L’agenda d’un État, ce qu’un gouvernement transforme en politique publique, peut informer sur les priorités de ladite société. Au Brésil, à partir des années 2000, l’inclusion était à l’ordre du jour. Les processus engendrés à partir de ce qu’on appelle cyberculture ont créé de nouvelles circonstances que tant le pouvoir public brésilien qu’une grande partie de la société comprennent comme partie intégrante de la citoyenneté. La présente thèse se propose de décrire et de réfléchir à la mise en œuvre d’un programme d’inclusion numérique au moyen d’une ethnographie fine, au plus proche des élaborations quotidiennes, du déploiement du GESAC (Gouvernement Électronique – Service d’Assistance au Citoyen). Le GESAC a pour ambition d’offrir l’accès à l’internet aux communautés dites en état de vulnérabilité sociale et, surtout, situées dans des endroits considérés « isolés ». Il s’agit avant tout dans cette thèse d’interroger et de saisir les manières dont la mise en place du GESAC s’élabore quotidiennement. L’enquête s’appuie sur un terrain multisitué qui a débuté au sein du Ministère des Communications puis qui, partant de ce lieu institutionnel, a suivi les chemins empruntés par ce programme pour se mettre en action. Il s’est agi de suivre le travail quotidien mené dans l’entreprise des télécommunications chargée d’activer le GESAC au sens propre du terme, ainsi que d’accompagner les techniciens « sur le terrain », lorsqu’ils installaient les paraboles de connexion dans des villages localisés dans la région amazonienne et la région nord-est du Brésil. À partir de l’exploration et de la description de ce programme en train de se déployer, il s’agit de démontrer ce qui était engagé pour l’activer, ainsi que de faire apparaître les distances entre un projet et sa réalisation.