[English version below]
Sisa Calapi a suivi une formation en anthropologie à l'Université Paris Nanterre.
Ses recherches réalisées dans le cadre d'un Master en Ethnomusicologie et Anthropologie de la Danse ont porté sur l'articulation entre conflit rituel et pratiques musicales et dansées à l'occasion de la célébration de l'Inti Raymi de Cotacachi (province andine d’Imbabura, Equateur). Cette étude lui a permis de saisir les enjeux sociaux du rituel de la "Prise de la place", en se fondant sur une analyse des expériences multisensorielles propres à l'occupation de l'espace des musiciens et danseurs qui participent à cet évènement. A travers son étude, elle montre comment le conflit rituel est vécu et produit corporellement par la pratique musicale et dansée et n'est pas réductible aux affrontements physiques inter-communautaires qui surgissent régulièrement et correspondent à une forme d'affrontement parmi d'autres.
Dans le cadre de son doctorat, elle s'engage désormais dans une étude visant à identifier quelles dynamiques de distinctions politiques sont produites à travers l’exécution des pratiques musicales et dansées de la population indigène kichwa de l’espace circonscrit de la paroisse d’Imantag (canton de Cotacachi), à l’occasion de l'Inti Raymi. Dans une démarche comparative, elle réalise une enquête ethnographique multisituée au sein des communautés participant aux Inti Raymi respectifs de Cotacachi et d’Imantag.
Thesis entitled: In Cotacachi Without Being There. Musical and Dance Practices of Imantag Communities (Ecuador)
Sisa Calapi was trained in anthropology at the University of Paris Nanterre.
As a masters student in Ethnomusicology and Anthropology of Dance, her research focused on the articulation between ritual conflict and musical and danced practices in Cotacachi’s Inti Raymi celebration (Andean province of Imbabura, Ecuador). This study allowed her to unveil the social issues implicated in the “Taking of the Place” ritual in founding her research on an analysis of multisensorial experiences unique to the space taken up by the musicians and dancers participating in the event. Throughout her study, she shows how the ritual conflict is experienced and produced bodily via musical and danced practices that cannot be reduced to inter-community physical confrontations which arise regularly and correspond to one form of confrontation among others.
As part of her doctorate, she is engaged in a study which aims to identify the dynamics and political distinctions that are produced during the execution of musical and dance practices of the indigenous Kichwa population, contained within the Imantag parish (Cotacachi canton), during the Inti Raymi ceremony. Employing a comparative approach, she is undertaking a multi-site ethnographic study in communities participating in Inti Raymi ceremonies of Cotachi and Imantag, respectively.
« Sensibles ethnographies ». Un ouvrage collectif qui entend rendre compte de la transversalité de l’approche sensible dans les processus de recherches en anthropologie. Ce livre s’inscrit dans une réflexion épistémologique qui conçoit l’ethnographie, et par suite l’anthropologie, comme une démarche intrinsèquement sensible, au sens large d’un vécu à la fois corporel, sensoriel et émotionnel. Dans ce volume, une nouvelle génération d’« anthropologues du sensoriel », pour reprendre l’élégante formule de David Howes, propose un panel d’études ethnographiques qui témoignent de la diversité de situations pouvant être analysées selon une approche sensible. Croisant cette dernière avec les perspectives de la biologie, de la psychologie ou de la géographie, les chapitres traitent tour à tour de recouvrer la vue, de danser en pleine conscience, d’appréhender les couleurs, mais aussi de sujets aussi variés que l’autisme, la migration, l’habitat, les danses cérémonielles ou les manières de ressentir la musique. Cet ouvrage propose d’interroger les façons dont corps, sens et ressentis s’entremêlent dans le social et permettent de façonner des outils d’analyse et des méthodes d’enquête créatifs et féconds, afin d’étudier l’articulation entre l’individuel et le social dans différents contextes socio-culturels.
Ce volume propose d'explorer les situations de conflit et d'agressivité qui émergent des performances musicales et dansées. Sans chercher à postuler des relations de cause à effet entre formes sonores et comportements, les articles qui le composent fournissent une analyse des dynamiques individuelles et collectives, des rapports de force, et de leurs rôles dans la fabrication de systèmes de relations. Cette réflexion met la musique et la danse au cœur de la production de l'agressivité, des tensions, des débordements, tout en envisageant l'incidence de ces derniers sur la transformation des performances et les pratiques de composition. Différents contextes sont ici envisagés, des rituels aux conflits politiques et armés, en passant par les occasions festives, le sport et la vie quotidienne. A partir d'un ancrage ethnomusicologique, ce dossier a pour objectif d’interroger la notion même d’agressivité et de mettre l’accent sur les dispositions et l'intentionnalité des acteurs sans restreindre son périmètre aux seules atteintes physiques caractérisées.
Membre du comité scientifique des journées d'étude (jeunes chercheurs) "Sensibles ethnographies. Expériences et expressions des corps et des sens en anthropologie", les 29 et 30 novembre 2018, Maison Archéologie et Ethnologie René-Ginouvès, Université Paris Nanterre
Membre du comité scientifique des journées d'étude "Performer le conflit : musique danse et agressivité", les 12 et 13 novembre 2018, Bâtiment Max Weber, Université Paris Nanterre
TD "Théories en anthropologie", L1, Département d'Anthropologie, Université Paris Nanterre (semestre 1, année 2019-2020)
TD "Introduction à l'ethnomusicologie", L2, Département d'anthropologie, Université Paris Nanterre (semestre 1, année 2019-2020)