Publication

« L’enchantement du Brol. Glaneurs de mémoires et de rêves sur le vieux marché aux puces de Bruxelles »
Présentation
In R. Brahy, J.-P. Thibaud, N. Tixier et N. Zaccaï-Reyners (éd.), L'enchantement qui revient
La notion de désenchantement désignait pour Max Weber l’une des principales caractéristiques de la civilisation occidentale : la réification du monde.
En allemand, le mot est Entzauberung, et, si on le traduit littéralement, il signifierait que les objets, dans le monde moderne, sont dépouillés de toute aura magique, de tout sens merveilleux, que la nature ou le cosmos, en d’autres termes, deviennent un monde d’objets à étudier, à analyser, à classer, à calculer, à mesurer.
La disqualification des dimensions sensibles, poétiques et spirituelles de l’existence fabrique un monde objectivable où tout peut être évalué, comparé, échangé au regard d’un même étalon. Le marché est à la fois le creuset et le miroir de ce monde désenchanté. Depuis l’espace circonscrit et contrôlé qui lui avait d’abord été aménagé, il n’a cessé de se déployer. Il n’est plus un espace qui ne soit aujourd’hui régi ou réformé par l’impératif de rentabilité entérinant la transmutation de toute chose en marchandise.