Évènements

Cela fait quatorze ans que je suis entrée dans une prison pour la première fois. Mon objectif initial était d’effectuer une recherche qui mette en évidence des structures d’oppression et d’inégalités, et montrer comment elles affectaient les femmes à partir d’une série de caractéristiques au croisement du genre. En parallèle, après toutes ces années, je ne peux occulter un ensemble d’expériences que j’ai vécues à travers la prison et de réflexions qui ont émané de celles-ci, qui sont liées au travail de terrain mais que je n’avais absolument pas pensées ni prévues. Pour cette séance, je propose un partage en deux temps. Le premier sera consacré à un retour sur mes terrains, les conditions de travail et l’évolution de mes méthodes de recherche. Au Pérou, je travaillais dans une prison pour femmes, dans un pays que je connaissais bien et d’après la méthode socioanthropologique des récits de vie. En arrivant au Mexique, j’ai été confrontée à un pays nouveau, à l’absence de contacts et à l’impossibilité de réaliser mon projet postdoctoral initial. Un virage s’amorçait dans ma vie. J’ai travaillé avec des femmes trans, dans une prison pour hommes cette fois. En parallèle, je recevais une formation scientifique sur la violence de genre, une autre sur les études du corps, et je me familiarisais avec l’épistémologie et les méthodes féministes.

Dans un second temps, je propose de partager quelques réflexions critiques et autoethnographiques sur mes terrains, afin d’apporter des éléments qui permettront de penser la corporalité de chercheuse sur le terrain, les affects et les émotions, ainsi que certaines pratiques de pouvoir, comme la gestion du temps.

La séances se tiendra en visioconférence. Merci de vous inscrire à l’adresse suivante afin de recevoir le lien : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.