Depuis le début du siècle, dans la région métropolitaine de Recife (Pernambouc, Brésil), le panorama des groupes de maracatu-nation s'est consolidé et amplifié: présence confortée dans le champ culturel institutionnel, affirmation des dimensions religieuses (Xangô et Jurema) et communautaires, fierté revendicative des acteurs afro-descendants, évolution des pratiques genrées (accès des femmes aux percussions), développement parallèle des groupes amateurs musicalement inspirés par les maracatu-nation, et de nombreux travaux académiques … A une trentaine de km au nord de Recife, le Maracatu Estrela Brilhante de Igarassu a connu une évolution bien différente: porté par une lignée familiale ancienne, original et traditionaliste dans sa pratique musicale, sans lien objectif avec le champ religieux mais avec une forte pratique de coco associée, sans soutien institutionnel, il est resté isolé jusqu'au début des années 2000. A travers des éléments biographiques de Mestre Gilmar, maître du maracatu et du coco, nous suivrons et analyserons l'évolution du champ social et musical dans lequel il évolue depuis 2001: un espace social marqué par la domination et le racisme, le développement de stratégies individuelles, familiales et communautaires alors que la pratique du "maracatu" se développe de façon considérable sur le plan national (sud-est du Brésil) et international (Europe de l'ouest et du nord, entre autre). Nous analyserons comment Gilmar a négocié sa professionnalisation dans ces nouveaux espaces, tout en continuant d'accompagner, avec un fort discours éthique et moral, la pratique communautaire de son quartier.
J-Pierre Estival, membre du CREM (honoraire), a fait sa thèse d’ethnomusicologie (Nanterre/Rio de Janeiro) sur des musiques autochtones (Asurini do Xingu, Arara) d’Amazonie brésilienne. Il a fait sa carrière comme inspecteur à la Direction générale de la création artistique (Ministère de la culture), tout en continuant des recherches épisodiques dans le Chaco paraguayen (Ayoreo, Guarani-Ñandeva) et au Pernambouc.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.
Les membres du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (UMR 7186, Université Paris Nanterre/CNRS) réunis en Assemblée générale le 11 février 2025, expriment leur désaccord à la mise en place du label « Key Labs » que la Présidence du CNRS entend imposer.
Chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es statutaires, personnels d’appui à la recherche, doctorant·es et docteur·es du Lesc, joignent leur voix aux nombreuses prises de position déjà exprimées à ce sujet, notamment par la Coordination des responsables des instances du Comité national de la recherche scientifique (C3N), la Conférence des présidents de sections du Comité national (CPCN), les Conseils scientifiques d’institut du CNRS, les sections (dont la 38), les présidences d’université, les directions d’unités de recherche, les sociétés savantes, associations et syndicats représentatifs de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ils affirment leur désaccord avec la méthode employée et l’absence de concertation et de transparence dont fait preuve la direction du CNRS. Ils expriment leur opposition aux objectifs et conséquences de ce projet, visant à concentrer les moyens du CNRS sur 25% des UMR actuelles. En labellisant un quart des laboratoires, cette réforme tend à hiérarchiser les unités et leurs agents, à déstructurer les collectifs de travail au fondement d’une recherche collaborative, au sein des unités et entre unités, et met en péril le foisonnement et la diversité nécessaire de la recherche.
Face à l’importance de la contestation suscitée par ce projet, Antoine Petit a annoncé un moratoire de plusieurs mois jusqu’à « l’été 2025 ». Les membres du Lesc demandent que les « Key Labs » soient définitivement abandonnés. Ils invitent en outre le CNRS à engager une véritable concertation avec les universités sur le financement et l’appui à l’ensemble des UMR dans le but d’assurer les conditions d’une recherche pérenne, juste et indépendante.