Avec Victoire Jaquet
La Danse Contemporaine telle qu’élaborée et transmise par le danseur marrakechi Taoufiq Izeddiou, réunit depuis une vingtaine d’années plusieurs centaines de danseurs à Marrakech. Elle demeure cependant perçue comme une danse importée sur le territoire. Altérisée en Europe et non identifiée comme une pratique locale, la divergence de perceptions autour de cette danse révèle ici la qualité translocale de cette pratique, et interroge quant à son appartenance transnationale et à ses significations.
Dans ce contexte, la présentation invite à réévaluer la place des imaginaires locaux dans la pratique de la Danse Contemporaine, dans le cadre d’une recherche doctorale en cours qui tente d’élucider les modalités de participation de cette danse dans la société marocaine. A partir de l’étude des attributions invoquées par les danseurs et d’une analyse des pratiques et des esthétiques déployées, on questionne les transformations des fonctions de la danse dans la société
La Danse Contemporaine souvent définie par ce chorégraphe comme une danse qui pense et une danse qui se pense, présente l'imaginaire comme un élément fondateur de l'instigation du mouvement. Prolongeant cette assertion, je propose de mettre en évidence les dispositifs interactifs qui promeuvent l’engagement des danseurs dans l’imaginaire complexe (visuels, kinesthétiques et sonores) du chorégraphe ; et suggère le continuum qui relie ces pratiques performatives aux formes locales.
Cette étude invite ainsi à nuancer la teneur des évolutions du rôle social du danseur dans une ville mondialisée telle que Marrakech et illustre plus largement la contribution de ces acteurs à l’évolution des conceptions de l'art au Maroc.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.