Unidentified. Identifier et administrer les corps marginaux à Hyderabad en Inde
Thèse préparée sous la direction d’Anne de Sales et de Grégory Delaplace
Composition du jury :
Mme Anne de Sales, Directrice de recherche émérite et HDR (LESC – UPN, CNRS) – Directrice de thèse
M. Grégory Delaplace, Directeur d'études et HDR (GSRL – EPHE-PSL, CNRS) – Directeur de thèse
Mme Daniela Berti, Directrice de recherche et HDR (PALOC – CNRS, IRD, MNHN) – Présidente du jury
M. Graham Denyer Willis, Professor (POLIS – University of Cambridge) – Rapporteur
M. Perig Pitrou, Directeur de recherche et HDR (LAS – Collège de France, CNRS, EHESS, EPHE et Maison Française d'Oxford – IFRE, CNRS) – Rapporteur
M. David Picherit, Chargé de recherche (LESC – UPN, CNRS) – Examinateur
M. Fabien Provost, Chargé de recherche (CESAH – EHESS, CNRS) – Examinateur
Résumé de la thèse :
Chaque jour en Inde, des personnes sont retrouvées dans des espaces publics, vivantes ou mortes, non identifiées ou non réclamées. Cette thèse examine les conditions et les enjeux des interventions sociales, médicales et funéraires destinées à répondre à la gestion de ces individus, qui subissent les conséquences de l’anonymat et de l’isolement social. Elle porte une attention particulière aux activités de la Satya Harishchandra Foundation, une organisation non gouvernementale dans l’État indien du Télangana, qui travaille depuis les années 1990 à identifier des victimes inconnues et non réclamées.
Cette étude rend compte des mécanismes socio-techniques développés par cette association, pour identifier des personnes grâce à un processus de reconnaissance visuelle par la comparaison de portraits photographiques. Ces procédures d’identification reposent sur une expertise informelle, fondée sur des hypothèses quant à la transformation des corps au fil du temps, afin d’établir des correspondances entre des personnes portées disparues et des individus non identifiés. En explorant la victimologie et la gestion de celles et ceux qui perdent leur identité, cette enquête ethnographique, menée à Delhi et à Hyderabad, révèle les maux et les inégalités structurelles qui entraînent l’invisibilisation sociale, parfois prédéterminée, et l’oubli de nombreuses vies et morts en Inde.