Avec Sarah Benhaïm*
Depuis son émergence au tournant des années 1980, la musique noise se caractérise par l’exploration expérimentale de sonorités bruitistes par le biais d’un dispositif instrumental singulier, tant dans l’importance de ses agencements que dans la diversité de ses sources. A partir des résultats d’une enquête menée auprès d’artistes de la scène underground parisienne, la séance de ce séminaire se concentrera sur les dimensions instrumentales et techniques de ce « faire » musical. Il s’agira de mettre en lumière le bricolage personnalisé auquel procèdent les musiciens et musiciennes sur leurs instruments, mais aussi de souligner les ressorts communautaires de telles pratiques, à travers l’exemple spécifique de la fabrication autonome de synthétiseurs. Cette communication sera le lieu de réflexions autour des pratiques et des valeurs associées aux musiques underground, profondément attachées à l’éthos du DIY (Do it Yourself) et à la culture du hacking.
* Sarah Benhaïm est docteure en musique et sciences sociales (CRAL/EHESS). Sa thèse portait sur la musique noise et les pratiques sociales DIY. Elle est membre depuis 2012 du comité de rédaction de la revue Transposition et enseigne actuellement en tant que maîtresse de conférences à l’Université de Tours (histoire des musiques actuelles, musique et sciences humaines). Elle s’intéresse particulièrement aux pratiques expérimentales, amateures et underground ainsi qu’à leurs représentations.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.