L’intimité appelle le respect d’une limite ; elle renvoie à l’intériorité et à la subjectivité. En situation de migration, lorsque le chez-soi n’est pas tout à fait défini, l’intimité semble généralement mouvante et difficile à saisir : il peut alors sembler paradoxal d’exposer ce qui relève de l’intime et donc ce qui ne se donne pas à voir aisément.
Depuis 2020, des chercheur.es (architectes, sociologues, anthropologues, philosophes, cinéastes, photographes) de l’Institut Convergences Migrations travaillent avec des personnes en migration pour tenter précisément de comprendre comment la migration reconfigure l’intime. L’intime devient ainsi un fil rouge pour saisir les diverses dimensions du chez-soi, les manières dont la migration change la perception de soi et des autres et donc la mise en récit de soi, ou encore les façons par lesquelles les personnes migrantes se voient atteintes par des dispositifs de contrôle des corps. En travaillant ensemble, nous avons souhaité montrer ces aspects parfois oubliés de la migration et les discuter, dans le respect des limites données par chacun et chacune.
Suivant un déroulé thématique, l’exposition guide le visiteur au travers de différentes expériences renvoyant aux « terrains », intimes, de la recherche et de personnes en migration. Ces itinéraires illustrent des arrivées provisoires, incertaines, qui se stabilisent ou se pérennisent dans le mouvement et montrent à la fois la fragilité et la profondeur des vécus intimes. Autant de rencontres qui font entrevoir de nouvelles définitions de l’intimité…
Après une fermeture en fin d'année, l'exposition reprend le mardi 2 janvier 2024 à 10h, jusqu'au 9 janvier à 18h.