[English version below]
Les recherches de Florent Wattelier portent sur les pratiques musicales amazoniennes et afro-descendantes d’Amérique du Sud (Pérou, Guyane). Après s'être intéressé au cajón, instrument emblématique de la musique afro-péruvienne, F. Wattelier a soutenu une thèse sur les pratiques musicales des Teko de Guyane.
Cette thèse s’intéresse premièrement aux orchestres de clarinettes tule, forme musicale présentée comme ancienne et endogène. Elle s’attarde ensuite sur les musiques amplifiées et importées (zouk, konpa, reggae et rap) jouées lors des réunions de boisson sur des systèmes de sonorisation (sound systems) ou chantées et enregistrées par de jeunes musiciens. Cette ethnographie cherche à retranscrire les grands mouvements d’une pensée musicale et festive traversée par les notions de fluidité, de répétition et d’abondance. Elle s’attache à examiner les dynamiques d’appropriation, d’échanges, de branchements et de circulations à l’œuvre dans la constitution de ces différents champs musicaux. Cette recherche se propose également de replacer ces pratiques musicales dans le cadre plus large de l’élaboration du milieu sonore. À travers le son et la musique, elle interroge la société teko, dans sa complexité et dans sa dynamique de négociation de son rapport au temps. Enfin, elle veut montrer comment les pratiques culturelles réfléchissent l’élaboration d’un sentiment collectif et d’un rapport au monde, tous deux au croisement de multiples intentionnalités.
Thesis entitled: Tule & Sound Systems : The Dynamics of Musical Practices Among the Teko of the Oyapock (French Guiana)
Florent Wattelier's research focuses on Amazonian and Afro-descendant musical practices in South America (Peru, French Guiana). After having studied the cajón, an emblematic instrument of Afro-Peruvian music, F. Wattelier defended a thesis on the musical practices of the Teko of the Oyapock.
This thesis first studies the orchestras of tule clarinets, a musical form presented as an old and endogenous one. It then reviews amplified and imported musical genres (zouk, konpa, reggae and rap), which are played during drinking gatherings on sound systems, or sung and recorded by some young musicians. This ethnographic research seeks to depict the significant movements of a musical, festive thought driven by the notions of fluidity, repetition and abundance. It endeavors to construe the dynamics of appropriation, exchanges, connections and circulations at play in the constitution of these different musical fields. The research also aims to put the musical practices into the larger frame of the elaboration of the sound milieus. Through sound and music, it examines the Teko society in its complexity and in the dynamics of its relationship with time. Finally, it intends to show how cultural practices at large reflect the formulation of a feeling of collectiveness and of a relationship to the world, both at the junction of multiple intentionalities.
2016 - 2020 : Ethnomusicologie régionale - Amérique latine (L3) - Université Paris Ouest Nanterre
2016 - 2020 : Organisation d'un événement culturel (M2) - Université Paris Ouest Nanterre
Cette thèse porte sur les pratiques musicales d’un groupe des basses terres amazoniennes, se définissant aujourd’hui comme les Teko (anciennement, les Émerillon), installé dans l’est des Guyanes à la confluence du fleuve Oyapock et de la rivière Camopi. Elle s’intéresse premièrement aux orchestres de clarinettes tule, forme musicale présentée comme ancienne et endogène. Elle s’attarde ensuite sur les musiques amplifiées et importées (zouk, konpa, reggae et rap) jouées lors des réunions de boisson sur des systèmes de sonorisation (sound systems) ou chantées et enregistrées par de jeunes musiciens. Cette ethnographie cherche à retranscrire les grands mouvements d’une pensée musicale et festive traversée par les notions de fluidité, de répétition et d’abondance. Elle s’attache à examiner les dynamiques d’appropriation, d’échanges, de branchements et de circulations à l’œuvre dans la constitution de ces différents champs musicaux. Cette recherche se propose également de replacer ces pratiques musicales dans le cadre plus large de l’élaboration du milieu sonore. À travers le son et la musique, elle interroge la société teko, dans sa complexité et dans sa dynamique de négociation de son rapport au temps. Enfin, elle veut montrer comment les pratiques culturelles réfléchissent l’élaboration d’un sentiment collectif et d’un rapport au monde, tous deux au croisement de multiples intentionnalités. Se dessine en creux une reproduction performative et processuelle de l’identité et de l’altérité, et un mode d’existence se définissant comme un balancement entre la conscience de soi, du groupe et du monde.
France-Pérou