Elina Djebbari

 
Elina Djebbari
Maître de conférences
Elina Djebbari
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Domaines de recherche

Bénin, Côte d'Ivoire, Mali, Cuba
Kroumen, Krumen, Kroomen
danse, musique, performance, circulations, créolisation, Atlantique créole, mémoire de la traite, relations musique/danse, médiations audiovisuelles, vidéos clips, réseaux sociaux, vidéochoréomorphose, humanités numériques

Parcours universitaire et professionnel

Elina Djebbari est anthropologue de la musique et de la danse. 

Après une thèse soutenue à l’EHESS portant sur le Ballet national du Mali, elle a été chercheuse postdoctorante pour le projet ERC Modern Moves au King’s College de Londres (2013-2018) puis pour l’ANR Transatlantic Cultures à l’université Sorbonne Nouvelle (2018-2020). Pour ces différents projets postdoctoraux, elle a été amenée à effectuer des terrains ethnographiques et des recherches en archives en Afrique de l'Ouest (Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigéria, Cap-Vert), dans l'Océan Indien (Réunion, Maurice, Seychelles), dans les Caraïbes (Cuba, Antilles, Haïti) et aux Etats-Unis (de New Orleans à Chicago). 

Ses recherches actuelles s’intéressent aux circulations transatlantiques et au « retour » de pratiques musicales et dansées afro-caribéennes en Afrique de l’Ouest à l’ère postcoloniale. Par ses travaux traitant de musiciens maliens à Cuba dans les années 1960 (Las Maravillas de Mali) comme agents d'une diplomatie culturelle transatlantique, de l'importance de la musique cubaine et de la danse salsa au Bénin pour convoquer la mémoire de la traite transatlantique, ou des spécificités du genre du bollo en Côte d'Ivoire, Elina Djebbari propose d'étudier les processus de créolisation culturelle qui se sont produits en Afrique continentale sur le temps long, au prisme de l'histoire complexe de l'"Atlantique créole". 

Une autre facette de ses recherches interroge les médiations audiovisuelles des musiques et danses à l'ère numérique, que ce soit au travers des vidéos clips ou des autres formats vidéos développées sur les réseaux sociaux. Elle a ainsi engagé un certain nombre de travaux visant à comprendre les processus de "vidéochoréomorphose" des pratiques musicales et dansées dans leurs rapports aux écrans et aux formats audiovisuels plebiscités sur internet et les réseaux sociaux. 

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Elina Djebbari is an anthropologist of music and dance.

After her PhD thesis defended at EHESS that focused on the National Ballet of Mali, she worked as a postdoctoral researcher for the ERC-funded project Modern Moves at King's College London (2013-2018), and then for the ANR-FAPESP project Transatlantic Cultures at Sorbonne Nouvelle University (2018-2020). For these various postdoctoral projects, she carried out ethnographic fieldwork and archival research in West Africa (Benin, Ivory Coast, Ghana, Nigeria, Cape Verde), in the Indian Ocean (Reunion, Mauritius, Seychelles), in the Caribbean (Cuba, Antilles, Haiti) and in the United States (from New Orleans to Chicago).

Her current research focuses on the processes of transatlantic cultural circulations and the “return” of Afro-Caribbean music and dance practices in West Africa in the postcolonial era. Through her work dealing with Malian musicians in Cuba in the 1960s (Las Maravillas de Mali) as agents of transatlantic cultural diplomacy, the importance of Cuban music and salsa dance in Benin to summon the memory of the transatlantic slave trade, or the specificities of the bollo music dance genre in Ivory Coast, Elina Djebbari proposes to study the processes of cultural creolization that have occurred in continental Africa over the long term, through the prism of the complex history of the "Creole Atlantic".

Another facet of her research questions the audiovisual mediations of music and dance in the digital age, whether through music videos or other video formats developed on social networks. She has thus initiated a certain number of works that aim at understanding the processes of "videochoreomorphosis" of musical and dance practices in their relationships to screens and to the audiovisual formats popular on the internet and social networks.

 

