entre unités, et met en péril le foisonnement et la diversité nécessaire de la recherche.
Face à l’importance de la contestation suscitée par ce projet, Antoine Petit a annoncé un moratoire de plusieurs mois jusqu’à « l’été 2025 ». Les membres du Lesc demandent que les « Key Labs » soient définitivement abandonnés. Ils invitent en outre le CNRS à engager une véritable concertation avec les universités sur le financement et l’appui à l’ensemble des UMR dans le but d’assurer les conditions d’une recherche pérenne, juste et indépendante.