Emma Chaouane a tout d’abord suivi un cursus universitaire de recherches en science politique et études africaines à Paris 1. Ses recherches se sont essentiellement concentrées entre la France et le Mali, en étudiant d’une part la reconfiguration des liens humains au(x) lieu(x) d’Etat, et d’autre part aux nouvelles trajectoires sociales et spatiales, entreprises dès 2008, par les expulsés maliens de France, suite à l’avènement de politiques anti-migratoires à l’échelle de l’Union européenne.
En intégrant le LESC, son projet doctoral en Afrique évolue. Il s’inscrit dorénavant en Algérie, dans un parcours continu et centré sur l’ethnographie d’une petite localité amazighe kabyle (c’est-à-dire une « taddart ») dénommée Ifigha, qui se trouve, en moyenne altitude, sur le massif du Djurdjura.
A partir de ses premiers résultats d’enquête, elle postule la thèse selon laquelle la terre au sein d’une « taddart » est une entité vivante, qui entre en résonance, dispose d’un pouvoir d’agir ou/et de faire agir l’être humain vivant, visible et invisible.
De plus, à l’instar d’autres Etats, tels que la Bolivie, l’Inde ou l’Australie, où la nature dispose de droits, son travail doctoral œuvre à la rédaction d’une politique écologique portant reconnaissance d’un statut personnel en tant qu’entité vivante de la terre et à la défense de ce patrimoine vivant kabyle des montagnes.
Portée par ces données, elle s’est mise alors en quête de comprendre ce système fait de relations d’interdépendances de nature, de temps et d’échelles variables, qui élabore en commun un microscosme kabyle spécifique, qui est la « tamurt ». Sous contrainte d’un contexte d’Etat en mutations, elle développe une anthropologie compréhensive de la « tamurt » par l’étude de la langue vernaculaire, la littérature orale puis écrite, les rites profanes et sacrés et en participant aux activités locales. Elle observe ainsi les dynamiques d’interactions du lieu aux liens humains-non humains en pratiquant une recherche-action participante devenue créative. Une méthode de recherche qui allie étude et investissement personnel total et symbiotique avec le terrain.
2024-2025 :
TD de sociologie générale (Semestre 1) et TD d’anthropologie générale (S2), Licence 1, 03 groupes
TD de méthodes de la recherche en sciences sociales, Master 1 spécialité anthropologie du patrimoine et de la culture amazighs, 02 groupes, Département de Langue et Culture Amazighes, Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO), Algérie
Chercheuse- associée au Laboratoire d'Aménagement et Enseignement de la Langue Amazighe (LAELA), UMMTO
2023-2024 :
TD de sociologie (Semestre 1) et TD d’anthropologie générale (S2), Licence 1, 06 groupes, Département de Langue et Culture Amazighes, Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO), Algérie
2022-2023 :
TD de sociologie (Semestre 1) et TD d’anthropologie générale (S2), L1, 05 groupes, au Département de Langues et Culture Amazighes de l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Algérie
2024 - Membre du Laboratoire d'Aménagement et Enseignement de la Langue Amazighe (LAELA), Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO), Algérie
https://www.ummto.dz/laboratoire-damenagement-et-enseignement-de-la-langue-amazighe/
résumé : Le laboratoire d’Aménagement et d’Enseignement de la langue Amazighe, depuis sa création en 2009, vise à couvrir les différentes dimensions du domaine de langue et culture amazighes: linguistique, littéraire, civilisation et didactique.
Dans son axe 03. Langue et patrimoine, l'équipe de chercheurs mènent des recherches sur la dimension patrimoniale de tamazight en tant que langue et culture. Ils étudient les liens entre les fondements anthropologiques de la société et la langue.
2024- Membre du Réseau Ethnographie des Mondes Ruraux
https://mondesruraux.hypotheses.org/le-reseau/membres-du-reseau
résumé : Ce réseau cherche à regrouper le milieu de la recherche francophone travaillant sur les mondes ruraux dans le monde, à travers une approche ethnographique.
