Évènements

Les notes de terrain des anthropologues en partage?

Journées d’étude

Lundi 11 Octobre 2021 10:00 - 13:00
MSH Mondes (bât. Weber), salle 2 (RDC)
200 avenue de la République, Nanterre

Présentation

Les notes de terrain des anthropologues en partage Journée d’étude organisée par le programme ANR ANTHROPEN (en présentiel et distanciel)

Les notes de terrain des anthropologues en partage ?

Inscription gratuite mais obligatoire : 
https://forms.gle/Lp6L6GRVB6AUThuS9
Nombre de places limitées à 40 sur site et lien visio adressé sur inscription)

Si la méthode pivot de l’anthropologie sociale est l’observation participante, les notes de terrain (écrites, visuelles, sonores) en sont la trace première, intime et peu structurée. Empreintes de subjectivité, parfois confuses, souvent confidentielles voire secrètes, et en même temps témoignages vivants d’une présence sur le terrain de l’enquête et sources de l’ethnographie, ces notes prises par l’anthropologue sous l’emprise de sa rencontre avec ses interlocuteurs, peuvent-elles être partagées ? L’œuvre du temps affecte-t-elle la relation qu’entretient l’anthropologue avec ses notes de terrain ? 

Programme

9h30 : Accueil des participants sur site, test des connexions

10h : Introduction de la journée d’étude - La valeur de la trace. Monica Heintz (Professeur UPN, LESC), Jessica De Largy Healy (Chargée de recherche CNRS, LESC) et Florence Revelin (Post-doctorante CNRS, LESC). 

Partie 1 : Consigner l’observation ethnographique : valeurs, formes, attaches et devenirs

Discutante : Isabelle Rivoal (Directrice de recherche CNRS, LESC)

10h30 : Des notes comme un manuel de survie. De la difficile objectivation du monde en temps de catastrophe. Sophie Houdart (Directrice de recherche CNRS, LESC).

11h : Archiver ou ne pas archiver : telle est la question. Laurent Dousset (Directeur d’études EHESS, CREDO)(visio)

11h30 – 11h45 : Pause café

Partie 2 : Sens et limites des notes partagées : nouveaux usages, nouvelles recherches ?

Discutant : Philippe Erikson (Professeur UPN, LESC) 

11h45 :Transparence et postérité : le cas des carnets de terrain de Claude Lévi-Strauss. Emmanuel Desveaux (Directeur d’études EHESS, Centre Georg Simmel), Camille Riverti (Docteure d'anthropologie associée au LAS, ingénieure d’étude pour le programme ANR Nambikwara) et Costantino Nicolizas (Post-doctorant, programme ANR Nambikwara).

12h15 : Numérisation et diffusion des notes de terrain : quelques retours à propos de la plateforme Transcrire et du Consortium Archives des Ethnologues. Fabrice Melka (Ingénieur d’étude HC CNRS, IMAF).

12h45-13h00 : Discussion et conclusion

Comité d’organisation : Monica Heintz, Jessica De Largy Healy, Florence Revelin

 


Le but de ce projet est de tester les limites d’ouverture des données anthropologiques, qu’elles soient passives ou en cours de production, de nature écrite, iconographique, sonore ou audiovisuelle, au regard des injonctions européennes actuelles et des exigences éthiques propres au contexte interculturel et souvent extra-européen de production et gestion des données anthropologiques.

Ce projet s’appuie sur les bonnes pratiques archivistiques mises en place depuis quelques années au sein du Pôle documentaire du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative/LESC (porteur du projet) en lien avec le consortium Archives des Ethnologues, afin de répondre aux injonctions scientifiques et éthiques de la discipline. A partir de ces pratiques, il cherche à déterminer le coût réel d’une ouverture des données qui préserve ces acquis. Pour ce faire, il souhaite mettre en dialogue des experts chercheurs et documentalistes provenant d’horizons thématiques complémentaires, autour de différentes données de terrain, inédites ou édités, issus des fonds photographiques, sonores et audiovisuels de chercheurs. Le but est de tester la mise en open accès de ces fonds en relevant les situations problématiques et en cherchant, par la mobilisation de l’expertise des chercheurs juristes, spécialistes du patrimoine et spécialistes du traitement des données, des solutions plus générales, qui peuvent être étendues à toute la discipline à partir de ces études de cas. Cela permettra également une évaluation des besoins en temps de traitement et en technologie numérique, afin de faire un retour d’expérience pertinent pour les autres spécialistes des Humanités Numériques- et c’est à ce titre que le partenariat avec la Maison Archéologie et Ethnologie est essentiel. Une appréciation volumétrique des besoins et possibilités d’ouverture en libre accès des fonds existants au sein du laboratoire est également prévue.

Si travailler sur les données passives est une constante du métier d’archiviste, c’est l’anticipation des cadres de production de données futures qui est au centre des préoccupations des chercheurs contemporains. C’est pourquoi un volet formation adressé aux chercheurs et doctorants est incorporé tout au long du projet et vise à les familiariser aux aspects techniques, scientifiques et éthiques de la collecte, de la sauvegarde et du partage des données et d’accueillir leurs retours sur les difficultés rencontrées sur les terrains d’enquête.
Enfin, le but ultime de ce projet est de pouvoir dresser les futures lignes de l’anthropologie comme science ouverte, ce qui implique que les leçons apprises lors de l’ouverture des corpus « test » puissent être diffusées, débattues, confrontées à la réalité internationale – via des publications, participations à des conférences, retours auprès des communautés. Comment concilier la philosophie occidentale de la science ouverte et la relativité culturelle dans l’attitude envers les données de recherche ? Comment respecter les demandes de protection de données, les revendications patrimoniales et les dénonciations d’appropriation culturelle dans un monde où le numérique dépasse les frontières et met en défaut les communautés qui ne partagent pas la même philosophie ? Penser l’ouverture des données en anthropologie, une science basée sur la rencontre interculturelle, qui a traversé les deux derniers siècles dans des conditions géopolitiques qui ont déterminés fortement la production et diffusion des données (colonialisme), et qui s’est reformée épistémologiquement souvent en écho à ces changements, c’est penser la possibilité d’une science ouverte au delà des frontières, à l’échelle globale à laquelle les nouvelles possibilités technologiques et le désir de partage des savoirs aspirent. La dimension internationale du projet est donc une condition de sa réussite.

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