Les pratiques dansées sont reconnues pour l’efficacité avec laquelle elles véhiculent des attachements collectifs de l’ordre des identités nationales ou ethniques. Elles ont été abondamment instrumentalisées et contrôlées par des régimes socialistes, coloniaux ou post- coloniaux, dans le cadre des constructions nationales ou de revendications ethniques infra- ou transnationales. Toutefois l’efficacité particulière de la danse à engendrer des attachements collectifs est souvent réduite au déploiement d’éléments signifiants extérieurs à la danse, selon des modèles de type sémiotique. Cette présentation interroge l’efficacité politique de la danse à l’aune de modèles pragmatiques mettant l’accent moins sur les effets de sens que sur les enchâssements relationnels propres à la performance dansée. Elle s’intéresse notamment aux expériences singulières, à la fois individuelles et partagées, que la danse suscite chez les personnes qui la pratiquent comme chez celles qui y assistent en tant que spectateurs, en mettant l’accent sur l’articulation de modes de participation différenciés. Elle se base sur une série d’enquêtes de terrain en Mongolie consacrées aux « danses mongoles », et auprès d’associations de « danses traditionnelles » en France, dans une approche comparative qui permet d’éprouver les hypothèses proposées dans des contextes culturels éloignés et des situations d’interaction diversifiées.
« Anthropologie à Nanterre » est un séminaire d’anthropologie généraliste, organisé par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative et le Département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre. Attention, au premier semestre, le séminaire a lieu un mardi sur deux de 15h à 17h à la MSH Mondes, bâtiment René-Ginouvès, salle 308F (3e étage).
Le programme : semestre 1
Les séances sont ouvertes à toutes et tous.
Organisation : Emmanuel de Vienne (semestre 1) ; Pascale Dollfus, Anne Yvonne Guillou (semestre 2)