En Iran, le martyre du troisième imam chiite, Hossein, est commémoré chaque année pendant les dix premiers jours du mois de Moharram (premier mois du calendrier lunaire musulman) par des rituels spécifiques dans lesquels la musique occupe une place particulière. Ces rituels prennent leur élan au dixième jour de cette période, le jour de ‘Achoura.
Cette intervention, basée sur des recherches ethnographiques au Kurdistan iranien, notamment dans la ville de Kermanshah proposera un panorama des pratiques musicales du rituel de ‘Achoura afin de montrer leur diversité en appuyant sur les évolutions récentes de ces pratiques en rapport avec les changements sociopolitiques. La place des associations religieuses nommées hei’at dans la vie collective des quartiers et dans l’organisation du rituel sera exposée au cours de cette présentation. Le rôle important des chanteurs religieux (maddâh) au sein des hei’at tant dans l’introduction des nouveaux styles de chant religieux (maddâhî) que dans la propagation des idéologies étatiques à travers ces chants sera au centre de mon attention.
Cet exposé vise à montrer comment les nouveaux styles de chant religieux engendrés sous l’influence des facteurs sociopolitiques dans la capitale, Téhéran, gagnent de plus en plus de terrain dans les zones périphériques du pays au détriment des styles traditionnels et régionaux.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.