Djebbari, Elina et Charlotte Grabli (éds), 2022, Imaginer le "mémorial musical". Musiques et(re)transmissions des mémoires des traites et des esclavages (Aubervilliers, Esclavages & post-esclavages) [Imaginer le "mémorial musical". Musiques et (re)transmissions des mémoires des traites et des esclavages, 7].
Ce numéro analyse comment la mémoire de l’esclavage est transformée et transfigurée par la création musicale. Cette nouvelle mémoire constitue le "mémorial musical", un espace de (re)transmissions de la mémoire des traites et des esclavages.
Djebbari, E. et C. Grabli, 2022, Introduction – Imagining the "Musical Memorial" Music and the (re)transmission of the memory of slaveries and the slave trades., Esclavages & Post-esclavages. Slaveries & Post-Slaveries, 7, en ligne : https://journals.openedition.org/slaveries/8032.
In 2013 the famous West Indian band Kassav’—which launched Zouk into international orbit—set off on their "Mawonaj Tour" which was to last several months. At the time, the singer Jocelyne Béroard declared that this reference to marronage expressed "a revolt against the music industry" (Gene 2022: 276), but this name also situated the tour in a memorial mise en abyme. Kassav’ celebrated at the same time the release of their album Sonjé ("to remember") dedicated to Patrick Saint-Éloi (their sin...
Djebbari, E. et C. Grabli, 2022, Imaginer le « mémorial musical » Musiques et (re)transmissions des mémoires des traites et des esclavages (introduction), Esclavages & Post-esclavages. Slaveries & Post-Slaveries, 7, en ligne : https://journals.openedition.org/slaveries/7626.
En 2013, le célèbre groupe antillais Kassav’ – qui a propulsé le zouk sur la scène internationale – entamait une longue tournée de plusieurs mois baptisée « Mawonaj Tour ». Si la chanteuse Jocelyne Béroard indique à l’époque que cette référence au marronnage exprime « une révolte envers l’industrie de la musique » (Gene 2022 : 276), celle-ci inscrit également la tournée dans une mise en abyme mémorielle. Kassav’ célèbre à la fois la sortie de l’album Sonjé (« se souvenir ») dédié à Patrick Sa...
Djebbari, E., 2022, Mémoire, musique et créolisation aux Seychelles, Esclavages & Post-esclavages. Slaveries & Post-Slaveries, 7, en ligne : https://journals.openedition.org/slaveries/7902.
Fondé sur des données ethnographiques recueillies lors d’une mission de terrain aux Seychelles, l’article s’intéresse aux paroles de chansons en créole seselwa comme site discursif et performatif de production du mémorial musical. En présentant et en analysant les paroles de chansons populaires seychelloises, le texte a pour objectif d’interroger les modalités de fabrique du mémorial musical à travers ce médium particulier. Il s’agit ainsi, d’une part, de comprendre comment la mémoire des traites et des esclavages est véhiculée par l’évocation de genres musicaux spécifiques ; et d’autre part, comment la fabrique du mémorial musical seychellois s’appuie sur – et contribue à produire – une acception de la créolisation comme marque identitaire de l’archipel et de son histoire. In fine, l’article soulève d’autres enjeux liés à la place et au rôle des Seychelles dans une économie mémorielle et culturelle globalisée, montrant l’agentivité des chanteurs et des musiciens dans la fabrique d’un mémorial musical composite et inclusif tourné vers l’expression de la créolité. La première partie de l’article prend la pièce musicale Kastor, écrite et composée par Patrick Victor, comme point de départ à la réflexion. L’intrigue, qui s’inspire d’une figure historique citée dans des documents de l’administration coloniale britannique conservés dans les archives nationales, fait du personnage de Kastor le symbole du marronnage et de la lutte contre l’esclavage aux Seychelles. Les musiques utilisées dans la pièce en lien avec les thèmes de la traite esclavagiste, du marronnage, de la créolisation s’inscrivent ainsi dans le processus de définition postcoloniale de l’identité nationale seychelloise. La deuxième partie poursuit l’exploration de paroles de chansons produites par certains musiciens seychellois rencontrés sur le terrain, et montre comment elles façonnent – et transmettent – l’association entre musique, mémoire et créolisation. Par l’évocation de genres musicaux et dansés traditionnels (séga, moutya, kanmtolé, romans) et d’instruments de musique (triangle, tambour, mandoline, violon) en lien avec leurs contextes de production historique, le mémorial musical seychellois se construit en étroite interaction avec l’histoire des Seychelles, la mémoire des traites esclavagistes et le processus de créolisation. La troisième partie démontre comment les enjeux du mémorial musical traité dans l’article dépassent le cadre insulaire des Seychelles et de l’océan Indien, pour tendre vers l’expression d’une pan-créolité transocéanique et rhizomatique. Les chanteurs seychellois conçoivent en effet leur créolité comme prise dans leur « relation » – au sens glissantien du terme – aux autres territoires créoles et ce, à différentes échelles, dans l’océan Indien d’abord, mais aussi au-delà dans le monde. En exprimant une histoire partagée qui se prolonge dans la contemporanéité, marquée par l’esclavage, la colonisation et la créolisation, l’ensemble des référents mobilisés par les artistes concourt à faire émerger le mémorial musical seychellois en l’inscrivant dans un dialogue transocéanique avec d’autres insularités ou territoires créoles. Les analyses successives des paroles de chansons proposées dans l’article documentent la façon dont le mémorial musical seychellois se constitue dans un dialogue constant entre l’histoire locale de l’archipel, les dynamiques sociales et culturelles de la région indianocéanique, la conception d’une pan-créolité transocéanique susceptible d’être menée par les Seychelles, mais aussi l’agentivité de ses musiciens à l’ère contemporaine.
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