Parallèlement à la puissante politique de « nationalisme musical » (Turino 2003) qui a été suivie à Trinidad et Tobago depuis l’indépendance (Stuempfle 1995, Dudley 2008, Birth 2008), les steelbands ont connu une internationalisation spectaculaire : d’abord diffusés dans la diaspora, ces orchestres se sont en effet répandus dans le monde entier, sur tous les continents. À la fois infiniment fiers de ce succès « our gift to the music of the world » et inquiets de se voir usurper un trésor national, les responsables de Pan Trinbago (l’association trinidadienne des steelbands) ont à rendre des comptes politiques et souhaitent se montrer à l’initiative sur le plan international.
Un projet colossal et inédit a été lancé en 2015, année doublement électorale (pour cette association comme à l’échelle du pays) : l’ICP, International Conference and Panorama, s’est tenue du 4 au 9 août dernier, avec pour ambition d’associer une conférence scientifique internationale, une version planétaire du « Panorama », la compétition phare des steelbands, et la réunion constitutive de l’IFSA (International Federation of Steelband Association), que les organisateurs envisagent comme la future « FIFA du pan ».
On cherchera à présenter la genèse d’un événement complexe dans lequel les chercheurs ont été largement instrumentalisés, et à analyser l’événement en mettant en valeurs les tensions entre les différents individus ou groupements d’intérêts politiques. Comment est-on passé de la politique culturelle nationale à la création d’un événement d’une telle ampleur et d’une tel coût ? Comment s’articulent le local et l’international dans la politique et la musique ?
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.