Il s’agit de décloisonner les disciplines et de donner à voir d’autres horizons, terrains ou références, à la fois par la veille documentaire mais également par le travail en commun de ses membres.
Le réseau ambitionne également de construire une réflexivité sur les pratiques de ses membres ainsi que sur la recherche en cours sur les mondes ruraux (concepts, méthodes, thématiques, disciplines, terrains, …).
2023- Membre du Réseau Les Morts. Regards, Récits, Réflexions
https://lesmorts.hypotheses.org/
résumé : Il a pour vocation de construire un réseau collaboratif interdisciplinaire en anthropologie, archéologie, criminalistique, droit, ergonomie, géographie, histoire, histoire de l’art, philosophie, psychologie, science politique, sociologie et la liste est non exhaustive.
Il s’agit d’un espace où les participant.es présentent leurs travaux de recherche, leurs difficultés et interrogations (méthodologiques, conceptuelles, théoriques, etc.) et ainsi confrontent leurs résultats et leurs démarches sur les morts à d’autres approches disciplinaires sur cet objet.
Notre communication porte sur l’intérêt heuristique de l’image dans l’enseignement pratique de l’anthropologie (TD) et du cours magistral de phonétique-phonologie, à des étudiants de licence, dans le cadre de la formation universitaire en langues et culture amazighes, à Tizi Ouzou (Algérie). Alors que l’image est communément utilisée comme matériel pédagogique dans l’enseignement de ces deux disciplines, l’observation participante active et la pédagogie expérientielle nous ont permis de constater que l’entrée dans le monde de l’image n’est pas une évidence. L’expérience de l’usage de l’image ethnographique a rendu manifeste des limites de projection et d’intériorisation de l’observateur-étudiant kabylophone (l’en-soi) sur l’image observée (l’autre que soi). Le langage de l’image a exigé une dynamique d’entrer et de sortie de la vie imaginaire à la vie réelle. Ainsi, en en revenant à soi, par divers moyens dont primordialement la langue kabyle, pour exprimer ce qu’il est, le moi (pour-soi) s’engage alors. L’étudiant kabyle sort de lui-même et entre dans la rencontre apaisée avec l’altérité, avec la science anthropologique, et ce dans toutes les langues. En phonétique-phonologie, l’image limite l’acquisition de la langue tamazight car elle fige des sons en mouvements et leurs processus dynamiques et tait la perception en phonétique auditive. Pour une approche pédagogique plus complète qui compense les limites de l’image, il est recommandé d’intégrer des ressources multimodales (vidéos, audio) et que l’enseignant-e effectue et se mette en scène par une action réelle ; qu’elle anime l’image.
Il s'agit d'une communication présentant la description et l'analyse critique portant sur nos pratiques d’évaluation, en tant qu'enseignante et doctorante en SHS. A partir d'une recherche-action-participative, les évaluations diagnostique, formative et certificative ont été appliquées dans nos deux disciplines, la linguistique phonologie et l'anthropologie, auprès d'étudiant-es de Licence (1 et 2), au sein du département de langues et cultures amazighes (DLCA), à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO, Algérie), entre 2019-2023. Notre enquête, basée principalement sur la méthode qualitative de l'observation participante active, a mis en évidence que nos étudiant-e-s présentaient des stigmates structurés et dissimulés, qui se trouvent révélés par la nature universitaire des types d'évaluation et dans notre approche de la pédagogie. La transition dans le champ scientifique et académique de l'enseignement supérieur, à l'UMMTO, dans le DLCA, et dans nos deux disciplines respectives transmises nonobstant nos habitus et stigmates d'enseignantes, est donc une épreuve stratifiée. Les stratégies de l'évitement, entre autres comportements estudiantins, aboutissent souvent à un échec volontaire, aux 02 modules. La dynamique de leur cursus, la formation, les plans de cours et TD et le diplôme s'en trouvent impactés. Se construit, dès lors, un type d'accompagnement spécifique et pragmatique. Un processus de médiations dans la co-construction, dynamique et contextualisée, de nouvelles pratiques évaluatrices sont ainsi proposées.