Projets
Retour d'expériences
Présentation
En mars 2011, avait lieu au Japon une triple catastrophe – un tremblement de terre, un tsunami, un accident nucléaire majeur – dont les échos se font encore sentir. Passé dans la généalogie des grandes catastrophes, destinées, comme celle de Tchernobyl, à marquer notre temps, cet événement a imposé, jusqu’à ce jour, des recalibrages majeurs de nos manières d’envisager les risques technologiques en les articulant aux mouvements de la planète et à son devenir. C’est à cette articulation que nous proposons de travailler.
Fort d'un travail collectif engagé depuis 2012, le projet REX porte sur trois sites :1/ les 1000 kilomètres de côte pacifique, au Japon, touchés par la catastrophe, et qui joignent la zone accidentée de Fukushima et 2/ la commune de Rokkasho à l'extrême nord de l'île de Honshu, Japon, commune qui s'est construite comme l'un des pôles énergétiques majeurs du pays en couvrant l’ensemble du cycle du combustible nucléaire (usine d’enrichissement de l’uranium, centre de stockage des déchets radioactifs, centre de stockage «temporaire» de déchets radioactifs de haute activité et usine de retraitement des déchets nucléaires construite sur le modèle de l'usine dans La Hague); enfin 3/ La Hague même, dans le nord-Cotentin, qui cumule, de manière analogue, les infrastructures nucléaires de notre pays, et est par ailleurs embarquée aujourd'hui dans un grand projet de GéoParc conçu pour faire valoir les richesses géologiques de la région.
Sur la base de cette triangulation, nous proposons d'interroger l’itération de certains motifs, au premier rang desquels figurent la peur, la vulnérabilité, la sécurité – et la capacité pour les Etats d’anticiper le futur en produisant des « scenarii du pire » (worst-case scenarios) fiables et robustes susceptibles de déjouer des aléas à la fois techniques et naturels. Nous faisons l’hypothèse que ce qui est appelé, dans le jargon des process industriels, des "retours d’expérience" servent d’amorces empiriques aux scenarii du pire, qui désorientent le temps linéaire en faisant de l’après (l’après bombe atomique, l’après Fukushima…) un avant à partir duquel travailler, calibrer les infrastructures nucléaires, préparer les populations, etc. Notre ambition est, sur ces questions épineuses, de maintenir ouverte la question des choix énergétiques en sollicitant des publics variés de manière à faire proliférer d'autres scenarii.
Partenaires
- F93 CCSTI
- Lesc Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative
- LGENS Laboratoire de Géologie