Nagô é lento! (Nagô, c'est lent !) Force, identités et dynamique musico-rituelle dans le xangô de Recife (religion afro-brésilienne)
Thèse préparée sous la direction de Jean-Michel Beaudet
Le jury sera composé de :
M. Jean-Michel BEAUDET, Professeur émérite, Université Paris Nanterre, Directeur de thèse
M. Xavier VATIN, Professeur, Universidade Federal do Recôncavo da Bahia (UFRB), rapporteur
M. Arnaud HALLOY, Maître de conférences, Université Côte d'Azur (UniCA), rapporteur
Mme Kali ARGYRIADIS, Chargée de recherche, Université Paris Cité (IRD), examinatrice
Mme Aline HÉMOND, Professeure des universités, Université Paris Nanterre, examinatrice
M. Carlos SANDRONI, Professeur, Universidade Federal de Pernambuco (UFPE), examinateur
Résumé :
Cette thèse explore la dynamique musico-rituelle du toque, la cérémonie publique du culte afro-brésilien appelé xangô. Elle s’appuie sur un travail ethnographique de seize mois, mené entre 2013 et 2019, auprès d’une communauté de pratiquants de filiation rituelle nagô, dans la zone périurbaine de Recife. L’affirmation « Nagô, c’est lent ! » concentre en elle les jeux de construction esthétique et musicale du rituel, ainsi que les enjeux d’identité, d’affirmation et de domination qui sous-tendent les interactions entre les membres de la religion étudiée. Répétée avec insistance par certains chefs de culte et musiciens, cette phrase a constitué une invitation à examiner attentivement le tempo et son effet sur la cérémonie. Tout au long de cette étude, la musique est entendue comme une force, une « puissance » agissante (Jankowsky, 2020 ; De Nora, 2004), contribuant notamment à la production d’espaces intimes et sûrs, ainsi qu’à la fabrique des identités de « nations ». Néanmoins, c’est avant tout envisagée dans sa dimension dynamique que j’entends démontrer son efficacité. L’analyse de la performance musico-rituelle s’attache à mettre au jour la transformation progressive de la musique, du « détachement » à la synchronie, ainsi que son effet sur les participants. Celle-ci se révèle être un guide dans l’expérience du « ressentir l’orixá ».