Son mémoire de master, réalisé avec le trio rhônalpin France (Yann Gourdon, Mathieu Tilly et Jérémie Sauvage), s'attachait, en plus de poser l'ensemble musical comme échelle pertinente pour la recherche, à comprendre comment ces trois musiciens agissent, ensemble et séparément ; ce qu’ils construisent et montrent à, pour et avec ceux qui les entourent. Composée d’un écrit et d'un triple objet audiovisuel (élaboré pour être projeté d'une manière spatialisée) articulés, cette exploration analytique et formelle de la réalité sensible des trois musiciens est à la fois un accès à la performance et à leur mode d’existence collectif.
Dans cette continuité, sa recherche en cours s'intéresse aux réseaux du "faire soi-même" (et donc forcément du "faire ensemble"), de l'expérimentation et de l'autogestion musicale, principalement dans l'espace français. Lui-même acteur de ces milieux, il utilise son expérience - auditeur, musicien, organisateur, éditeur - comme cadre d'un espace d'investigation multiple et vaste (spatialement et temporellement), potentiellement sans limites.
Ces tentatives politiques et esthétiques de se placer « à côté » des standards musicaux actuels apparaissent comme autant de processus de ré-appropriation où faire, enregistrer, écouter ou encore éditer de la musique participe à un même élan « horizontalisant », plaçant les acteurs dans une démarche semblable. A travers celui-ci s'expriment et se forment - sans pour autant se figer - des façons analogues de comprendre le monde et de faire communauté.
Ainsi, si la mondialisation appauvrit et fait (prétendument) perdre ses spécificités à certaines musiques dites locales, elle produit dans le même temps de nouvelles « localités musicales », s'incarnant en une myriade de pratiques et d'objets musicaux singuliers, où des rapports différents et multiples à la territorialité et à la tradition sont développés.