Avec Pierre Prouteau
Dans ce séminaire, on suivra le trajet d’un hit – « Tak tun tuang » – de sa naissance en Indonésie à son prolongement en Thaïlande en 2017. Il y sera questionné les logiques complexes de dissémination, l’agencement de ces logiques et les transformations qu’elles supposent. Différentes technologies sont mobilisées : internet (plate-forme de streaming, réseaux sociaux), parmi d’autres technologies numériques (composition en studio, remix au moyen d’ordinateur) et l’amplification électronique lors des performances. Le prend de multiples formes : après sa composition, il est immatériel et déterritorialisé sur Youtube, permettant à un obscur DJ de Thaïlande de le trouver et de le remixer. Il est ensuite manipulé à l’envi, par les groupes de procession et les étudiants notamment, permettant à la mélodie de se re-territorialiser – bien loin du lieu de sa composition – et de se matérialiser puissamment et collectivement grâce aux sound systems. Quelques courts mois ensuite, la chanson disparaît subitement des réseaux sociaux et des répertoires.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.