De nombreuses recherches menées au Maghreb depuis un siècle témoignent de pratiques musicales collectives paysannes d’une grande diversité à l’échelle régionale, tribale ou villageoise. Cette diversité s’observe dans le fonctionnement des pratiques répandues (danses chantées collectives, joutes poétiques chantées, rites de mariage, rites agricoles, chants sacrés), tant dans les chorégraphies ou les styles chantés et instrumentaux que dans les nomenclatures attachées à ces actes musicaux. Depuis quelques temps, ces pratiques collectives sont bousculées par des mutations importantes avec pour conséquence des processus de professionnalisation, d’homogénéisation et de normativité des actes musicaux lesquels se vident de leurs potentiels rassembleurs, émotionnels et spontanés. Ils cessent parfois tout simplement d’être pratiqués. Face à cette évolution, la diversité musicale parait d’autant plus fragile que ses mécanismes sont méconnus. Il paraît donc primordial pour toute connaissance générale du Maghreb de rappeler les dynamiques locales auxquelles se réfèrent encore de nombreux acteurs de la musique et de s’interroger sur les mécanismes favorisant la diversité musicale. Pour réfléchir à ces questions, je prendrai appui sur mes recherches au Maroc où les pratiques musicales locales sont toujours vivaces en de nombreux endroits. J’aborderai ensuite les implications méthodologiques de ces observations pour l’appréhension de l’aire musicale du Maghreb.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.