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« Nouvelle crispation entre les Comores et la France à propos des migrants, 50 ans après l’indépendance »
Présentation
Le gouvernement Bayrou souhaite durcir le droit du sol afin de stopper l’immigration des Comoriens vers Mayotte. Le président comorien Azali Assoumani refuse d’accueillir les populations expulsées depuis Mayotte – territoire qu’il revendique. Cet épisode de tension s’inscrit dans une histoire complexe, parfois sanglante, depuis l’indépendance des Comores en 1975.
Le cyclone Chido, passé sur Mayotte le 14 décembre, a laissé derrière lui un paysage de désolation. Cette catastrophe a aussi ranimé le débat autour de l’immigration illégale et ravivé les tensions avec les Comores voisines.
Mayotte, département français depuis 2011, est l’une des quatre îles de l’archipel des Comores. Les trois îles indépendantes depuis 1975 – la Grande Comore, Mohéli et Anjouan – forment l’Union des Comores. Elles font face à des difficultés politiques qui résultent de la partition de Mayotte, mais aussi de facteurs sociologiques structurels : de fortes hiérarchies, des réseaux politiques verticaux et de grandes inégalités économiques. Leur économie dépend du marché mondial des plantes à parfum, seule production du pays dont la France est le deuxième acheteur derrière l’Inde. Les importations proviennent des Émirats arabes unis (produits pétroliers) et de l’Union européenne.
La présence française à Mayotte souligne l’intérêt stratégique (station d’écoute du renseignement et zone d’expansion économique) de ce petit archipel de 2000 km2. Elle a aussi, sans nul doute, joué un rôle dans la difficulté de l’État comorien à se construire. Retour sur près de deux siècles d’influence française dans la région.